Le weekend dernier, du 25 au 27 octobre, eut lieu comme prévu l’opéra urbain “Le Gardien du Temple – La Porte des Ténèbres“ au centre-ville de Toulouse. Organisé par Toulouse Métropole et imaginé par François Delarozière et la compagnie La Machine, ce spectacle monumental faisait suite au premier volet du Gardien du Temple, qui s’était tenu à Toulouse en novembre 2018. Cet événement a vu le retour d’Astérion le Minotaure et d’Ariane la Grande Araignée, qui ont été rejoints dans leur périple par une nouvelle Machine, la chimère Lilith la Gardienne des Ténèbres.
La parade urbaine a rassemblé 1,2 million de personnes dans les rues de Toulouse de vendredi à dimanche. De la place du Capitole à la basilique Saint-Sernin, en passant par le Pont-Neuf, ce récit épique qui a coûté 4,7 millions d’euros à la métropole toulousaine s’est inscrit dans de nombreux lieux emblématiques de la Ville Rose, nous informe le quotidien Le Figaro le 28 octobre dernier.
Dans un entretien accordé à Actu Toulouse, le maire de la ville, Jean-Luc Moudenc se réjouit du succès du « plus grand événement jamais organisé à Toulouse » et estime au passage que la polémique avec l’Église a largement contribué à le faire rayonner.
Le directeur adjoint de la rédaction de Boulevard Voltaire, Marc Baudriller, écrivait dans un article récent : « En six ans, l’opéra urbain a eu le temps de se refaire une laideur. (..) À Toulouse, les catholiques goûtent, curieusement, assez peu la plaisanterie. Le frère Paul-Adrien, une star sur YouTube, avec plus de 400.000 abonnés, remonte la généalogie de la fameuse Lilith jusqu’au célèbre Hellfest à Clisson, en Bretagne. Les protestants se sont aussi élevés contre ce spectacle organisé sur fonds… publics. Cela devient donc une habitude. En France, les Jeux olympiques de Paris salissent la Cène, moment catholique crucial, en toute impunité. Toulouse et Clisson chantent les vertus de l’enfer. Le tout sur fond d’assassinat de prêtres (le père Hamel en 2016, le père Olivier Maire en 2020), d’incendies criminels d’églises, de saccages de cimetières, de vols du patrimoine religieux et d’actes antichrétiens (près de 1.000 par an). »
Alors qu’il parlait de l’une des trois protagonistes de cet événement, c’est-à-dire Lilith, le directeur artistique François Delarozière disait que celle-ci « va vous offrir le droit d’aller en enfer si vous voulez y aller. Elle est là pour ramener les âmes damnées ». Face à l’atmosphère satanique du spectacle, l’archevêque de Toulouse Guy de Kerimel a décidé de consacrer la ville et son diocèse au Sacré-Cœur de Jésus pour protéger les âmes de « cette atmosphère de désespérance qui règne dans notre société et se manifeste dans une certaine culture, de plus en plus fascinée par l’obscur, le ténébreux ».





















Les premiers éléments que nous avons vu apparaître sur les rives de la Garonne, avant même le début du spectacle, ce sont trois symboles pour le moins ténébreux, soit : la croix de Satan, le sigil de Lucifer et le signe de la bête. Mais ceci n’était pas réellement une surprise puisque tout était déjà annoncé à la sixième page du livret officiel de l’opéra urbain, publié sur le site internet de La Machine : « Des eaux du fleuve, apparaissent les signes prophétiques et prodigieux. (…) Trois signes prodigieux, la croix de Satan, le Sigil de Lucifer et le signe de la bête sont apparus sur les rives du fleuve. Ils sont les clés de La Porte des Ténèbres ». L’archevêque de Toulouse déplorait : « On ne peut pas jouer impunément avec une symbolique satanique. C’est dommage d’imposer un spectacle ténébreux dans la ville de Toulouse ». Marc Baudriller écrit : « De l’art, vraiment ? Le même livret laisse, en tout cas, peu de doutes sur l’univers de cette “distraction”. » Pour ma part, voici ce que j’écrivais dans un article publié le 12 octobre 2024 :
Pour le moins que nous ayons l’esprit et les yeux ouverts, il est facile de constater que les “portails” sont très à la mode depuis quelques années, surtout depuis que le Grand collisionneur de hadrons (LHC) a été mis en fonction en 2008 au laboratoire européen pour la physique des particules (CERN), situé dans la région frontalière entre la France et la Suisse. Le 1er juin 2016 eut lieu la cérémonie d’ouverture « satanique » du tunnel de base du Saint-Gothard, un tunnel ferroviaire bitube passant sous le massif du Saint-Gothard en Suisse, et dont le thème du portail était indirectement relié au CERN, à 300 km de là.
Cet accélérateur de particules a inspiré plusieurs œuvres artistiques, que ce soit le film-opéra-dansé Symmetry tourné en 2015 au CERN, le film d’horreur Decay créé en 2012 par Luke Thompson, alors doctorant de physique au CERN, dont l’action se déroule au sein-même du LHC, ou bien encore l’opéra Les Troyens d’Hector Berlioz et l’oratorio La Création de Joseph Haydn, tous les deux produits par La Fura dels Baus et mis en scène par Carlus Padrissa. Ces œuvres ont pour point commun un portail que traversent des entités venues d’une autre dimension, faisant souvent penser à des « extraterrestres », à des anges déchus ou à des créatures démoniaques et maléfiques. Nous retrouvons encore aujourd’hui ce concept du « portail » qui laisse pénétrer des personnages étranges et/ou des effluves négatives. Nous pouvons penser à la cérémonie luciférienne de clôture des Jeux olympiques de Paris 2024, ainsi qu’à l’opéra urbain intitulé “Le Gardien du Temple – La Porte des Ténèbres“ qui [s’est déroulé] du 25 au 27 octobre 2024 au centre-ville de Toulouse,
Nous voyons donc que la porte, ou le portail, est un sujet récurrent dans les différents projets culturels et événementiels, et ce n’est certainement pas du au hasard. En 2016, la réplique d’une arche d’un ancien temple de Baal a été érigée dans les espaces publics de plusieurs grandes villes du monde : Trafalgar Square à Londres pendant les trois jours précédant la Pâque juive, à Florence en Italie pour le sommet politique du G7, à Dubaï pour le World Governments Summit, à l’hôtel de ville de New York en 2017 et sur le Capitol Mall à Washington DC au mois d’octobre 2018. L’arche s’est rendue ensuite à Amsterdam et en Syrie. « Cette arche pourrait être le portail dont l’ouverture pourrait inaugurer l’ère du Messie – ou un ordre mondial sinistre », a expliqué le rabbin Daniel Asore, membre du nouveau Sanhédrin (הסנהדרין החדשה). « Si vous regardez où cette arche est apparue, il s’agit clairement d’un modèle qui se dirige vers un objectif précis : le Messie. La question est de savoir de qui sera ce Messie ? » (Israel365 News)
« Et je te dis aussi, que tu es Pierre, et sur cette pierre j’édifierai mon Eglise; et les portes de l’enfer ne prévaudront point contre elle. » (Matthieu 16:18)



