Elle-même victime d’abus sexuels, la journaliste d’investigation Rebecca Berry raconte l’histoire de l’agence de mannequins de Donald Trump

Je partage avec mes lectrices et mes lecteurs deux articles rédigés par la journaliste d’investigation Rebecca Berry, alias Swedishjewfish, intitulés “We All Knew About the Trafficking – The Untold Story of Trump Model Management” (Nous étions tous au courant du trafic – L’histoire inédite de l’agence de mannequins de Trump) et “October Surprises: Trump’s Child Sex Trafficking is Finally Becoming a Major Story” (Surprises d’octobre : le trafic sexuel d’enfants de Trump devient enfin un sujet majeur). Ces deux articles furent respectivement publiés dans le blogue politique Daily Kos, le 6 octobre 2016 et le 25 octobre 2016.

La journaliste et blogueuse nous raconte l’histoire de l’agence de mannequins T Models (Trump Model Management), fondée en 1999 par Donald Trump. Celui-ci entretenait des liens étroits avec Paolo Zampolli et John Casablancas, respectivement fondateurs des agences de mannequins ID Models et Elite. C’est Zampolli qui présenta Melania Knauss à Trump lors d’une soirée qu’il organisa en 1998 au célèbre Kit Kat Club. Le 19 août 2016, le journal britannique The Daily Mail fit une affirmation selon laquelle Zampolli exploitait en fait une agence d’escortes dans les années 1990, basée sur une information publiée dans le magazine slovène Suzy et dans le livre de Bojan Požar et Igor Omerza, “Melania Trump – Gola resnica: Kako iz Sevnice do Bele hiše v Washingtonu” (Melania Trump – La vérité nue : comment se rendre de Sevnica à la Maison Blanche à Washington). ― [Sources : 24ur et Politikis]

Pour sa part, le fondateur de l’agence de mannequins Elite, John Casablancas, a été accusé par ses victimes d’abus et de viol sur mineurs. La docu-série diffusée en trois parties sur Sky Documentaries le 24 juin 2022, “Scouting for Girls: Fashion’s Darkest Secret”, révèle comment un groupe d’hommes derrière les agences de mannequins les plus prospères au monde a été impliqué dans les méandres de l’industrie. Elle révèle comment des agents comme John Casablancas, Jean-Luc Brunel, Claude Haddad et Gérald Marie, qui nie les allégations, ont créé une culture qui a permis à nombre d’entre eux de se livrer à un éventail de comportements abusifs, allant du conditionnement et de la coercition au viol de mannequins dès l’âge de 15 ans. [Voir ci-dessous] Marie Anderson-Boyd, agente et vice-présidente des bureaux d’Elite à Chicago entre 1985 et 1990, racontait au New York Magazine avoir vu deux cadres de sexe féminin tenter de convaincre Casablancas et Marie de mettre fin à leurs liaisons avec des mineures. Gerald Marie leur aurait répliqué « Nous sommes des hommes, nous avons nos besoins. »

Donald Trump a fondé l’agence de mannequins Trump Model Management en 1999, à New York. Elle fut plus tard abrégée en T Management. Or en 2019, Barry Levine et Monique El-Faizy ont publié le livre explosif All the President’s Women: Donald Trump and the Making of a Predator, dans lequel nous découvrons les agissements flagrants et inquiétants de Trump envers les jeunes femmes qui cherchaient à percer dans le monde du mannequinat au début des années 1990. Des histoires sur Trump et ses mains ont circulé dans le milieu du mannequinat. Lors d’un défilé, Trump aurait suivi une file de femmes se palpant le corps pour deviner leur taille de robe. Dans les coulisses d’un défilé de lingerie, il aurait caressé la poitrine d’un mannequin sous prétexte d’inspecter le tissu du soutien-gorge. Shawna Lee n’avait que 14 ans lorsqu’elle fut la candidate canadienne au concours du Look de l’année 1992. Elle assista aussi à un événement sur un yacht. Cette fois, les filles devaient descendre une à une un escalier et danser devant Trump et Casablancas de l’agence Elite, assis sur des chaises en contrebas. « C’était un tout petit espace et je les voyais rire et se moquer des filles », dont la plupart avaient quinze et seize ans, a-t-elle déclaré dans une interview pour ce livre. « Vous savez, ces hommes étaient plus âgés que mon père à l’époque, ils toisaient les filles de haut en bas et les chosifiaient. C’était tout simplement dégoûtant. Je ne pense pas que cela ait quoi que ce soit à voir avec le métier de mannequin. » [Cosmopolitan]

Le problème majeur dans notre société contemporaine est que le public en général accorde très peu de crédit aux victimes de ces prédateurs sexuels. Les gens préfèrent de loin croire les mensonges répétés de cette pseudo « élite » narcissique et criminelle, que de croire les nombreuses victimes qui tentent par tous les moyens de dénoncer leurs bourreaux. Malheureusement, ces jeunes victimes sont pour la plupart dépourvues face à ces milliardaires sans scrupules qui font jouer leur influence politique, médiatique et financière pour les réduire à néant et les discréditer sur la place publique. Pour leur part, les « Trumpistes » et les « Qanonistes », comme à leur habitude diront que tout ceci est faux, que ce sont des « fake news » propagées par la gauche libérale, les wokistes et les démocrates. Pour eux, tout ce qui ne s’aligne pas sur leur conception de la réalité est un pur mensonge.

Croirons-nous Juliette Rose Bryant qui fut l’une des nombreuses victimes de Jeffrey Epstein ? Croirons-nous Stacy Wilkes (16 ans) et Shawna Lee (14 ans) qui, toutes deux, furent victime d’attouchement et de harcèlement sexuels de la part de Donald Trump ? Croirons-nous Katie Johnson (pseudonyme) qui avait intenté un procès en 2016 ? Cette plainte, déposée devant un tribunal fédéral de Riverside, en Californie désignait Trump et Epstein, le défunt délinquant sexuel, comme accusés. La plainte affirmait que ces hommes avaient détenu Johnson comme « esclave sexuelle » en 1994, alors qu’elle avait 13 ans, et l’avaient forcée à se livrer à des actes sexuels. Évidemment, un juge avait rejeté l’affaire, estimant que la plainte ne soulevait pas de revendications valables en vertu du droit fédéral. L’accusatrice de Trump devait se présenter à une conférence de presse le 2 novembre 2016, mais son avocate, Lisa Bloom, a déclaré que celle-ci avait reçu des menaces de mort et qu’elle avait eu trop peur de se présenter.

TÉMOIGNAGE DE KATIE JOHNSON
Publié le 3 juillet 2016
(court extrait avec le visage flouté)
TÉMOIGNAGE DE KATIE JOHNSON
Publié le 29 octobre 2024
(long extrait avec le visage découvert)

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En tant qu’auteur et chroniqueur indépendant, Guy Boulianne est membre du réseau d’auteurs et d’éditeurs AuthorsDen et de la Nonfiction Authors Association (NFAA) aux États-Unis. Il adhère à la Charte d’éthique mondiale des journalistes de la Fédération internationale des journalistes (FJI).

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