Le 13 octobre, Téhéran inaugurait la station de métro “Maryam Moghaddas”, qui signifie “Sainte Marie” en persan (مریم مقدس). Elle constitue un ajout important à la ligne 6 de la ville après près de dix ans de travaux. La station de métro “Maryam Moghaddas” se situe à l’intersection des rues Ostad Nejatollahi et Karimkhan Zand, près de la cathédrale arménienne Saint-Sarkis, et dessert l’un des quartiers les plus fréquentés de la capitale iranienne. Le nom a été choisi en hommage à la communauté chrétienne de Téhéran et au statut vénéré de Sainte Marie dans le christianisme et l’islam. La municipalité de Téhéran a proposé ce nom, qui a ensuite été approuvé par les autorités compétentes. Les responsables ont déclaré que cette décision reflète la reconnaissance par la ville de la diversité culturelle et religieuse de la capitale.
Dans l’islam, la Vierge Marie, connue sous le nom de Maryam, est hautement vénérée en tant que mère de Jésus, considéré comme un prophète dans le Coran. Elle est considérée comme l’une des femmes les plus vertueuses et honorées de la tradition islamique, un chapitre entier du Coran lui étant consacré.
L’islam chiite duodécimain est la religion d’État, à laquelle 90 à 95 % des Iraniens adhèrent selon des sources officielles et non officielles. Environ 5 à 10 % de la population suit les branches sunnite et soufie de l’islam. Les autres minorités incluent les juifs, les baha’is, les chrétiens, les zoroastriens, les sabéens (ou mandéens) ou d’autres. Trois « religions révélées » autres que l’islam sont considérées comme officiellement reconnues par l’article 13 de la constitution et disposent de leurs représentants au Parlement (Majles) : les chrétiens, les juifs et les zoroastriens. Selon l’article 14 de la constitution iranienne et conformément au Coran « Dieu ne vous interdit pas de traiter avec bonté et justice ceux qui ne combattaient pas contre votre religion et je ne vous ai pas chassés de vos demeures: Dieu aime certainement le juste » (Sourate 60: 8), le gouvernement se doit donc de respecter les droits humains des non-musulmans, tant qu’ils ne conspirent pas contre l’islam ou la république islamique d’Iran. Les représentants des minorités religieuses reconnues ont confirmé que l’enseignement de leur religion était assuré et respecté tant dans les écoles publiques que dans les écoles propres aux minorités (Rapport de Abdelfattah Amor, UNCHR, 9 février 1996).
➽ Emplacement stratégique et intégration urbaine de la station de métro “Maryam Moghaddas” (Sainte Marie) dans la capitale iranienne
La station, située entre la place Haft-e Tir et la place Vali-Asr, occupe une position clé sur la ligne 6. Son emplacement le long de la rue Karimkhan, haut lieu culturel et artistique, a également influencé sa conception. Selon Abdolmotahhar Mohammadkhani, porte-parole de la municipalité de Téhéran, les architectes ont veillé à intégrer la station au paysage urbain et à préserver la vue sur le parc voisin.
La construction a débuté en 2015 et a nécessité d’importants travaux souterrains. L’installation atteint une profondeur de 34 mètres (111 pieds) et couvre environ 11 000 mètres carrés (118 400 pieds carrés).
Mohammadkhani a expliqué que le projet impliquait l’excavation de plus de 102 000 mètres cubes de terre, l’utilisation de 3 600 tonnes de barres d’armature et le coulage de 27 000 mètres cubes de béton. Environ 6 000 mètres carrés de maçonnerie ont été ajoutés à l’ensemble de la structure afin de respecter les normes de sécurité et d’esthétique.
La station ouvrira ses portes avec une entrée nord et douze escaliers mécaniques. Une deuxième entrée est en cours de construction au début de la rue Ostad Nejatollahi Sud afin d’augmenter la capacité d’accueil. Cette installation est conçue pour gérer le trafic intense des voyageurs dans le centre de Téhéran. Mohammadkhani a déclaré que l’ouverture de la station “Maryam Moghaddas” est plus qu’une étape technique : elle vise à améliorer la qualité de vie des résidents en réduisant les embouteillages, en raccourcissant les trajets et en offrant un meilleur accès aux quartiers culturels et commerciaux.
Le projet de construction fait partie d’une initiative plus large de la mi-octobre qui comprend de nouveaux développements sur les lignes 3 et 7. Malgré les contraintes financières, les responsables de la ville affirment que la municipalité de Téhéran reste déterminée à étendre son système de métro pour servir la population croissante de la ville. ◼
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