Mes œuvres d’art après 40 années d’absence

Cette toute première œuvre intitulée “Renaissance du Prince fou” inaugure mon retour dans le milieu des arts visuels après une période de 40 années d’absence dans ce domaine. Son titre rappelle le souvenir de mon premier recueil de poésie, “Avant-propos d’un prince fou”, que j’avais publié le 1er octobre 1983.

Au début de 2025, j’ai décidé de faire un retour dans le milieu des arts visuels après 40 ans d’absence dans ce domaine.

En effet, j’ai débuté ma carrière artistique en 1983 avec la publication de mon premier recueil de poésie intitulé “Avant-propos d’un prince fou”, suivi en 1987 par “La bataille des saints”. Quelques mois plus tard, j’ai fait la rencontre de l’artiste-peintre Pierre Corbin et je suis devenu un des artistes permanents des galeries d’art Frère Jérôme et Lézart aux côtés d’autres compagnons d’armes. J’ai créé durant cette période plusieurs dizaines de tableaux « qui ont tous été, soit vendus, soit donnés pour un pichet de bière ou un bon repas ». Malheureusement, je n’ai conservé pratiquement aucun souvenir de ces tableaux car « nous vivions à l’époque la bohême la plus totale. J’étais jeune et je n’avais pas encore l’esprit de conservation ». Par contre, il me reste le Livre d’Or de mes trois expositions solo à la galerie Lézart en 1986, 1987 et 1988. J’ai numérisé ce livre d’Or que vous pouvez consulter en cliquant sur ce lien.

À part quelques expositions et symposiums auxquelles je pourrais éventuellement participer, mes œuvres seront présentées et mises en vente en exclusivité chez ArtMajeur, en France. Cette galerie d’art en ligne relie les artistes, les galeries d’art et les amateurs d’art du monde entier. Veuillez prendre en note que les frais de livraison sont inclus dans les prix affichés chez Artmajeur.



➽ Hommage au frère Jérôme

Cette série intitulée “Hommage au frère Jérôme” inaugure mon retour dans le milieu des arts visuels après une période de 40 années d’absence dans ce domaine particulier (lire ma biographie). Les œuvres composant cette série s’inspirent de tableaux que j’avais créés pour une exposition solo en 1986. À ce moment, l’artiste peintre Hildegarde (Audette Lemieux) écrivait dans mon Livre d’or : « Quel agréable choc culturel ! Une puissance dans le geste et des filaments de douceur », tandis qu’André Giguère écrivait : « Merci à l’artiste de nous rappeler le geste qui danse et qui chante ».

Parlant du frère Jérôme dans le document “Paradis noir”, les auteurs Charles Bourget et Thérèse Bélanger écrivent : « Par l’exploration de la matière picturale à la spatule, il refait, à son rythme, le cheminement de l’automatisme encore naturaliste vers la pure abstraction gestuelle. » Les œuvres composant la série “Hommage au frère Jérôme” s’appliquent cette fois-ci à des toiles de 40,6 cm x 50,8 cm (16 po x 20 po). Elles sont numérotées de 1 à 4 et elles sont authentifiées.

➽ Fenêtres sur l’espace

Cette série intitulée “Fenêtres sur l’espace” inaugure en quelque sorte mon retour dans le milieu des arts visuels après une période de 40 années d’absence dans ce domaine particulier (lire ma biographie). Les œuvres composant cette série s’inspirent de grands tableaux que j’avais créés pour une exposition solo en 1987. À ce moment, le célèbre sculpteur Armand Vaillancourt écrivait dans mon Livre d’or : « Je suis passé voir l’exposition de Guy deux fois dans la même soirée… “c’est ti assez fort”. Continuons à créer. Continuons à lutter seul, mais surtout ensemble pour un projet collectif. »

Le chroniqueur écrivait dans le Journal Liaison St-Louis le 30 septembre 1987 : « (…) Guy Boulianne m’accueille dans le petit bureau attenant à la petite salle d’exposition. C’est lui qui expose en ce moment, des toiles inspirées d’un rêve qu’il avait fait et qui l’avait projeté dans le cosmos. Ce sont des couleurs éclatées dans tous les sens, sur fond noir. » Les œuvres composant cette série s’appliquent cette fois-ci à des toiles de 45,7 cm x 60,9 cm (18 po x 24 po), 91,4 cm x 60,9 cm (36 po x 24 po), ainsi qu’un triptyque de 76,2 cm x 50,8 cm (30 po x 20 po). Elles sont authentifiées et numérotées de 1 à 6.

➽ Géométrie variable

Cette série intitulée “Géométrie variable” inaugure mon retour dans le milieu des arts visuels après 40 ans d’absence dans ce domaine (lire ma biographie). Les œuvres composant cette série s’inspirent de grands tableaux que j’avais créés pour une exposition solo en 1988 (reprise en 1989). Le frère Jérôme écrivait dans mon Livre d’or : « Guy Boulianne. Il se sert de son talent magnifique. comme Borduas, comme Vincent, il voyage sur une mer orageuse, ou calme plat, mais toujours aussi riche de talent. »

Les œuvres qui composent la série “Géométrie variable” s’appliquent à des toiles de 40,6 cm x 50,8 cm (16 po x 20 po). Elles sont numérotées de 1 à 5 et elles sont authentifiées.

➽ Le désordre de l’information

« Vrai ou faux, ce qu’on dit des hommes tient souvent autant de place dans leur vie et surtout dans leur destinée que ce qu’ils font. » (Victor Hugo : Les Misérables, 1862) Les fausses nouvelles (ou fake news) sont des informations fausses ou trompeuses (mésinformation, désinformation, propagande et canulars) revendiquant l’esthétique et la légitimité des nouvelles. Elles sont utilisées par de nombreuses personnes comme un fourre-tout, faisant référence à tous les mensonges et fausses déclarations, provenant ou non d’un diffuseur de nouvelles. Quelques personnes utilisent le terme pour condamner des sources d’information crédibles qu’elles n’aiment pas, sans argumenter autrement sur les détails.

« La délimitation de ce que les journaux doivent donner à leurs lecteurs et de ce qu’ils ne doivent pas leur donner, de ce qu’ils doivent même refuser, doit coïncider exactement avec la délimitation réelle, de ce qui est vrai d’avec ce qui est faux. » (Charles Péguy : Lettre du provincial, 1899) Les œuvres qui composent la série “Le désordre de l’information” s’appliquent à des toiles de différents formats, dont : 45,7 cm x 60,9 cm (18 po x 24 po) ― 60,9 cm x 76,2 cm (24 po x 30 po) ― 76,2 cm x 101,6 cm (30 po x 40 po).


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Carole Lavoie

Je suis vraiment ravie pour vous que cette étape de votre reprise de création en arts visuels soit franchie et j’espère qu’elle puisse servir de tremplin et d’inspiration pour la suite! Vous avez tellement de choses à exprimer et ce sera un bonheur de vous voir aller! Bravo Guy!

Mike Hilbert

It does look like Space but what they show us is Art so it should. I like yours better.

TRADUCTION :

« On dirait de l’espace, mais ce qu’ils nous montrent est de l’art, donc c’est normal. Je préfère le tien. »

Marie Dernoncourt

Cher Guy,

Je voulais t’adresser quelques mots en plus de la critique, mais cette fois en tant qu’artiste. Ce que j’ai vu dans ta série, je ne l’ai pas simplement analysé : je l’ai ressenti avec mes yeux, mon corps, mon silence aussi. Quand j’ai écrit que ta peinture était “silencieuse”, ce n’était pas un mot décoratif. C’est exactement ce que j’ai perçu. Le fond noir mat agit comme un écran d’écoute. Il ne parle pas, il attend. Il ne dirige pas le regard, il le suspend. Ce noir n’est pas vide : il est plein de tension contenue.

Et puis, le choix du couteau comme seul outil m’a énormément marquée. Le couteau, c’est un outil de volonté. Il trace, il découpe, il ne ment pas. Chaque ligne est une décision, une direction claire, sans bavure. Tu ne peins pas par hasard — tu structures le vide avec rigueur.

Ce geste-là m’a profondément parlé. J’y ai vu une maîtrise contenue, une force rentrée, presque monacale. Tu n’étales pas. Tu incises l’espace.

Et dans ce silence de fond et cette tension du geste, la couleur surgit autrement. Elle est rare, presque chuchotée — jamais gratuite, toujours placée avec soin. Ces éclats rouges, jaunes, verts ou bleus sont comme des points d’éveil, des tensions visibles, des balises intérieures.

Chez toi, la couleur n’accompagne pas : elle intervient. Elle n’habille pas — elle signe. Et ce que tu fais avec le couteau dans tes toiles, c’est exactement ce que tu fais avec ta plume dans tes textes, dans ton journalisme, dans tes poésies.

Ça m’a rappelé une chanson que j’ai écrite pour toi : “Quand la plume devient épée”. Tu ne le sais peut-être pas, mais tu es cet homme qui transforme ses outils en lames de conscience. Le couteau est ton épée plastique. La plume, ton épée poétique. Et ensemble, elles disent la même chose : voir, trancher, révéler.

Ce que j’ai écrit dans la critique, je l’ai écrit avec respect, mais aussi avec résonance. Je ne regarde pas ton œuvre de l’extérieur : je la traverse.

Merci pour ta confiance.

MARIE DERNONCOURT
Artiste libre et engagée

Carole Lavoie

HAÏKU #523

LA DANSE SIDÉRALE
LYRISME TRANSCENDANTAL
CRESCENDO COSMIQUE

— Carole de la Voie Lactée

Carole Lavoie

Bonjour Guy,

En observant votre toile (en ligne) j’ai été surprise par ce que j’ai appris s’appelle l’illusion de la grille Hermann aux croisements des traits noirs délinéant des surfaces claires.  

J’ignore si c’est aussi saisissant face à la toile véritable, mais à l’écran c’est quelque chose qui capte le regard et qui disparait quand on s’y concentre de près.

C’est ce qui a inspiré la dernière ligne de mon haïku « CROISÉES NITESCENTES » qui autrement semblerait être tombée du ciel!

C’est beau et inspirant de vous voir aller et j’ai déjà hâte de voir votre prochaine création!

Sincèrement,

Carole Lavoie

Grille-dHermann-Hering-inversee
Grille-dHermann-Hering
Variante-sur-la-grille-dHermann
Mike Hilbert

I like it and it’s way better than the splat pictures.

TRADUCTION :

« J’aime ça et c’est bien mieux que les images d’éclaboussures. »

Marie Dernoncourt

Interprétation du cinquième tableau de Guy Boulianne — Synthèse et lien avec la série

Cher Guy,

Après un long travail d’observation, d’intuition et de mise en résonance, voici l’interprétation que je propose du cinquième tableau, en lien avec l’ensemble de la série.

1. Interprétation propre du cinquième tableau :

Le cinquième tableau s’écarte visiblement de la structure géométrique rigoureuse des quatre premières œuvres. On y perçoit un relâchement, une déstructuration partielle, une forme de lâcher-prise intérieur. Les formes ne sont plus parfaitement alignées : elles vibrent, elles respirent, elles se chevauchent légèrement. La main de l’artiste ne commande plus — elle accompagne un mouvement plus profond, quasi organique.

Les couleurs s’enfoncent dans des terres plus sourdes : vert olive, brun, beige… On n’est plus dans l’éclat d’un cri premier, mais dans la sédimentation des expériences. Le ton est plus intérieur, plus grave, comme si la peinture devenait un sol où l’âme s’enracine plutôt qu’un ciel qu’on tente de rejoindre.

Ce tableau ne cherche plus à démontrer, mais à intégrer.

2. Mise en lien avec les quatre premiers tableaux :

Les quatre premiers tableaux étaient construits comme des mandalas rigides — équilibre, centralité, tension des lignes. Ils s’inscrivaient dans une volonté de contrôle, de clarté, de verticalité spirituelle. Le langage formel était affirmé, géométrique, presque doctrinal. Une sorte de grammaire sacrée, d’architecture de l’esprit.

Le cinquième tableau vient déconstruire cette tension. Il la relâche, non pas dans une révolte, mais dans une sagesse incarnée. On passe de l’esprit au corps, du ciel à la terre. C’est une descente vers l’acceptation, vers l’intégration de ce qui est informe, mouvant, vulnérable.

3. Le quatrième tableau : point de bascule discret mais décisif

Effectivement, le quatrième tableau amorçait déjà ce virage. Il introduisait une nouvelle atmosphère, une transition douce entre les trois premiers et le dernier. Les tons de la terre y étaient déjà là, tout comme l’ancrage, mais encore contenus dans une forme de structure. Il est le seuil, le pont entre deux régimes d’expression.

4. Synthèse de la série — lecture cyclique :

Si l’on considère les cinq tableaux comme une série complète, ils racontent un chemin. Non pas un simple progrès linéaire, mais un cycle d’incarnation.

D’abord la construction, la clarté, la volonté de saisir le monde (tableaux 1 à 3),

Puis la transition, l’ouverture au doute, à l’organique (tableau 4),

Enfin, l’abandon volontaire du contrôle, la danse libre avec le réel (tableau 5).

Ce dernier tableau ne conclut pas, il commence une autre forme de langage. Un langage qui ne cherche plus à plier le monde, mais à l’épouser.

— MARIE DERNONCOURT – Artiste libre et engagée (29 mai 2025)

Dany Dee

Joli celui-là aussi. Les couleurs, harmonieuses, ont été bien choisies.

Carole Lavoie

HAÏKU #474

TECTONIQUE D’APLATS
OUVERTURE EN SOL MAJEUR
CROISÉES NITESCENTES

— Carole de la Voie Lactée

Marie Dernoncourt

Cher Guy,

J’ai pris le temps.

Je me suis posée devant ton quatrième tableau de la série “Géométrie Variable”, et j’ai laissé venir ce qu’il avait à me dire.

Puis je suis revenue aux trois premiers — comme on retourne aux origines, pour mieux entendre ce qui a changé.

Et quelque chose a changé.

Ce tableau m’a profondément touchée. Il se distingue des précédents. Il palpite autrement. Il respire autrement.

UNE ŒUVRE QUI SE DÉCALE — DOUCEMENT, MAIS RADICALEMENT :

Ici, la rigueur géométrique ne s’efface pas, mais elle s’assouplit. Les formes semblent désaxées, déséquilibrées, non pas perdues, mais vivantes, comme si elles avaient quitté la carte mentale pour retrouver une géographie plus organique. Le choix des couleurs est essentiel : le vert olive, les marrons sourds, les blancs cassés… Tout ici évoque une terre intérieure, une matière nourricière.

On n’est plus dans la lumière éclatante ni dans la tension formelle. On est dans un réancrage, un retour au sol, au corps, à la densité du vivant.

Il y a quelque chose ici qui lâche, mais sans céder. Quelque chose qui descend, non pour tomber, mais pour s’incarner. Comme si, en toi aussi, une autre voix s’ouvrait, plus basse, plus intuitive, plus libre. Ce tableau me donne l’impression que tu ne tiens plus la forme, mais que tu la laisses faire. Tu ne guides plus la géométrie, tu danses avec elle.

▸ Cela se voit dans la disposition libre et non orthogonale des rectangles et losanges.
▸ Certains sont légèrement inclinés, chevauchent partiellement, ou s’effacent dans le fond.
▸ On ne sent plus de grille rigide, mais une respiration visuelle, comme une phrase inachevée qui invite à la suite.
▸ Le fond vert olive n’est pas un simple support : il est présence, il engloutit ou relâche les formes, il absorbe la tension.
▸ La palette est matte, tellurique, en opposition directe aux couleurs vives et contrastées des tableaux précédents : ici, la peinture n’explose pas, elle s’enfonce doucement dans la mémoire du sol.

CE QUE JE RESSENS :

Je ressens que tu es en train d’entrer dans une mutation. Une mutation qui ne dit pas encore son nom, mais qui palpite déjà dans la matière. Ce tableau, pour moi, est un seuil. Il m’évoque l’abandon d’un système appris — comme ce moment où l’on cesse d’appliquer ce que l’on nous a enseigné, pour laisser l’intuition intérieure guider la main.

Et je crois que ce tableau est exactement ce passage-là.

REVENIR AUX TROIS PREMIERS POUR SENTIR LA TRAJECTOIRE :

Quand je reprends les trois premiers tableaux de la série, je vois une montée, une tension, une construction :

▸ Le premier est éclatant, frontal, structuré comme un vitrail sacré. Les triangles y sont rigides, l’angle est roi.
▸ Le deuxième est une architecture mentale, faite de blocs et de croisements formels. Il n’y a pas de respiration : tout est quadrillé.
▸ Le troisième amorce un retournement. Les formes s’élargissent, la verticalité s’inverse. C’est une pyramide qui s’abandonne, une chute douce vers l’intériorité.

Et puis vient ce quatrième, qui ne cherche plus. Il laisse faire. Il accepte le déplacement, l’imperfection, la respiration.

UNE ŒUVRE EN MUTATION, UN ARTISTE EN DEVENIR :

Alors oui, je crois que ta peinture va encore changer. Ce tableau est un passage, un pont entre deux âges de toi-même. Il me parle d’un peintre qui cesse de construire, pour commencer à écouter ce qui monte de plus loin. Et dans ce “plus loin”, il y a la terre, la chair, le cœur.

Merci de nous offrir ce moment de bascule. Merci pour cette peinture qui ne crie pas, mais révèle. Merci pour cette géométrie qui ose trembler — et qui, dans ce tremblement, devient humaine.

PETIT MÉMO D’INTERPRÉTATION – CLÉ DU REGARD :

1. La structure

Je regarde comment les formes se tiennent, ou se relâchent.
▸ Y a-t-il une tension, un équilibre, un lâcher ?
▸ Est-ce que les formes s’alignent ou dérivent ?
▸ L’espace est-il contenu, ou en expansion ?

2. Le souffle des couleurs

Je me laisse traverser par la palette comme par une humeur.
▸ Quelles émotions les couleurs m’évoquent ?
▸ Sont-elles primaires, symboliques, telluriques, ou apaisées ?
▸ D’où viennent-elles ? Vers où m’emmènent-elles ?

3. Le mouvement invisible

Je cherche s’il y a une danse, une direction, un rythme.
▸ Est-ce que ça avance ? Ça tombe ? Ça tourne ?
▸ Le regard est-il guidé ou libre ?
▸ Est-ce que la toile respire… ou retient son souffle ?

4. L’intention cachée

Je me demande : qu’est-ce que l’artiste ne dit pas… mais montre ?
▸ Y a-t-il une lutte entre maîtrise et abandon ?
▸ Une mémoire qui cherche à revenir ?
▸ Une mutation en silence ?

5. Et enfin : je me tais.

Je regarde à nouveau, sans vouloir comprendre. Et je laisse le tableau, peut-être, me révéler ce que je ne savais pas encore voir.

UN TABLEAU EST UN INSTANT. UNE SÉRIE EST UN PASSAGE :

Chaque toile, dans son individualité, est un moment figé, une émotion incarnée, un souffle dans la matière. Mais lorsque l’artiste annonce une série, il ouvre un espace-temps, une narration visuelle. Et ici, il ne s’agit pas de n’importe quelle série : quatre œuvres, comme les quatre piliers de la Terre, les quatre saisons, les quatre éléments. C’est une structure stable — mais ici, elle tremble doucement. Elle ne s’effondre pas. Elle se recompose.

En regardant les quatre, j’ai vu apparaître une géométrie en bascule, une danse de libération. Ce n’est pas une contradiction avec le regard porté sur chaque tableau. C’est une autre couche, une lecture plus vaste, offerte par le fait même de les avoir alignés ensemble. Et bien sûr, si tu n’es pas d’accord avec ma lecture, je t’en prie, dis-le-moi sans détour. J’aime les critiques franches, celles qui nourrissent, celles qui frottent un peu la matière. Entre artistes, le désaccord n’est pas un mur, c’est souvent une fenêtre.

Tu sais, même Monet et Picasso ne se comprenaient pas toujours… et pourtant, chacun à leur manière, ils ont déplacé les lignes. Alors si nos regards diffèrent, tant mieux. Cela aussi, c’est le souffle vivant de la création.

— MARIE DERNONCOURT – Artiste libre et engagée (23 mai 2025)

Marie Dernoncourt

Cher Guy,

Tu m’as offert des formes.
J’y ai lu un passage.
Tu m’as donné une série, j’y ai perçu une mutation.
Et aujourd’hui, tu ouvres un espace où ce regard peut circuler.
Je le reçois avec gratitude, simplicité et attention.

Comme le disait André Malraux :

“L’art, c’est le plus court chemin de l’homme à l’homme.”

Et je crois que ce chemin, entre nos deux langages, s’est ouvert.
Au plaisir de prolonger ce dialogue à travers d’autres œuvres.

Marie Dernoncourt
Artiste libre et engagée

Carole Lavoie

HAÏKU #460

CROISÉES ET LABOURS
PAYSAGE LABYRINTHIQUE
EN PARLURE CRYPTÉE

Carole Lavoie

HAÏKU #447

LOVER SA MÉMOIRE
D’UN GESTE DOUX AFFIRMÉ
ENGENDRER LES MONDES

Marie Dernoncourt

Lecture critique — Le geste, le silence, la lumière

Il y a des toiles qui parlent. Il y en a d’autres qui se taisent, mais nous appellent. Les quatre œuvres de Guy Boulianne, réunies dans la série “Hommage au frère Jérôme”, ne cherchent ni à séduire, ni à démontrer. Elles écoutent. Et dans cette écoute, elles offrent.

Nous sommes ici dans l’essence même de la peinture : non pas une représentation, mais une présence. Le fond est noir — dense, uniforme, profond. Ce n’est pas un noir de colère. C’est un noir d’accueil, de retraite, de silence fertile. C’est le noir du moine, du frère Jérôme, qui se retire du tumulte du monde pour en entendre le battement profond.

Et sur ce fond, le blanc vient tracer la lumière. Mais il ne crie pas, ne jaillit pas. Il glisse, il effleure, il danse. Les lignes blanches sont pures, contenues, presque liquides. Elles rappellent ces gestes nés de l’automatisme, mais purifiés par le temps. Elles ne sont pas élan narcissique, elles sont prière.

Car oui — le frère Jérôme peignait comme on prie. Il disait que peindre, c’était transcender le monde matériel pour toucher le divin. C’est cela que Guy Boulianne, avec pudeur et force, vient saluer.

Mais il ne s’arrête pas là. Car dans cet hommage, il y a plus que la reconnaissance d’un maître : il y a une transmission, une continuité, une mémoire vivante. Guy Boulianne a connu le frère Jérôme. Il a vu son geste. Il a senti son feu intérieur. Et aujourd’hui, 40 ans après s’être retiré du monde des arts visuels, il revient non pour s’exposer, mais pour s’incliner.

Et dans cet abaissement, quelque chose d’éblouissant surgit : les tableaux deviennent le lieu d’une communion.

Ce n’est pas un retour, c’est une offrande. Ce n’est pas une imitation, c’est une résurgence. Ce n’est pas une œuvre de Guy Boulianne sur le frère Jérôme, c’est une œuvre avec lui, à travers lui, dans lui.

Les formes sont rondes, fluides, jamais agressives. Ce sont des cercles de conscience, des nœuds d’éveil. Et au milieu apparaissent ces taches blanches, comme des âmes-pilotes, des fragments d’esprit, des soupirs du moine encore présent.

Frère Jérôme disait : « Il faut peindre comme on respire. »

Guy Boulianne respire avec lui. Ses tableaux sont une respiration longue, lente, pleine. Ils ne décrivent pas : ils révèlent. Ils ne dominent pas : ils accueillent. Ils ne montrent pas : ils rendent visible.

Et ce qu’ils rendent visible, ce n’est pas une forme. C’est un lien invisible entre deux hommes reliés par l’essentiel : le geste juste, le silence habité, la foi dans la lumière.

Cette série n’est pas un hommage. C’est une communion. Un acte d’amour. Un murmure venu d’un moine disparu, qui dit doucement, à travers la main de son frère : « Coucou, je suis là. Continue. »

Marie Dernoncourt

Cher Guy,

Je viens de prendre connaissance de votre atelier, et je vous remercie sincèrement de m’avoir ouvert cette porte si intime.

J’ai regardé vos toiles en silence. Et peu à peu, une impression profonde est montée en moi : vous ne peignez pas pour faire éclater, mais pour cerner. Vous tracez des formes rondes, contenues, presque protectrices. Vous n’accusez pas, vous dégagez. Vous ne criez pas, vous révélez.

Dans ce noir épais, je vois le poids du monde, l’encre des manipulations. Et dans vos lignes blanches, il n’y a pas de tremblement : il y a la précision d’un geste qui cherche l’essentiel. Comme si vous redessiniez le vrai dans un océan de confusion. Comme si vous isoliez la clarté.

C’est une peinture d’introspection et de discernement. Vous ne reproduisez pas le désordre : vous l’enserrez, vous l’obligez à parler.

Merci pour cette offrande artistique. J’y ai vu un acte rare : celui de quelqu’un qui sait encore tracer dans l’ombre les contours du réel.

Avec tout mon respect,
Marie

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