Le Journal de Québec — Confinement chez les aînés: « Vous n’allez pas m’emprisonner à vie », tonne le cinéaste Jean-Claude Lord

Le Journal de Québec —  Le cinéaste québécois Jean-Claude Lord — Photo d’archives. Agence QMI, Jocelyn Malette.

[Raphaël Lavoie, Agence QMI] — Excédé par les mesures gouvernementales visant à contenir la COVID-19, le cinéaste québécois Jean-Claude Lord dit se sentir « emprisonné » en raison du confinement, qu’il trouve profondément injuste.

« Je suis à 100 pieds d’un IGA, je peux y aller. Je suis en pleine santé, je suis en forme, j’ai envie de bouger […] Arrêtez de vouloir me protéger, osti. Vous n’allez pas m’emprisonner à vie encore pour la fin de mes jours. Ça n’a pas de maudit bon sens », a-t-il lancé d’emblée en entrevue à QUB radio, mardi.

Selon lui, les consignes imposées aux aînés tiendraient de l’âgisme, car on ne ferait pas la différence entre les personnes âgées « en pleine forme » et celles qui « ont des problèmes de santé ».

« On ne peut pas nous mettre dans la même catégorie et nous emprisonner sous prétexte d’un âge X, alors qu’on ne sait même pas la santé que l’on peut avoir ou que l’on n’a pas », a-t-il tonné au micro de Richard Martineau.

« Moi, je ne peux pas concevoir, avec l’état physique dans lequel je suis, que je ne peux pas aller m’asseoir chez mon fils, serrer mes enfants, mes petits-enfants dans mes bras. Je ne peux pas concevoir ça », a ajouté le réalisateur.


« La peur que le gouvernement a installée, elle était probablement nécessaire au début, mais il faut s’en sortir. Et là, ils ont de la misère à s’en sortir. Quelles que soient les mesures qu’ils vont prendre, ça va créer des mécontents quelque part et ça va créer de la crainte » — Jean-Claude Lord

L’éloignement social, « pas viable à long terme »

mona-lisa-5048372_1280Par ailleurs, l’icône du cinéma québécois soutient qu’il ne serait pas humainement possible de vivre à long terme avec les mesures d’espacement social, d’autant, insiste-t-il, qu’on ne sait pas quand un vaccin efficace sera accessible.

« Il n’y en aura peut-être jamais, de vaccin. On n’est pas sûr qu’il va y en avoir un. Et quand tu vas en avoir un, si t’en as un, est-ce qu’il va être efficace à 100%? […] Il va falloir vivre avec le risque », a-t-il jugé.

À ses yeux, l’éloignement social est en train de mener à une « asphyxie de la société ».

« Le poumon d’une société, c’est de vivre avec sa famille, avec ses enfants, avec ses amis, face à face. Et le poumon s’exprime aussi par les activités culturelles, s’exprime aussi par le sport, s’exprime par les activités communautaires. Et si on brûle ce poumon-là parce qu’on a instauré un régime de crainte et de peur, un moment donné, on va s’étouffer nous autres mêmes », a imagé l’homme de 76 ans.

En ce sens, il blâme les gouvernements de semer la crainte au sein de la population.

« La peur que le gouvernement a installée, elle était probablement nécessaire au début, mais il faut s’en sortir. Et là, ils ont de la misère à s’en sortir. Quelles que soient les mesures qu’ils vont prendre, ça va créer des mécontents quelque part et ça va créer de la crainte », a insisté Jean-Claude Lord.

« Je ne suis pas invincible, mais il faut apprendre, dans la condition dans laquelle on est, à vivre avec une part de risque », a-t-il conclu.

Carole Lavoie
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