Guy Boulianne a fait l’acquisition d’un ouvrage rare de Léon Germain de Maidy (1853-1927), intitulé « Sur l’église Saint-Dagobert de Stenay »

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J'ai récemment fait l'acquisition d'un ouvrage rare de Léon-Victor-Émile Germain de Maidy, intitulé « Sur l'église Saint-Dagobert de Stenay ». Ce court texte de 11 pages fut publié une première fois en 1912 dans le Bulletin de la Société des Naturalistes et Archéologues du Nord de la Meuse (Tome XXIV, Année 1912). Il fut réédité, en tirage à part, deux ans plus tard à Verdun (Imprimeur et Libraire E. Huguet). C'est cette dernière publication que je me suis procuré et qui est désormais très rare à trouver. Érudit lorrain, Léon Germain de Maidy est né à Sarrebourg le 17 août 1853 et décédé le 9 novembre 1927. Il est l'auteur de plus d'un millier d'articles parus dans une quarantaine de revues. Il était Bibliothécaire et secrétaire perpétuel de la Société d'archéologie lorraine de Nancy, Inspecteur divisionnaire de la Société française d'Archéologie et Président d'honneur de la Société des Naturalistes et Archéologues du Nord de la Meuse.

Sur l’église Saint-Dagobert de Stenay

par Léon Germain de Maidy

Sur Stenay et le culte de saint Dagobert

Les historiens paraissent être d’accord pour dire qu’en l’année 872, Charles le Chauve fit construire, à Stenay, une église en l’honneur de saint Dagobert. Le roi y établit une collégiale ; mais, en 1069, les chanoines furent remplacés par des Bénédictins : il y fut établi un prieuré, dépendant de l’abbaye de Gorze ; en 1602, ce prieuré a été supprimé et attribué à l’église primatiale de Nancy.

Qu’est devenue par la suite l’église carolingienne ? L’auteur d’un travail récent dit positivement : « Cette église existe encore » [1] ; et il soutient que le culte y a continué jusqu’à la Révolution. [2]

Ces affirmations formelles sont difficiles à accorder avec ce qu’a écrit le P. Vincent en 1702. Il ne nous apprend point si, comme il est probable, les Bénédictins avaient fait rebâtir l’église, au cours des siècles où ont fleuri l’architecture romane, puis l’architecture gothique et, enfin, celle de la Renaissance [3] ; mais il explique, d’une manière détaillée, que le prieuré et son église ont été démolis lors de la construction de la citadelle, c’est-à-dire vers le commencement du XVI siècle. Voici ses propres paroles: « Le grand Duc Charles… ayant commandé qu’on lui bâtit une Citadelle (à Stenay),.. comme il fut nécessaire de ruiner pour cet effet le Temple de St-Dagobert et le monastère qui y étoit, les reliques de ce Saint furent remises dans une chapelle construite dans l’enclos de la citadelle… » [4] Il parle, un peu plus loin. de « la veneration qu’on portoit autrefois à l’ancien temple de St. Dagobert, avant qu’on l’eut ainsi ruiné. »

Cependant l’église prieurale n’a pas été entièrement rasée. Sur son emplacement, a bien voulu m’écrire un confrère de Stenay. « il y a des restes de murs, ainsi que des pilastres qui soutenaient les grands arcs et des cintres qui supportaient la tour ou le clocher ; les contours du chœur, bien reconnaissables, donnent dans une cour et une maison d’habitation : la nef sert de remise à voitures ». [5] Il dit en outre : « Toutes les voûtes sont tombées. » Différentes personnes qui ont vu ces ruines m’ont donné des renseignements conformes.

D’autre part, je lis dans le Pouillé de Verdun, à l’article Stenay (t. IV, p. 434) : « L’église du prieuré, mutilée en 1603 pour la construction de la citadelle, avait cinq chapelles. » Et en note : « On construisit alors le nouveau rempart à la place de la nef de l’Évangile. et le logement pour les officiers à la place de la nef de l’Epitre. » Notre très estimé confrère M. le chanoine Gillant, qui a publié les trois derniers volumes du Pouillé et que j’ai consulté sur la source de ces renseignements, n’a pu la retrouver : peut-être proviennent-ils de notes rassemblées par son prédécesseur, le chanoine Robinet. Mais il me paraît bien probable qu’ils sont tirés de l’histoire manuscrite de Stenay par Denain, rédigée à la fin du XVIIIe siècle. [6] Une preuve en existe, me semble-t-il, dans leur analogie avec les renseignements suivants que fournit Jeantin et qu’il a dû, lui aussi, emprunter au même travail. Il dit, de l’église Saint-Dagobert : « Elle avait 150 pieds de long, hors d’œuvre ; la nef…[7] 24 pieds de large, entre piliers ; les collatéraux en avaient 16, entre piliers et murs. Celui du nord fut détruit pour la construction de la citadelle ; celui du sud fut converti en logements pour les officiers d’état-major. La porte d’entrée de la citadelle avait été pratiquée sous la nef, près du collatéral transformé. » [8]

Ainsi, à ma connaissance, aucun des auteurs qui ont écrit sur Stenay avant 1910 ne raconte que l’église Saint-Dagobert ait subsisté après la construction de la citadelle et que le culte y ait continué jusqu’à la Révolution ; plusieurs disent formellement que cette église a été détruite dans les premières années du XVIIe siècle.

Or, doit-on croire que l’église qui fut alors supprimée était celle que Charles le Chauve fit construire en l’année 872 ? À priori, il est difficile de penser que, dans la suite des temps, les Bénédictins, qui érigèrent l’église paroissiale Saint-Grégoire au XIe siècle [9], n’aient pas fait rebâtir la leur propre, pour la rendre plus grande et la réédifier dans un style davantage au goût de l’époque. Il n’y a pas là qu’une simple présomption ; mais les renseignements fournis sur les vestiges qui subsistent, et l’existence ancienne de voûtes sur l’ensemble de l’édifice [10], me paraissent protester contre l’idée d’une église carolingienne : il en serait ainsi si ces ruines se trouvaient dans le centre de la France ; à plus forte raison en est-il dans notre Lorraine, qui, sous le rapport de l’architecture, parait avoir été généralement en retard. Dans une publication toute récente, M. Eugène Lefèvre-Pontalis, l’éminent directeur de la Société française d’Archéologie et professeur à l’Ecole des chartes, dit à propos de discussions sur la date de l’église du Ronceray : « Une église entièrement voûtée avant 1098 eût été une singulière anomalie … ; la nef de la cathédrale romane d’Angers, consacrée en 1095, fut recouverte d’un plafond de bois, comme celle de la cathédrale romane de Chartres, bâtie entre 1025 et 1047 ». [11] — Aurions-nous eu, en nos frontières barroises vers l’Ardenne, une avance d’un siècle et demi sur ces foyers d’art religieux qu’étaient Chartres et Angers !

Il n’est pas à dire, d’ailleurs, que les Bénédictins n’aient pas conservé, surtout vers les parties inférieures de l’église, quelques restes du monument carolingien ; — ils se plaisaient très sagement à maintenir la tradition. à respecter les souvenirs, en gardant, dans les édifices nouveaux, quelques témoins, parfois importants. des édifices antérieurs : c’est ce qui donne tant de diversité, d’intérêt et du charme à nos églises gothiques. Il a dû en être ainsi à Stenay, où l’examen des vestiges de l’église Saint-Dagobert, par un spécialiste, est fort désirable. [12] Mais la présence de restes de ce genre n’autoriserait pas à dire que l’église bâtie on 872 à Stenay y existe encore : la cathédrale de Strasbourg, pour ne citer qu’un édifice célèbre, dans une province limitrophe, conserve des parties romanes considérables : cependant, je crois que personne ne songerait à dire : « À Strasbourg, La cathédrale romane existe encore », car la majeure partie de l’édifice est de style gothique.

Il est bien probable qu’à l’église Saint-Dagobert une crypte très ancienne a longtemps subsisté, et peut-être en retrouverait-on encore quelque chose. Le P. Vincent termine son petit livre sur saint Dagobert par ce paragraphe, qu’il me paraît utile de reproduire, le livre étant devenu rare. Je m’abstiens de commenter ce texte, car cela pourrait m’entrainer beaucoup trop loin.

« On ne seauroit croire, dit l’auteur, combien on trouva de sepulchres et de tombeaux de fine pierre bien taillés et ornés de différents ouvrages de Sculpture dans l’Église de saint Dagobert, quand on remua le fond pour avoir lieu à jetter les fondements de la citadelle et pour en creuser les fossés ; le nombre fut très grand de ces tombeaux qui étoient remplis d’ossements el de cendres ; on y rencontra même une chambre bien voutée et fermée de toute part par une forte maçonnerie, laquelle ayant été rompue, on vit une table de pierre dans le milieu, et trois Sièges de même qualité qui l’environnoient, sur lesquels trois corps morts étoient assis, qui se réduisirent en poudre à l’exception des os, dans le même tems que l’air eut penétré dans cette extraordinaire manière de Sepulchre. À quelque distance de là, on y découvrit un autre tombeau dont la grandeur demesurée, et celle des os qui y étoient, fit juger qu’ils avoient formé le corps d’un géant ; la rareté du fait en fit apporter quelques-uns à Nancy, et particulièrement les dents. qui furent présentées au Duc Charles, et qui ne furent vus qu’avec admiration. Beaucoup d’autres choses aussi singulières que celles cy furent découvertes en cette occasion, que je ne rapporteray pas, pour ne pas ennuyer le lecteur ». [13]

Un siècle après l’époque à laquelle écrivait le P. Vincent, on fit sous le chœur de la même église, c’est-à-dire apparemment à peu près au même endroit, [14] de nouvelles recherches : du moins c’est Jeantin qui l’affirme [15] et il en parle dans les termes que l’on va voir. Il me paraît que ce passage pourra être utile à titre de renseignement et qu’il est bon à reproduire, d’autant plus qu’on le trouve — dans le Manuel de la Meuse, et en note, — non à l’article Stenay, mais à celui de Sathenay, où tout le monde ne songerait peut-être pas à l’aller découvrir : je laisse, bien entendu, à l’auteur la responsabilité de sa description et des conclusions qu’il en tire. Il rappelle que le paganisme existait encore dans le pays vers la fin du Vle siècle et paraît y rapporter la crypte dont il s’agit :

« Ainsi, dit-il, en 1801, lors de fouilles opérées dans le sanctuaire de l’église du prieuré de Saint Dagobert, alors qu’on eut enlevé le pavé du chœur, il advint que la pioche frappa une maçonnerie, dont le ciment indestructible ne céda qu’à des efforts persistants : enfin, on mit à nu un massif, ou petit bâtiment carré, de 6 à 7 pieds de largeur, aux quatre faces. et deux portes cintrées apparurent. On les déboucha, et on pénétra dans un premier caveau ; de ce caveau, par une arcade en plein centre, on accéda à une crypte étroite ; au fond de cette crypte, dans un enfoncement du mur oriental, était creusée une large niche, et dans cette niche était un siège en pierre. Là siégeait, très-probablement, le chef des Eubages : car, en avant et à un pied de distance de ce siège, s’ouvrait un puits de 2 pieds 4 pouces en largeur, terminé par un entonnoir de 16 pouces de diamètre ; le puits était recouvert par une pierre ronde, concave en dessus, convexe en dessous, avec un rebord d’un pouce de haut; au milieu de la concavité était un trou rond pratiqué, transversalement, sur une largeur de 4 pouces.

« Était-ce une pierre victimaire ? très probablement ; car nous en avons découvert une semblable au temple gallo-romaiin de Hieromont, prés de Breux, et une autre, de destination identique, mais oblongue, au champ d’incinération près de l’ouverture du tunnel de Montmédy.

« Le puits était maçonné très artistement, et on ne put, par le sondage, en atteindre le fond. » [16]

Je retrouve dans mes notes sur Stenay une découpure d’un journal de Nancy [17], paraissant remonter à environ un quart de siècle, mais qui malheureusement est dépourvue de date. [18] Je crois qu’il importe de transcrire cet article, ne serait-ce que pour y appeler l’attention de ceux de nos confrères qui pourraient en fixer l’époque et compléter ou rectifier les faits qu’il relate. Voici cet article :

« UNE CURIEUSE DÉCOUVERTE archéologique qui vient d’être faite dans les bâtiments de la citadelle de Stenay confirme l’antique tradition d’après laquelle il existait, au temps du panganisme, un temple de Saturne sur l’emplacement de l’église de la forteresse.

« Voici les renseignements recueillis par le Journal de Montmédy à ce sujet :

« Dans le courant du mois dernier, M. Rivart [19] faisait exécuter des travaux à l’endroit où existait autrefois l’église du Prieuré de Saint-Dagobert.

« En creusant le sol, les ouvriers remarquèrent qu’une pierre des fondations d’une muraille intérieure était couverte de sculptures. Aussitôt averti, M. Rivart la fit dégager avec soin et on découvrit alors un bloc de pierre du pays, haut de 75 centimètres sur 85. Ce monument, qui remonte à l’époque gallo-romaine et qui paraît dater du IIIe siècle de notre ère, est dans un excellent état de conservation. Sur un des côtés, un bas-relief représente deux personnages en robe, tête et pieds nus, soutenant des deux mains une tunique qui est placée entre eux. C’est une pierre funéraire érigée par une matrone à sa famille, ainsi que l’indique l’inscription.

« On découvrit bientôt un autre monument gallo-romain d’une antiquité aussi respectable, Il mesure 76 centimètres sur 65 et à trois faces sculptées, Un des bas-reliefs représente un sacrifice, le second des libations, et le troisième des guirlandes. Les sculptures sont moins nettes que celles du précédent.

« Sur tous les deux on voit encore des traces de couleur.

« Il est facile d’expliquer la présence de ces curieux restes de l’époque gallo-romaine dans les soubassements de l’antique chapelle du château de la citadelle de Stenay qui a remplacé le temple de Saturne. [20] En effet, les premiers chrétiens construisirent presque toujours leurs églises sur l’emplacement des anciens temples du paganisme et utilisèrent les restes de ceux-ci. C’est ce qui est arrivé à Stenay, et les deux monuments qui viennent de recevoir le jour, après avoir été enfouis pendant plus de treize siècles, ont servi d’abord à l’édification de l’église Saint-Remy, élevée en 533 par le fils aîné de Clovis, le roi d’Austrasie Théodoric ou Thierry, qui y fut enterré, ainsi que son fils Théodebert et son petit-fils Théodebald, ses successeurs en terre d’Austrasie. [21]

« Ensuite, sur le même emplacement, Charles-le-Chauve fit construire, en 872, un nouvel édifice dédié à Dagobert II »

Il me semble que la conclusion à tirer de ce recueil de renseignements est bien claire : l’église Saint-Dagobert de Stenay a été détruite dans les premières années du XVIIe siècle ; il en reste des vestiges, donnant lieu de penser que cette église, fondée en 872, avait été reconstruite beaucoup plus tard, à une époque non encore déterminée; dans la partie inférieure des murs et dans le sous-sol, quelques témoins de l’édifice carolingien ont peut-être été conservés; il est probable aussi qu’une crypte, de date très ancienne [22], y était demeurée.

On ne saurait trop souhaiter qu’un examen architectonique des vestiges qui subsistent soit fait, afin de dater approximativement ces vestiges. J’aime à croire que le présent travail, en posant la question d’une façon précise, aidera à la solution de cet intéressant problème d’histoire locale et d’archéologie.

5 Septembre 1912.
Léon GERMAIN DE MAIDY

♦ ♦ ♦ ♦ ♦

Addendum. — Dans cette étude, je n’ai voulu parler qu’accessoirement des fouilles pratiquées sous les ruines de l’église Saint-Dagobert ; aussi, ai-je pensé trop tard à consulter l’ouvrage de Félix Liénard, Archéologie de la Meuse, où il s’occupe amplement de Stenay (t. III, p. 15-20) : il y publie deux monuments funéraires gallo-romains qui proviennent de ces ruines et sont maintenant au Musée de Verdun. — j’y reviendrai peut-être.


NOTES ET RÉFÉRENCES :

(1) Les reliques de saint Dagobert et son culte à Stenay, signé : J. Nicolas : s. l. n.. d., in-8 de 7 p., avec couverture. C’est un extrait de l’Echo des familles de Stenay, Montmédy, imp. E. Girodot (v. Bulletin mensuel de la Société d’Archéologie lorraine, déc. 1911, p. 270, note 3, et p. 272, note 1).

(2) A des observations que j’avais présentées sur ce sujet, l’auteur a fait deux réponses. Dans la première, il fournit des renseignements quelque peu contradictoires ; mais il dit en propres termes : « Nous affirmons l’existence de l’église construite à Stenay par Charles le Chauve. » (Bull. mens. de la Soc. d’Archéol, lorr., Décembre 1911, p. 277). Dans la seconde, il me reproche encore de « nier l’existence du vénérable édifice construit par Charles le Chauve ». (Seconde réponse, Stenay, 1912. p. 2.) Mes observations ont paru d’abord dans le Bull. mens. de la Soc. d’Archéol, lorr., oct. 1914, p, 225-230, puis, augmentées, en tirage à part : Sur Stenay et le culte de saint Dagobert. Compte rendu critique, Nancy 1912, in-8, 10 pages.

(3) La Renaissance, on l’oublie trop souvent, est l’époque comprise entre 1453 et 1610. Mais en Lorraine, et même dans une partie de la France, l’architecture gothique flamboyante a assez généralement, pour les édifices religieux, persisté jusque vers 1550.

(4) Le P. Vincent, Abrégé de l’histoire du roi Dagobert II du nom, fils de saint Sigisbert. Nancy, 1702, petit in-8, de 64 pages , — v. p. 61-62. L’authenticité de ces renseignements a été admise par A. Digot, Histoire d’Austrasie, t. III, 369 (Sur le culte et les reliques de saint Dagobert, p. 366-373). — aussi : Bonnabelle, Notice historique sur la ville de Stenay, s. l. n. d. in-8, paginé 143-194 ; v. p. 103. C’est un extrait des Mem. de la Soc. des lettres, sciences et arts de Bar-le-Duc, t. V. (1875).

(5) V. mon article cité, p. 229 du Bulletin et 5 du tirage à part.

(6) Il en existe, paraît-il, plusieurs copies ; mais je n’en ai aucune à ma disposition.

(7) Ces points inutiles se trouvent dans le texte.

(8) Jeantin, Manuel de la Meuse. t. III, p. 1940.

(9) M. Nicolas (o. r., p. 3,) dit que l’église paroissiale Saint-Grégoire à été « érigée par l’abbé le Gorze quand il vint installer ses religieux à Stenay », c’est-à-dire vers 1069.

(10) Cf. la première réponse de M. Nicolas, dans le Bull. mens. de la Soc. d’archéol. Lorr., 1911, p. 278 : il reproduit le renseignement fourni par mon correspondant, « toutes les voûtes sout tombées », sans contester l’existence d’une église voûtée.

(11) E. Lefèvre-Pontalis, L’église abbatiale du Ronceray d’Angers. Etude archéologique, dans le Congrès archéologique de France (Angers et Saumur, 1910) t. 11, 1911, p. 121-145 ; v. p. 144-145.

(12) J’ai dit comment je n’ai pu voir ces vestiges morcelés, dont l’étude est assez compliquée et exigerait du temps. Il n’est pas mauvais de préparer l’examen des monuments par l’exposé des textes qui s’y rapportent.

(13) Le P. Vincent, o. r., p. 63-64. — Il semble que ce récit à dû être reproduit par Denain, dont parait s’être inspiré Jeantin. Dans son Manuel de Le Meuse (t. III, p. 1824), il relate à peu près les mêmes découvertes ; il les indique comme ayant eu lieu lorsque « furent creusés les fossés de la citadelle, » c’est-à-dire « en 1609, 1610, 1611 » ; mais il les rapporte à « l’antique chapelle de Saint Remy …, chapelle qu’il ne faut pas confondre avec celle de Saint Dagobert élevée, dans la citadelle, par Charles de Chauve..…. ». Jeantin a fait ici l’une de ces maladresses qui lui sont trop habituelles et qui contribuent à rendre si dangereux ses nombreux ouvrages.

(14) L’église Saint-Dagobert a succédé à l’église Saint-Remy : les historiens paraissent s’accorder à le dire, mais occupait-elle exactement le même endroit ? Je trouve quelques contradictions à cet égard. Dans l’affirmative, que je crois probable, la crypte aurait pu remonter à l’époque de l’église la plus ancienne : et même, comme bien souvent dans cette contrée les temples chrétiens furent érigés sur l’emplacement de temples païens, il ne serait pas impossible qu’il se trouvât, dans cette crypte, des vestiges d’une construction plus antique.

(15) Il parait bien que vers cette époque, premières années du XIXe siècle, eut lieu une destruction plus complète des murs qui restaient de l’église Saint-Dagobert ; Bonnabelle (o. c., p. 188), dit : « On voit encore des vestiges de cet édifice mutilé en 1609, mais qui subsista jusqu’en 1807. » C’est trop de dire que l’édifice subsista ; mais, des parties assez importantes en étaient demeurées. — N’y a-t-il pas lieu aussi de se demander s’il n’y a pas là une confusion : l’édifice qui subsistait en 1802 et fut alors détruit ne serait-il pas la chapelle de Saint-Dagobert, érigée dans l’intérieur de la citadelle, vers 1609, pour remplacer l’église du prieuré ?

(16) Jeantin, Manuel de la Meuse, t. IIl., p. 1819, note.

(17) D’après les annonces imprimées au verso.

(18) Suivant un renseignement recueilli au dernier moment, ces fouilles auraient été faites en 1841.

(19) M. Rivart était, je crois, à la tête de l’une des principales industries métallurgiques de Stenay.

(20) Ce fut un engouement, jusque vers la fin du XIX° siècle, de rattacher un grand nombre de noms de localités à des dévotions païennes. On a cherché dans le panthéon romain, les dieux gaulois étant peu connus, un nom qui ressemblât à celui de Stenay et l’on s’est arrêté à celui de Saturne. Une autre opinion très répandue, ayant égard à l’ancienne forme Sarthenay, voulait que les très anciens habitants de la ville. — qui pourtant n’étaient pas de race sémitique, — eussent connu le démon principal cité dans la Bible et dans l’Évangile, et qu’ils aient adoré Satan !

(21) Bonnabelle, l. c., p. 147, dit de même: « Théodebert fit… de fréquents séjours à Stenay. et la tradition rapporte qu’il y fut inhumé près de son père Théodoric, ainsi que de son fils Théodebald.… » J’ai recherché ce que Digot, dans son Histoire d’Austrasie, dit du lieu de sépulture de ces trois rois (je supprime les notes) :
Thierry I ou Théodoric, 511-534 : « On ne peut former que des conjectures sur le nom le la ville dans laquelle le roi d’Austrasie termina sa carrière. Hermann-le-Contract, qui écrivit, à la vérité, bien longtemps après l’événement, dit positivement que ce prince fut inhumé dans la ville de Metz, et, d’après Jean François, on croyait communément que c’était dans l’église des Saints-Apôtres, qui fut connue dans la suite, sous le nom de Saint-Arnoul. » (Hist. d’Austrasie, 1. p. 267.)
Théodebert I, 534-548 : « Tout porte à croire qu’il fut inhumé à Reims. » Ibid., p. 311.)
Théodebald, 548-555 : « Atteint de paralysie, il mourut en 555, et on ne possède aucun renseignement sur son tombeau. » (Ibid, p. 327.)

(22) Provenant peut-être de l’ancienne église Saint-Rémi, et même d’un temple païen.

Anthologie2020PUB007

Carole Lavoie
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« Ma profonde reconnaissance d'avoir presque fait revivre Rosa Koire dont les avertissements résonnent tellement fort. »

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