Le film de Roman Polanski, “Rosemary’s Baby”, a-t-il un lien avec les Kennedy, les Onassis et le “fils secret”, c’est-à-dire l’imposteur John-John ?

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L’actrice et modèle Patricia Ann Conway interprète Jackie Kennedy dans le film de Roman Polanski.

Le 11 octobre dernier, Mario-Manuel Leeb a réalisé une vidéo dans laquelle il a fait un lien très intéressant entre le film et le roman “Rosemary’s Baby” (Un bébé pour Rosemary), les Kennedy. les Onassis et ― selon moi ― le “fils secret” des Onassis-Callas, c’est-à-dire l’imposteur « John-John ». Cette analyse correspond parfaitement avec le dossier du véritable John Fitzgerald Kennedy Jr., alias David Keith Quigley, et le vol d’identité perpétré depuis longtemps par les services secrets et les membres de la mafia, souvent en collusion avec le milieu hollywoodien.

Impatient de faire connaitre la vérité, Quigley (JFK Jr.) le répète encore une fois dans sa dernière vidéo. Il dit : « Ils ne veulent pas que cette histoire soit connue. Ils ne veulent pas que la vérité soit connue, parce que c’est la vérité et je révèle ce qui se passe réellement et qui je suis. Je suis le fils d’un ancien président qui a été assassiné. Ce qu’ils ne vous disent pas, c’est qu’ils n’ont pas arrêté de tuer. C’est un réseau de meurtres au sommet. Que ce soit Harris, Trump, ou n’importe qui, c’est un réseau de meurtres et vous devez tous vous réveiller parce que vous agitez votre drapeau pour la Cabale. Si vous soutenez Donald Trump, vous agitez votre drapeau. Si vous soutenez le parti démocrate, le parti républicain, n’importe lequel d’entre eux, c’est du crime organisé. C’est ce que j’essaie de révéler. C’est ce qu’ils ne veulent pas que vous entendiez. Ils ne veulent pas que vous l’entendiez. »

Je vous rappelle que David Keith Quigley affirme être le véritable JFK Jr., alors qu’il se serait fait voler son identité à l’âge de 10 ans et aurait été remplacé par le fils illégitime de Maria Callas et d’Aristote Onassis, c’est-à-dire George Onassis, alias « John-John ». Quigley écrivait dans l’introduction de son livre “Stolen Identity” (Identité volée) : « Tous ces meurtres avaient pour but de voler la fortune des familles Kennedy et Onassis. Les actions et attitudes de ceux qui ont commis ces actes odieux vont au-delà du mal et de l’avidité. Ils existent dans un monde de folie que les gens ordinaires auraient du mal à comprendre. Ils ont leur propre langue, leur culture et leur code de conduite. Pendant la majeure partie de ma vie, j’ai été un cerf-volant dans la féroce tempête de ces fous. D’une manière ou d’une autre, quelqu’un en bas tenait le bout de la ficelle, et je suis donc toujours là, vivant pour raconter mon histoire. »

Rosemary’s Baby (ou Le Bébé de Rosemary au Québec) est un film d’horreur psychologique américain de 1968 écrit et réalisé par Roman Polanski, basé sur le roman d’Ira Levin de 1967. Le film met en vedette Mia Farrow dans le rôle d’une jeune mariée vivant à Manhattan qui tombe enceinte, et qui soupçonne ses voisins, plus âgés, de vouloir lui voler son bébé pour l’utiliser dans un culte satanique.

L’auteur du roman “Rosemary’s Baby“, Ira Levin, a déclaré au Los Angeles Times en 2002 : « Je me sens coupable que Rosemary’s Baby ait conduit à L’Exorciste et à La Malédiction. Toute une génération a été démasquée et croit davantage en Satan. Je ne crois pas en Satan. » [The New York Times] Un an plus tard, il écrira dans la postface de l’édition de la New American Library : « J’avais le sentiment d’être coincé avec Satan en qui je ne croyais pas du tout ». Donc, étant un non-croyant, était-ce une façon pour lui de dire que son livre n’était pas une fiction d’horreur, mais qu’il décrivait au contraire des faits bien réels ?

Il est vrai que le roman d’Ira Levin, “Un bébé pour Rosemary”, paraît être une « œuvre à clé » qui nous mène vers une sorte de jeu de piste que l’on doit suivre pour comprendre les tenants et les aboutissants de l’histoire. Tout semble graviter autour de la famille Kennedy, en particulier le 35e président des États-Unis. La première mention des Kennedy que l’on retrouve dans le roman est un personnage fictif du nom de Keith Kennedy, un ancien locataire du Bramford (Dakota Building) impliqué dans des affaires occultes et qui aurait contribué à la sinistre réputation du bâtiment au début du XXe siècle.

Plus tard, Rosemary se trouva assise, un verre à la main, à bord du yacht du président Kennedy. « Il y avait du soleil et une petite brise légère, le temps idéal pour une croisière. Le président, penché sur une immense carte, donnait des instructions précises et détaillées à l’homme de barre, un Noir », lit-on dans le roman. Le mari de Rosemary la déshabilla pensant qu’elle dormait et ne s’en apercevait pas. « A présent, elle n’avait plus rien sur elle, sauf un bikini rouge, mais sur le yacht toutes les autres femmes ― Jackie Kennedy, Pat Lawford et Sarah Churchill ― étaient en bikini, elles aussi. » On lui demanda de descendre sous le pont. En dessous, il y avait une immense salle de bal et au centre se trouvait un lit sur lequel elle serait bientôt violée par le diable. Jackie Kennedy entra dans la salle de bal, dans une ravissante robe de satin ivoire brodée de perles. « Je suis absolument navrée d’apprendre que vous ne vous sentez pas bien », dit-elle en se précipitant vers Rosemary. C’est elle qui suggéra d’attacher ses jambes, au cas où elle aurait des convulsions. Jackie sourit amicalement à Rosemary. « Essayez de dormir », dit-elle. « Nous restons sur le pont en vous attendant. » Elle se retira, dans le bruissement de sa robe de satin.

Vers la fin du roman, Rosemary atteignit la salle de séjour de l’appartement de Minnie et Roman Castevet où étaient réunis tous ceux qui avaient conspiré contre elle. Le bébé qu’elle eut du diable se trouvait dans un berceau noir, garni de taffetas noir, avec une capote et des volants d’organdi noir. Un crucifix se balançait la tête en bas, en haut de la capote, un ruban noir entouré autour des pieds de Jésus. Les sorciers attendaient avec impatience la venue d’un invité spécial provenant de l’étranger. Soudain, « Roman revint, tenant par le bras un homme au teint foncé, athlétique et élégant, avec un complet blanc immaculé et des souliers blancs. » Il s’agissait de celui que tout le monde attendait et qui semblait jouer un rôle de premier plan dans ce complot maléfique, le grec Argyron Stavropoulos.

Or, cet homme originaire de la Grèce pourrait personnifier le célèbre armateur Aristote Onassis, amant de la cantatrice Maria Callas de 1959 à 1968 puis époux en secondes noces de Jacqueline Kennedy de 1968 jusqu’à sa mort. Un internaute écrit sur le site spécialisé Film|Boards, un forum de discussion sur les films et la télévision : « Mon avis est qu’il est censé représenter un homme très riche et puissant semblable à Aristote Onassis. Étant donné que Levin dans son livre utilise JFK (en tenue de marine) et Jackie Kennedy, il a peut-être hésité à utiliser Onassis par son nom. Jackie est clairement utilisée dans un rêve provoqué par la drogue, donc plus facile à utiliser. Vous voyez certainement le riche magnat grec et Onassis est le premier nom qui me vient à l’esprit. » Un autre internaute nous fait remarquer que le livre a été publié en 1967 et que le film est sorti en 1968, l’année où Jackie et Onassis se sont mariés. « De nombreux Américains ont été quelque peu indignés lorsque Jackie a épousé ce magnat « étranger » plus âgé et riche ; beaucoup ont réagi comme si elle avait vendu son âme au Diable », écrit-il. Il est suggéré sur le site web de discussion et d’actualités Reddit que Argyron Stavropoulos pourrait personnifier l’armateur grec Stávros Niárchos, principal concurrent d’Aristote Onassis et l’époux de la première femme de ce dernier, Athiná Livanoú, deuxième fille du magnat grec du transport maritime Stavros Livanos.

Lors de la première rencontre du couple Woodhouse avec le couple Castevet, l’occultiste Roman (alias Steven Marcato) leur fit la lecture d’un livre qui critiquait le rapport Warren, de l’assassinat de Kennedy. « Croyez-vous qu’il ait pu y avoir un complot ? », demanda-t-il à Guy. À ce moment, Rosemary se leva pour se rendre à la salle de bains. Elle y remarqua un livre, “Jokes for The John” (littéralement « Blagues pour John »), « qui n’avait rien de particulièrement drôle ».[1] S’agit-il ici d’une clé de compréhension pour indiquer le surnom que prendrait le « bébé secret » d’Onassis, c’est-à-dire « John-John » ? À ce point, nous pouvons supposer tout ce que l’on veut. En conclusion du roman, le grec Argyron Stavropoulos demanda à Roman Castevet si le nom du bébé avait tellement d’importance. « Mais oui. Certainement, son nom est Adrian Steven », répondit-il. Rosemary rétorqua aussitôt : « Je comprends pourquoi vous voulez l’appeler comme cela, mais je suis désolée, ce n’est pas possible. Il s’appelle Andrew John. » [2]

Rosemary Woodhouse ne nous donne-t-elle pas la clé finale lorsqu’elle s’écrie lors de son viol par Satan lui-même : « Ce n’est pas un rêve. C’est la réalité, cela se passe vraiment. » ― C’est à vous d’en juger…


« J’étais bien conscient que je faisais une inversion de l’histoire de Marie et de Jésus. » Ira Levin, dans la postface de l’édition 2003


➽ Rosemary’s Baby, les Kennedy et les Onassis

Par Mario-Manuel Leeb, le 11 octobre 2024

A l’heure où la France voit ses églises flamber aussi vite que du papier d’Arménie. Depuis le top départ donné par l’incendie de Notre-Dame en 2019, revenons sur ce qui est sans aucun doute le plus fascinant des films fantastiques jamais réalisés, Rosemary’s Baby. Film qui, à chaque nouvelle vision, dévoile des éléments qui nous avaient échappé les fois précédentes. Roman Polanski a publié son livre de Mémoires “Roman par Polanski” en 1984, à peine âgé de 50 ans, mais où il achevait la partie la plus intéressante de sa carrière, celle où tous ses films importants étaient derrière lui. Depuis cette date, tout ce qu’il a réalisé oscille entre le médiocre et le pas mal. Autrement dit, en 1984, Roman Polanski est artistiquement un homme fini. L’avait-il pressenti en écrivant ce qu’on écrit généralement au terme d’une carrière et d’une vie ? On ne le sait pas, mais il faisait une sorte de premier bilan définitif. Il semblerait, étant donné que le livre n’a jamais été complété. Le grand intérêt dans cette biographie est qu’il ne s’explique jamais sur ce qu’il a voulu mettre dans ses films, contrairement aux réalisateurs d’aujourd’hui qui passent plus de temps à nous raconter ce qu’ils ont voulu dire qu’à écrire et à tourner leur film.

Polanski parle juste de Rosemary’s Baby comme d’un scénario efficace qu’il s’est évertué à mettre en scène comme un bon thriller, sans jamais s’étendre sur le contenu du film à proprement parler. Agnostique, il dit qu’il n’a pas voulu prendre parti quant à la réalité des faits ou à l’interprétation qui en est donnée par sa protagoniste. En effet, quand on visionne le film en spectateur passif, rien ne nous indique que les faits soient réels ou qu’ils soient la conséquence de la paranoïa de Rosemary. Cependant, un examen plus attentif du film nous montre que ces faits n’ont rien d’imaginaire. Qui plus est, à la lumière des événements que subit l’humanité depuis 2020 ou même depuis le 11 septembre. On peut même dire que le film est plus actuel aujourd’hui qu’il ne l’était au moment de sa sortie. A l’époque, les histoires de possession, de sorcellerie, de commerce avec le diable en échange de la fortune et de la gloire, relevaient du folklore, du fantasme. Le public, sans information disponible sur le sujet, était bien incapable d’y voir un quelconque lien avec la réalité. Seuls quelques initiés pouvaient y trouver une correspondance avec le réel. Mais depuis le 11 septembre, quelque chose de très étrange est en train de se produire sous nos yeux, à savoir les scénarios, ou prototypes de scénarii, proposés par la littérature et le cinéma populaire se manifestent et de la manière la plus grossière dans la réalité collective.

Paru en 1967, le roman Rosemary’s Baby fut un best seller immédiat et Polanski se vit proposer la réalisation du film dans la foulée. Ce n’est pas lui qui en a eu l’initiative, mais le succès de son film précédent, “Le bal des vampires“, le désignait comme le meilleur réalisateur possible pour ce genre d’histoire, laquelle est fort simple, tout à fait linéaire. Un jeune couple emménage dans un appartement new yorkais. Lui est un jeune comédien qui court le cacheton. Elle, une jeune femme en instance de maternité et leurs voisins âgés, aussi bienveillants qu’ils sont envahissants, vont faire de Rosemary la victime d’une machination démoniaque.

Le film est tourné aux abords d’un immeuble new yorkais qui logeait un grand nombre de célébrités et dont la copropriété, peut-on lire sur Wikipédia, a refusé les candidatures de Madonna et de Michael Jackson. C’est devant cet immeuble que John Lennon a été assassiné, abattu sur le trottoir où s’écrasait une locataire victime du mauvais sort dans le film. Polanski dit qu’il a découvert cet immeuble par hasard en faisant des repérages, tout comme il a découvert également par hasard le site de Stonehenge en tournant “Tess“. On a beaucoup de peine à le croire et d’ailleurs, la manière dont il travestit les faits qui l’ont envoyé en prison en 1973 nous laisse croire que dans ce livre de mémoire, il travestit d’autres réalités.

Le Dakota Building, situé non loin des Twin Towers sur l’île de Manhattan, est fort probablement un lieu tellurique qui favorise le passage d’entités interdimensionnelles, comme on a pu en voir au moment de l’effondrement des tours. Ce qui expliquerait que de si nombreux artistes, de ceux qui ont signé le pacte aient résidé et résident encore dans cet immeuble. On voit ici Puff Daddy arriver au Dakota Building et Jeffrey Epstein était propriétaire d’un immeuble face à ce même Dakota Building séparé par les espaces de Central Park. Et si on relie les points entre le Dakota Building, le domicile d’Einstein et Ground Zero, on obtient un triangle isocèle effilé comme une lame de couteau.

Donc reprenons le sujet du film. Rosemary est mariée à Guy, comédien de théâtre qui gagne difficilement sa vie. Rosemary lui cite au moins à deux reprises la pièce dans laquelle Guy est en train de jouer, “Personne n’aime l’Albatros”. L’albatros est un oiseau, contrairement au corbeau, qui annonce les bonnes nouvelles. Alors on peut imaginer que personne, c’est-à-dire les gens du métier, n’aime Guy. Quand elle va laver son linge dans la laverie de l’immeuble, Rosemary lit connaissance avec une locataire qui lui raconte que les Castevet, dont on ne sait pas encore qu’ils sont des sorciers, l’ont ramassée dans la rue et prises sous leur protection. Or, dans la scène d’après, cette locataire sera défenestrée, c’est-à-dire qu’elle a été sacrifiée comme sont sacrifiés nombre d’adultes ou d’enfants en rupture de ban avec leur milieu social et recueillis dans des familles d’accueil qui se livrent sur eux à des rituels. Une fois encore en 1968, ces considérations abstraites ne servent qu’à nourrir des scénarios irréels destinés à divertir le public qui, dans ces années là, n’a aucune conscience des réalités occultes qui conduisent le monde.

L’architecture du Dakota Building, qui, dans le film porte un autre nom, est par ailleurs semblable à celle d’une cathédrale gothique, cathédrale de Satan, pourrait-on dire, opposée à la cathédrale chrétienne qui brûle à la fin du film. Comme tout film codé, les signes et les symboles affichés ne sont pas destinés aux spectateurs, mais aux autres initiés qui regardent le film. Par exemple, dans ses Mémoires, Polanski ne nous dit pas pourquoi dans ce plan, il a demandé à John Cassavetes de faire ce signe. Aujourd’hui, nous savons ce qu’il signifie. À l’époque, nous l’ignorions. John Cassavetes fait ce signe bien avant que nous comprenions qu’il a donné son enfant à naître au diable en échange d’une carrière dans le cinéma. Ce qui signifie que le diable sait par avance à qui il s’adresse. Jamais il ne propose de signer un pacte avec quelqu’un qui ne soit pas prédisposé à lui vendre son âme. Il y a plusieurs manières de figurer le signe du diable avec ses doigts. Celui qu’on voit ici est précisément le signe de la lune, avec le pouce et l’auriculaire utilisé par les satanistes pour saluer la nouvelle lune.

Certaines correspondances au niveau du nom des personnages sont d’ailleurs assez insolites. L’occultiste Roman Castevet porte le même prénom que Polanski et son nom de famille est un quasi anagramme de Cassavetes. De plus, Rosemary porte le même prénom que Rosemary Kennedy (née le 13 septembre 1918 et morte le 7 janvier 2005), sœur de JFK, qui a passé sa vie dans un établissement psychiatrique suite à une lobotomie souhaitée par son père à cause de ses troubles du comportement. Il est fait référence aux Kennedy deux fois dans le film, une première fois lorsque Hutch, ami de Rosemary, les prévient que dans l’immeuble où ils ont emménagé, on se livrait aux sacrifices d’enfants et on se réfère à un certain Keith Kennedy, impliqué dans des affaires occultes.[3]

Ensuite, dans la séquence où Rosemary, droguée avec la complicité de son mari, va être ensemencée par le diable, la scène nous est montrée comme un rêve abstrait. L’action ne se passe pas n’importe où, mais sur un bateau, plus précisément un yacht, un verre d’alcool à la main. Rosemary fait partie de cette société, visiblement la jet set de l’époque. On pense automatiquement au yacht d’Aristote Onassis, impression renforcée par la présence au premier plan d’une femme qui ressemble fort à Jackie Kennedy. Tout comme ici ce personnage qui ressemble à JFK.[4] Il y a aussi la présence d’un gradé de l’armée sur le bateau. Tout un monde réuni ici pour se livrer à un rituel démoniaque. Le pavillon sous lequel le yacht navigue est américain et le maître de la secte démoniaque nommé Adrian Marcato ressemble, lui, à Abraham Lincoln. Lincoln, que John Ford de nous montrait en 1939 comme une sorte de mage noir dans “Vers sa destinée” et que Spielberg dans “Lincoln” dépeint comme un grand gourou.

C’est sur ce yacht que Rosemary va être abusée par le diable lui-même pour que vienne au monde son enfant. Les adeptes du démon ont peint sur le torse de Rosemary. le nombre « 68 200 ». 68 évoque sans doute l’année 1968 et 200, probablement les 200 familles, terme qu’on utilisait à l’époque pour désigner les grandes fortunes qui dirigeaient la France en particulier, mais dont certaines, comme les Rothschild, avaient une influence internationale. Tout ça est pour le spectateur totalement hermétique. Les symboles qui y sont présentés ne s’adressent pas à eux, mais l’image nous montre une femme violée par le diable en 1968, alors que le film est supposé se dérouler en 1965.

« Et elle se trouva assise, un verre à la main, à bord du yacht du président Kennedy. Il y avait du soleil et une petite brise légère, le temps idéal pour une croisière. Le président, penché sur une immense carte, donnait des instructions précises et détaillées à l’homme de barre, un Noir. » (“Un bébé pour Rosemary“)

Dans ses Mémoires, Polanski prétend avoir choisi l’année 1965 sans en expliquer les raisons au lecteur. Il précise même qu’il a dû veiller à ce que la costumière et le décorateur fassent des choix liés à cette époque précise, ce qui pourrait se comprendre si le film avait été tourné longtemps après. Mais il a été tourné en 1967, où l’environnement était le même que deux ans plus tôt. 1965 est l’année de Vatican II où les adeptes de Satan infiltrés dans l’Église catholique sont allés jusqu’à changer le sens du Notre Père. En effet, la prière d’origine dit : « Ne nous laisse pas succomber à la tentation », contrairement à la prière dénaturée qui demande de ne pas nous soumettre à la tentation. Qui soumet à la tentation, sinon le démon ? D’ailleurs, il est bien précisé par le dialogue que les passagers du yacht où Rosemary va être violée sont des catholiques. Et pendant que Guy regarde la visite de Paul VI à la télévision, Rosemary ressent les premiers effets du somnifère qu’on lui a administré pour abuser d’elle.

Au début du cauchemar de Rosemary, le commandant de bord, qui ressemble à Kennedy, observe une carte sur laquelle se trouve un compas. Puis il change de tête et nous montre une direction derrière lui et une direction devant lui. Ce qui nous évoque Winston Churchill, fréquemment invité sur le yacht d’Onassis sous la même casquette de marin et qui disait : « Plus vous saurez regarder loin dans le passé, plus vous verrez loin dans le futur ». La référence à Churchill se confirme lorsqu’on voit sa photo sur le bureau de Hutch, photo qui est certainement celle-ci. De nouveau, un élément que le spectateur ne remarque pas, mais que l’initié qui réalise le film adresse à d’autres initiés. Par ailleurs, Churchill est mort en 1965, année où se déroule l’intrigue.

Nous aurons donc vu le couple Kennedy, Winston Churchill, le yacht d’Onassis, peut-être Onassis lui-même incarné par ce personnage, ainsi qu’un haut gradé de l’armée, toute une micro-société dont Rosemary va être la victime, pour qu’elle donne à cette élite qui dirige le monde le fils de Satan destiné à mater les peuples qui, en cette année 1968, sont en pleine révolte. Le viol a lieu sur un lit disposé sur un pavé mosaïque, tandis qu’à l’arrière plan, une cathédrale est en train de brûler.

On aura remarqué aussi qu’au moment où elle est violée, Rosemary porte une robe écarlate, symbole des abus rituels. Dans cette scène de viol, le film nous présente d’autres éléments auxquels il serait hasardeux de proposer une grille de lecture rationnelle, notamment ce plan félinien où le personnage dit « un typhon, un typhon. Il a déjà tué 55 personnes à l’eau ». Cependant, les éléments de la séquence où la jet set internationale abuse d’une jeune femme en échange d’une carrière promise à son mari, nous situent les États-Unis et son industrie du spectacle comme le berceau de Satan.

Guy, le mari de Rosemary, qui a été recalé à un casting au profit d’un autre comédien, récupère finalement le rôle quand cet autre comédien devient subitement aveugle. Cette cécité vient du sort que lui ont jeté les occultistes avec qui Guy a signé le pacte. Est-ce un hasard ? Mais le comédien devenu aveugle qui n’intervient qu’au téléphone, est joué par Tony Curtis. Or, Tony Curtis, dont la carrière était florissante dans ces années-là, la verra s’effondrer définitivement à partir de 1968, année où il interprète le tueur en série mentalement programmée de “L’Étrangleur de Boston“, qui fait référence à Lee Harvey Oswald, assassin de Kennedy.

Dans ses Mémoires, Polanski, sans expliquer pourquoi, dit avoir insisté pour que Rosemary se déplace dans un taxi jaune à damier au détriment d’une voiture quelconque que lui attribuait la production. Bien que le taxi dont elle descend n’affiche pas le damier, la plupart des taxi newyorkais à l’époque en étaient pourvus. Dans le Magicien d’Oz (The Wiz), version Sidney Lumet avec Michael Jackson, on grossit délibérément le damier pour nous indiquer que Dorothy est la proie d’une manipulation mentale. Et c’est ce qui nous est également suggéré au sujet de Rosemary. Après avoir été inséminée par le diable, Rosemary change subitement de coupe de cheveux. On retrouve aujourd’hui ce brutal changement de coiffure chez un grand nombre de vedettes qui ont manifestement signé le fameux pacte.

« Roman revint, tenant par le bras un homme au teint foncé, athlétique et élégant, avec un complet blanc immaculé et des souliers blancs. » (Ira Levi : “Un bébé pour Rosemary“) Le grec Argyron Stavropoulos, interprété par l’acteur méconnu Sebastian Brook, pourrait personnifier Aristote Onassis.

Revenons au rituel par lequel Rosemary est violée pour qu’elle enfante le fils du démon. On la voit attachée sur le lit par des hommes en blouse blanche, infirmiers ou docteurs, qui au lieu de la soigner, la torturent. Et c’est là un des grands thèmes du film, cette confiance forcée en l’institution médicale pour qui Rosemary n’est que le cobaye d’une expérience à qui on fait croire que les douleurs qui l’assaillent sont normales. Cependant, le sentiment premier qui se dégage du film est celui d’une société entièrement sous contrôle des forces du mal qui recrute ses adeptes dans toutes les couches sociales. Depuis ce couple de petits vieux bienveillants jusqu’au médecin accoucheur en qui elle fait entièrement confiance et qui va la trahir. Rosemary est la seule à être éveillée, à comprendre ce qui se passe autour d’elle. On pourrait dire aujourd’hui qu’elle est complotiste. Consciente de ce qui lui arrive, mais à qui son entourage ne cesse de répéter qu’elle se fait des idées et qu’elle est malade. Car si le spectateur pouvait douter de la réalité des faits dont elle est victime, il finit par comprendre que tout cela est réel.

Lorsque Rosemary, à qui on a fait croire que son enfant était mort né, voit qu’on garde son lait maternel au lieu de le jeter, on la gave de somnifères qu’elle fait semblant d’avaler pour rester lucide et découvre qu’elle a bel et bien mis au monde l’enfant du diable. Elle sort de son lit, passe dans l’appartement voisin grâce à un passage secret et s’écrie « Oh mon Dieu! », en découvrant accroché au mur la peinture d’une cathédrale en flammes. On ne sait si le tableau représente une cathédrale réelle ou imaginaire, mais on peut dire qu’elle ressemble fortement à Notre-Dame de Paris. Les satanistes brûlent l’église pour donner le monde au diable et il nous est montré que sa religion est universelle par la présence d’un Japonais venu assister à sa naissance ainsi que d’un playboy grec qui lui aussi peut être une référence à Onassis ou à sa famille, alors très puissante dans ces années là.

Les adeptes du diable crient « C’est l’an 1 », un slogan soixante-huitard et titre d’un film sur les événements. Mais rappelons que l’histoire est censée se dérouler en 1965, année où l’Église traditionnelle a laissé sa place à une nouvelle église, moins proche de Dieu que des forces du mal.

« Ces adorateurs sataniques maléfiques, ces faiseurs de Satan qui dirigent le pays, qui ne pensent qu’à l’argent et à leur propre lignée d’adorateurs du diable. C’est exactement ce qu’il en est. Je l’ai vu, j’y étais. C’est vrai, j’y étais. Ils ne veulent pas que vous sachiez la vérité. » John Fitzgerald Kennedy Jr., le 15 octobre 2024


NOTES DE LECTURE :

  1. Le terme « Jokes for The John » désigne un livre de blagues disposé tout proche du petit coin. Pour les anglo-saxons, les toilettes portent de nombreux noms, notamment « John », « potty », « crapper », « loo », « head », « bog » et « porcelain throne ». Les gens aiment utiliser des euphémismes pour décrire ce qu’ils font dans les toilettes, mais certains de ces noms semblent encore assez étranges aux gens de notre époque, en particulier « The John ». Il est intéressant de noter que ce surnom remonte au Moyen-Âge, mais ce qui l’a vraiment ancré dans notre langage vernaculaire, c’est qu’il s’agissait du nom du premier inventeur des toilettes à chasse d’eau, John Harington. [Source : Hunker]
  2. Andrew est la forme anglaise du prénom grec Ανδρεύς ou Ανδρείας (en français : André). Andrew tire son histoire de Saint André, qui fut le premier à être appelé par le Christ à devenir apôtre. André, étant un prénom grec, n’était probablement qu’un surnom ou une traduction de son vrai nom hébreu, qui n’est pas connu. Dans la liturgie catholique, saint André est fêté le 30 novembre, alors que la date de naissance officielle de « John-John » est le 25 novembre 1960. Le prénom que Rosemary donna à son bébé, « Andrew John », pourrait donc être une clé pour comprendre qu’il s’agit bel et bien de l’imposteur grec, c’est-à-dire le faux JFK Jr. [Source : Behind the Name et Journal des Femmes]
  3. Adrian Marcato, les sœurs Trenchs et Keith Kennedy sont d’anciens locataires du Bramford qui ont contribué à la sinistre réputation du bâtiment au début du XXe siècle. Selon Edward « Hutch » Hutchins, l’ami de Rosemary, les sœurs Trenchs étaient des cannibales qui « cuisinaient et mangeaient plusieurs jeunes enfants » tandis que Adrian Marcato pratiquait la sorcellerie et prétendait avoir invoqué le diable. Hutch ne mentionne pas ce que Keith Kennedy et Pearl Ames ont fait pour mériter leur réputation notoire, mais Guy reconnaît leurs noms. Tous ces personnages sont fictifs et ont été créés par l’écrivain américain Ira Levin. [Source : IMDbFAQ]
  4. Il s’agit bel et bien des Kennedy dans cet épisode du film. Nous lisons dans le synopsis de l’intrigue publié par l’Internet Movie Database (IMDb) :

Soudain désorientée après le dîner, Rosemary s’évanouit et fait un rêve bizarre. Elle flotte sur un matelas dans la mer, visite un bateau de croisière avec les Kennedy, se fait retirer son alliance, est transportée à travers la chapelle Sixtine, un bref plan du placard à linge avec un gars qui dit « doucement, tu l’as trop élevée » puis elle est de retour nue sur le bateau de croisière et le capitaine lui dit de descendre sous le pont. Elle passe devant une église en flammes et s’allonge sur un matelas. Le rêve troublant se transforme en cauchemar lorsqu’elle se retrouve entourée de personnes âgées nues, d’une statue d’un homme barbu (Adrian Marcato) qui la regarde fixement et de deux hommes l’attachant à un lit. Puis Jackie Kennedy la réconforte parce qu’elle ne se sent pas bien. Guy s’approche de son lit, mais quelque chose d’inhumain la viole brutalement. « Ce n’est pas un rêve », s’écrie-t-elle. « C’est vraiment en train de se produire ! » Le pape Paul VI, alors en visite à New York et célébrant la messe au Yankee Stadium, vient lui offrir l’absolution.


Le Locataire est un film dramatique français de Roman Polanski sorti en 1976. Il est adapté du roman « Le Locataire chimérique » de Roland Topor, publié en 1964 aux éditions Buchet/Chastel.
SYNOPSIS DU FILM DE ROMAN POLANSKI (1976) : Trelkovsky, un homme timide et réservé, visite un appartement vacant pour le louer. Lors de la visite, la concierge lui apprend que Simone Choule, l’ancienne locataire, a voulu se suicider sans raison apparente, en se jetant de la fenêtre de l’appartement. Après le décès de l’ancienne locataire, il emménage. Les divers habitants tiennent particulièrement au calme et à la respectabilité de l’immeuble. Il devient peu à peu paranoïaque et se met à imaginer que tous ses voisins le poussent au suicide.

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