Donald Trump dresse un camp de concentration pour les sans-papiers dans les Everglades, en Floride, prénommé : l’« Alcatraz des alligators »

Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, a collaboré avec les autorités fédérales pour créer un camp de détention en plein air, sous tentes, dans les Everglades, que les autorités de l’État appellent fièrement “Alligator Alcatraz”. Ce camp de concentration accueillera plus de 3 000 migrants détenus. Son coût annuel est estimé à environ 450 millions de dollars et sera financé par des fonds de la FEMA. Quelques heures après les premiers reportages, les gens l’appelaient déjà “Alligator Auschwitz”. Il ne faut pas minimiser la cruauté d’un camp de la mort nazi, mais selon la journaliste Joan Walsh, les deux camps ont de nombreux points communs. Elle écrit dans le journal The Nation : « Les personnes qui y seront incarcérées seront principalement choisies en fonction de leur origine ethnique et n’auront presque certainement été condamnées pour aucun crime. L’objectif des législateurs n’est pas seulement l’enfermement, mais la souffrance. Ces prisonniers se retrouveront dans un marécage infesté de moustiques, entourés d’alligators et de pythons. » Les Républicains se vantent de leur cruelle ingéniosité et l’utilisent comme outil de collecte de fonds. En effet, nous avons appris que le Parti républicain de Floride vend des articles promotionnels « Alligator Alcatraz » afin de financer le camp de concentration.

« Ils ont construit un camp de détention dans un marais. Puis ils en ont fait une marque. Alligator Alcatraz existe bel et bien. Aujourd’hui, le Parti républicain de Floride le vend comme s’il s’agissait d’un parc d’attractions. »

Le représentant progressiste de Floride, Maxwell Frost, l’a dénoncé comme un « spectacle cruel ». Ce genre de cruauté fasciste performative n’est ni nouveau, ni propre au règne de Donald Trump, mais les républicains MAGA ont perfectionné l’art du spectacle cruel : des enfants migrants arrachés à leurs parents et vivant dans des cages, des bambins errant seuls, pleurant leurs mères, pendant le premier mandat de Trump. Plus récemment, l’humiliation très publique d’hommes détenus d’Amérique centrale et du Sud, enchaînés et accroupis pendant qu’on leur rasait la tête dans une prison salvadorienne notoirement cruelle. Puis ils ont posé, torse nu, entassés les uns sur les autres, pour une séance photo avec la secrétaire à la Sécurité intérieure, Kristi Noem. C’était du porno de la cruauté. “Alligator Alcatraz” pourrait cependant être un nouveau sommet du sadisme public.

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Ryan Shead écrit sur le réseau X : « Une vidéo aérienne d’Alligator Alcatraz montre qu’il y a beaucoup de place pour l’expansion. Après avoir vu cela, l’Auschwitz de Trump est définitivement exact. »

L’établissement a été construit sur le terrain d’un aéroport désaffecté, entouré par les marécages sauvages protégés des Everglades floridiens et rattaché au reste du pays par une seule route. En à peine huit jours, plus de 8000 mètres de barbelés ont été déroulés et de grandes tentes, des remorques et des bâtiments modulaires ont poussé sur le tarmac pour former cette prison. Des lits superposés entourés de clôtures de métal, 400 agents de sécurité et 200 caméras de surveillance pourraient accueillir jusqu’à 5000 détenus soupçonnés d’être entrés illégalement aux États-Unis. La co-fondatrice de Parkrose Permaculture, Angela Baker, s’insurge : « Ils enferment des êtres humains dans des cages dans la plus grande zone humide subtropicale des États-Unis. Nous ne pensions pas qu’il y aurait de problème avec cette construction précipitée. Mis à part les violations des droits humains et l’immoralité de leurs actes, nous ne pensions pas qu’il y aurait de problème à construire cette installation dans les Everglades. » Or, quelques heures seulement après que le régime Trump a annoncé que l’établissement serait à l’épreuve des ouragans, la prison a été inondée. « Selon les médias locaux, ce n’était pas un déluge. Ce n’était pas une grosse tempête. C’était juste une pluie ordinaire », nous dit Angela dans sa vidéo.

Comme le rapporte Charles Séguin, le porte-parole de la Florida Immigrant Coalition, Thomas Kennedy, affirme qu’« ils veulent s’appuyer sur un système de tentes, comme un campement de sans-abris, pour contenir le flux excessif de détenus. Cela ne fonctionnera pas, surtout en plein été, dans les Everglades. C’est en fait assez cruel et inhumain, et je pense que c’est la raison pour laquelle cela a été conçu ». Les autorités affirment toutefois que les détenus auront accès à des soins médicaux, à l’air conditionné en tout temps, à une cour de récréation, ainsi qu’au soutien d’avocats. Elles assurent aussi qu’elles mettront en place une procédure d’évacuation en cas de météo extrême, ce qui est fréquent dans la région.

Donald Trump a visité les installations de l’Alcatraz des alligators en Floide, avec sa secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem et le gouverneur Ron DeSantis, notamment. [Photo : AP / Evan Vucci]

L’« immigration illégale » n’est pas nécessairement l’idée que s’en font les gens en général. Lors d’une entrevue à Radio-Canada le 3 juillet dernier, Élisabeth Vallet nous expliquait que l’immigration illégale regroupe plusieurs paramètres. Il y a des gens qui franchissent la frontière légalement puisqu’ils viennent aux États-Unis pour demander l’asile, et d’autres qui vont rester plus longtemps que leur visa, mais qui sont entrés légalement. Il y a aussi ceux qui étaient sur le territoire américain, qui bénéficiaient d’une légalisation temporaire, d’un statut de protection temporaire, et dont le président leur a enlevé. Mme Vallet souligne : « C’est comme si on avait choisi du jour au lendemain d’illégaliser des gens. Donc, vous arrivez d’Haïti et vous avez demandé un statut de protection temporaire qu’on vous a accordé compte tenu de la situation dans votre pays et des moments que vous avez dû endurer pour vous rendre. Et là, lundi matin vous êtes protégé, et mardi soir vous ne l’êtes plus, vous êtes illégalisé. »

Mme Vallet ajoute plus loin lors de l’entrevue : « Ce qu’on voit aujourd’hui, c’est une mise en scène de quelque chose qui est instrumentalisé par l’extrême-droite à travers tout un tas de démocratie. Les gens que l’on arrête et que l’on déporte aujourd’hui sont pour la grande majorité des gens qui travaillaient, parfois depuis des décennies aux États-Unis, qui ont élevé des enfants, qui sont mariés à des citoyens américains, des gens qui payaient des taxes, des impôts. On va retirer aussi ces gens-là de l’intégralité de l’économie américaine. On n’a pas fini de voir s’éroder tout un tas de pans. » Je vous rappelle qu’Élisabeth Vallet est la directrice de l’Observatoire de géopolitique, chercheuse à l’Observatoire sur les États-Unis à la Chaire Raoul-Dandurand, professeure associée au département de géographie de l’UQAM, ainsi que professeure en études internationales au Collège militaire royal de Saint-Jean, au Québec.

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En tant qu’auteur et chroniqueur indépendant, Guy Boulianne est membre du réseau d’auteurs et d’éditeurs AuthorsDen et de la Nonfiction Authors Association (NFAA) aux États-Unis. Il adhère à la Charte d’éthique mondiale des journalistes de la Fédération internationale des journalistes (FJI).

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Zilveren Rug

After you read this book, you understand, a little bit more, the politicians’s manipulation.
Create 2 camps with the same boss.
Communist/Fascist, Democrat/Republicain, White/Black, Hetero/Gay, Women/Man. 
Unique Goal, NWO, dominated by Elite. 
FABIAN SOCIETY.
@guyboulianne

TRADUCTION :

Après avoir lu ce livre, vous comprenez un peu mieux la manipulation des politiciens.
Créez 2 camps avec le même boss.
Communiste/Fasciste, Démocrate/Républicain, Blanc/Noir, Hétéro/Gay, Femme/Homme.
Objectif unique, NWO, dominé par Elite.
SOCIÉTÉ FABIENNE.
@guyboulianne

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