Le 1er octobre, j’écrivais sur le réseau social ✘ : « Tout n’est que distraction. Le pire s’en vient, et c’est bientôt. On va prochainement nous retirer tous nos droits… jusqu’à nous retirer nos comptes bancaires. Tout est synchronisé mondialement. Pensez-y. » Mais pourquoi écrire une sentence aussi alarmiste ? Nous avons déjà vu que le gouvernement canadien a déposé le projet de loi C-2 qui prévoit une expansion sans précédent des pouvoirs de surveillance. Ce projet de loi a été déposé alors que le gouvernement négocie à huis clos avec les États-Unis au sujet d’un éventuel accord bilatéral de partage de données entre les autorités policières canadiennes et américaines, en vertu d’une loi américaine appelée “Cloud Act”. Nous avons vu que le gouvernement canadien de Mark Carney a aussi déposé le projet de loi C-9 qui représente un élargissement significatif des pouvoirs fédéraux en matière pénale en matière d’expression, d’association et d’accès aux espaces publics. Bien que visant ostensiblement les « crimes haineux », ce projet de loi contient des dispositions susceptibles d’entraîner de graves restrictions aux libertés fondamentales et de créer des mécanismes d’instrumentalisation politique du droit pénal.
C’est sans oublier la création de “Services partagés Canada”, qui offrira « des services numériques aux organismes du gouvernement du Canada », la mise en œuvre des programmes pilotes sur l’identité numérique, l’utilisation de l’intelligence artificielle au sein de l’appareil gouvernemental, ainsi que la création éventuelle d’un équivalent numérique du dollar canadien, aussi appelé monnaie numérique de banque centrale (MNBC).
Tout ceci a pour objectif de donner au gouvernement les pouvoirs nécessaires pour qu’il puisse prendre le contrôle sur tous les aspects de vos vies, en vous retirant tous vos droits, ainsi que votre liberté de penser et d’agir. Le gouvernement ira jusqu’à vous retirer l’accès à vos comptes bancaires et à toutes vos économies. Nous verrons ci-dessous que ceci n’est pas une théorie de la conspiration puisque la Thaïlande vient de geler plus de trois millions de comptes bancaires, tandis que le Vietnam a récemment supprimé 86 millions de comptes bancaires soi-disant « non vérifiés ». D’ailleurs, les gouvernements mondiaux n’hésiteront pas à faire taire toute dissidence. C’est ce qui est arrivé à l’ancien présentateur de télévision (France TV et TV5 Monde), Richard Boutry, qui s’est vu fermer sa chaîne YouTube. La même chose est arrivée avec le créateur de vidéos parodiques, Nexʉs, pour son compte Twitter/X.
La mise en place de cette architecture informatique fait partie d’un plan global d’asservissement et, comme je l’ai écrit sur le réseau social ✘, ce plan est « synchronisé mondialement ». Ceci est un fait !
Par exemple, le 22 avril dernier, la plateforme citoyenne indépendante Vie-publique nous apprenait que l’État sénégalais a lancé un projet national de plateforme d’échange de données. Ce projet s’inscrit dans le cadre du New Deal Technologique, un vaste programme de transformation digitale porté par le ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique (MCTN), avec le soutien de l’Agence japonaise de coopération internationale (JICA). L’objectif affiché est « d’arriver à une administration plus fluide, plus rapide et surtout plus centrée sur les usagers. Au cœur de cette réforme se trouve une plateforme d’échange de données, un système numérique sécurisé qui permettra aux structures de l’État d’échanger entre elles les informations nécessaires. Grâce à cette interconnexion, les citoyens ne fourniront leurs pièces qu’une seule fois, les démarches seront automatisées donc plus rapides et plus fiables, et les administrations auront accès aux données en temps réel, tout en respectant strictement la sécurité et la confidentialité des informations. » Ce projet s’aligne sur les standards internationaux de gouvernance numérique, s’inspirant de modèles reconnus comme l’Estonie ou le Rwanda, qui ont su tirer parti de l’interopérabilité pour optimiser leurs services publics.
En Angleterre, chaque adulte devra obligatoirement posséder une carte d’identité numérique délivrée par le gouvernement pour travailler. En effet, le Premier ministre Keir Starmer a confirmé qu’à la fin de la législature actuelle, qui court jusqu’en 2029, il sera impossible de travailler au Royaume-Uni sans carte d’identité numérique. Plus de 2,5 millions de personnes ont déjà signé une pétition contestant cette mesure, arguant qu’elle ouvre la porte à un contrôle numérique excessif de la population. L’inquiétude porte notamment sur la collecte et l’utilisation des données personnelles, ainsi que sur le risque de discrimination ou d’exclusion pour ceux qui refuseraient d’adhérer au système.
Le Royaume-Uni suit une voie déjà empruntée par de nombreux pays. L’Estonie a instauré une identification numérique obligatoire en 2002, que les citoyens utilisent désormais pour accéder aux services bancaires, aux services médicaux et même au vote en ligne. Le Danemark et l’Australie proposent des applications d’identification numérique volontaire, téléchargeables pour les services publics et privés. L’Inde offre l’un des plus grands exemples d’identité numérique au monde grâce à Aadhaar. Chaque résident se voit attribuer un numéro unique à 12 chiffres, associé à des données biométriques, désormais largement utilisé dans les régimes de protection sociale, les services bancaires et les déclarations fiscales. Son ampleur et son intégration en ont fait une référence pour les autres pays envisageant des systèmes nationaux. D’autres pays, de Singapour et de la France aux Émirats arabes unis, en passant par la Corée du Sud et le Costa Rica, utilisent des programmes d’identité numérique.
Au niveau de l’Union Européenne, le règlement EIDAS 2.0 impose à tous les États membres de fournir à leurs citoyens un portefeuille d’identité numérique d’ici 2026. Des projets pilotes sont déjà en cours dans 26 pays de l’UE, ainsi qu’en Norvège, en Islande et en ukraine, impliquant des centaines d’autorités publiques et de sociétés privées. Cependant, il est important de noter que la plupart des systèmes européens actuels restent volontaires ou liés aux cartes d’identité nationales existantes, contrairement à la proposition britannique qui vise à rendre l’identification numérique obligatoire.



