Cessez-le-feu entre Israël et le Hamas : Peut-on être contre la vertu? S’exprimer à contresens du discours ambiant peut-il faire de nous un paria?

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Avant et après : Les cicatrices de Gaza visibles depuis l’espace (2023 et 2025).

Bien sûr, nous savons tous qu’un cessez-le-feu entre Israël et le Hamas est entré en vigueur vendredi dernier à midi, heure locale (5 heures, heure de l’Est), dans le cadre de la première phase du plan de paix du président Trump pour mettre fin à la guerre à Gaza. Le Hamas a commencé à libérer les otages israéliens détenus à Gaza aujourd’hui même. Selon les autorités israéliennes, 48 ​​otages étaient toujours à Gaza, dont 20 seraient en vie. Dans le cadre de l’accord présenté par Trump, Israël libérera près de 2 000 prisonniers palestiniens en échange des otages israéliens et autorisera la fourniture immédiate d’une « aide complète » à Gaza, qui a été confrontée à de graves pénuries alimentaires et est tombée dans la famine dans certaines régions, selon la principale autorité mondiale sur les crises alimentaires. Le président Trump s’est rendu en Israël et en Égypte dimanche. Il devait s’adresser à la Knesset, le parlement israélien, avant de présider un sommet international en Égypte consacré à son plan de paix pour la région.

Pouvons-nous être contre la vertu ? Pouvons-nous être contre la paix ? S’exprimer à contresens du discours ambiant peut-il faire de nous un paria ? Mais d’un autre côté, devons-nous croire aveuglément ces individus qui prétendent vouloir faire la paix après avoir réduit en cendres l’entièreté d’un territoire habité par des êtres humains. Ces êtres humains ne sont-ils rien d’autre que de la chair à canon pour eux. Il faut bien croire que oui. Alors reprenons les mots de France Bonsant, ancienne députée à la Chambre des communes du Canada, qui disait : « On ne peut pas être contre la vertu, mais ce geste consiste tout simplement en un écran de fumée pour camoufler l’inaction et l’indifférence… » Ces deux dernières années, nous n’avons pas assisté à une guerre conventionnelle entre soldats, mais à l’éradication de tout un peuple. Maintenant, les complices dans le crime fomentent un projet de reconstruction qui devra se faire sur les milliers de cadavres de femmes, d’hommes et d’enfants.

N’oublions pas la vidéo répugnante que Donald Trump avait publié sur Truth Social montrant ce qu’il imaginait alors pour la reconstruction de Gaza, « vidée de sa population », intitulée “Gaza 2025-What’s next ?” On aurait pu croire que cette vidéo était une blague de très mauvais goût, mais il n’en est rien. En effet, un document fuité détaillant les plans pour la bande de Gaza d’après-guerre vise à faire de la vision de la “Riviera de Gaza” du président Trump une réalité — en utilisant des déplacements massifs, l’intelligence artificielle et au moins une décennie de tutelle américaine sur l’enclave ravagée par la guerre. Le plan, présenté dans un document de 38 pages, serait à l’étude par l’administration Trump. Ce plan inclut des partenariats avec des sociétés multinationales comme IKEA, Systra, Amazon, Tesla et plusieurs autres, qui bâtiront une cité dystopique sur le sang, les cadavres et les décombres humains. Ce projet machiavélique de “Riviera Trump de Gaza” n’est rien de moins qu’un crime de guerre.

Les images publiées sur les réseaux sociaux contrastent fortement avec le message diffusé par Donald Trump sur son réseau Truth Social : « Israël retirera ses troupes jusqu’à une ligne convenue, première étape vers une paix solide, durable et pérenne. Toutes les parties seront traitées équitablement ! » Le site d’information Drop Site rapporte qu’immédiatement après l’annonce par Donald Trump, jeudi, de la signature d’un accord de cessation des combats entre le Hamas et Israël, l’armée israélienne a déclenché une vague d’incendies criminels, incendiant des infrastructures civiles et détruisant notamment une station d’épuration essentielle dans la ville de Gaza. Cet accord est intervenu après des mois d’efforts concertés visant à rendre Gaza inhabitable en détruisant habitations et infrastructures civiles, aboutissant à l’invasion terrestre de la ville de Gaza et au rasage de plusieurs immeubles. En septembre, la ministre israélienne Gila Gamliel a déclaré à Channel 7 News : « Nous avons déjà complètement anéanti 75 % de la bande de Gaza. Il en reste 25 %, qui, comme vous le savez, sont également… nous prenons maintenant le contrôle de Gaza ; il n’y restera plus rien qui puisse réellement être habitable. »

Drop Site nous informe encore qu’au moins 63 Palestiniens ont été tués à Gaza au cours des dernières 24 heures, selon le ministère de la Santé. Parmi eux, 60 dont les corps ont été retrouvés lors de précédentes attaques israéliennes. Au moins 39 Palestiniens ont été blessés. Le ministère a indiqué que de nombreux corps restent enfouis sous des bâtiments détruits et dans les rues, les ambulanciers et les équipes de la défense civile ayant encore du mal à les atteindre. Le bilan total enregistré depuis le 7 octobre 2023 s’élève désormais à 67 869 morts et 170 105 blessés. Naim Basem Naim, fils du Dr Basem Naim, haut responsable et négociateur du Hamas, est décédé des suites de ses blessures subies avant-hier après avoir été attaqué par des membres du clan Doghmush, a confirmé sa famille. Basem Naim a lui-même survécu à l’attaque israélienne contre le Hamas au Qatar début septembre.

➤ Du 11 septembre à la paix à Gaza : le moment où Trump a appris l’existence de « l’accord historique » entre Israël et le Hamas rappelle celui où le président George W. Bush a appris dans une salle de classe l’attaque des Twin Towers.

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En tant qu’auteur et chroniqueur indépendant, Guy Boulianne est membre du réseau d’auteurs et d’éditeurs AuthorsDen et de la Nonfiction Authors Association (NFAA) aux États-Unis. Il adhère à la Charte d’éthique mondiale des journalistes de la Fédération internationale des journalistes (FJI).

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