David Saltzman, membre de la secte hassidique Chabad-Loubavitch, parle des rituels effectués dans les tunnels de la synagogue de Brooklyn

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Voici un nouvel article que j’intègre à mon dossier sur les Khazars pour les raisons que l’on devine ou que j’expliquerai ultérieurement dans un futur éventuel. Le 22 décembre 2023, CrownHeigts.info a rapporté la découverte d’étranges tunnels sous le siège mondial de la secte hassidique Chabad-Loubavitch, situé au 770 Eastern Parkway à Crown Heights, à Brooklyn. Les tunnels ont été découverts trois semaines auparavant. Selon CrownHeights.info, un propriétaire de Union Street a déclaré avoir entendu des bruits suspects dans sa résidence pendant un certain temps. De plus en plus inquiet, le propriétaire a fini par partager ses soupçons. Pendant ce temps, des travaux de construction étaient en cours pour installer une nouvelle plomberie à proximité du 770, et alors que le projet approchait de sa conclusion, une tranchée a été creusée pour poser une conduite d’eau, révélant un tunnel souterrain. Le tunnel s’étendait du Mikvé sous la section des femmes du 770 sur Kingston Ave.

Les photographies et les vidéos ont été publiées dès le lendemain et le surlendemain sur le même site d’information sur les activités du mouvement Chabad-Loubavitch et ses adeptes dans le quartier de Crown Heights, qui se situe dans le centre de l’arrondissement de Brooklyn, à New York aux États-Unis.

Le tunnel caché de la synagogue Bolchaïa Bronnaïa de Moscou.

Des informations sont vite apparues selon lesquelles les tunnels auraient pu apparaître seulement six mois auparavant et avoir été creusés par un groupe distinct de représentants du mouvement Habad. Ils auraient tenté de forcer la direction de la synagogue à agrandir les locaux et ainsi à accomplir la volonté du dernier Rabbi Habad, Menachem Mendel Schneerson. Or, cette explication est ridicule et il n’est pas très difficile de voir le mensonge poindre à l’horizon. Le matelas et la présence de sang d’enfants sur celui-ci ont immédiatement ravivé de vieilles histoires sur la façon dont certains hassidim étaient impliqués dans la pédophilie et le trafic d’êtres humains (lire : The Daily Mail et The New York Post).

Dès que l’annonce a été publiée par le site CrownHeigts.info, les commentaires ont commencé à fuser de toute part. Un internaute écrivait le 9 janvier : « Vous pouvez construire des tunnels et y placer des matelas de la taille d’un enfant et tacher ces matelas en faisant DIEU SAIT (et Il sait) quoi, et lorsque cela est exposé, vous appelez à la censure par pure habitude et attente. » Pour sa part, Rev Nathanael écrivait : « Vous avez vu les vidéos, n’est-ce pas ? Vous avez vu les matelas tachés de la taille d’un enfant sortis de ces tunnels, n’est-ce pas ? Méfiez-vous d’être trop acharné dans votre insistance sur le fait que rien de mal n’a été fait. » Certaines personnes qui ont eu des expériences avec l’organisation Chabad la qualifient de mafia du crime organisé, de gang dirigé par des gangsters qui se font appeler rabbins Chabad.

Évidemment, les étranges tunnels qui ont été trouvés sous la synagogue de Brooklyn ne doivent pas être comparés au tunnel qui se trouve à la synagogue Bolchaïa Bronnaïa de Moscou. En effet, sous le tapis devant l’Arche sainte, appelée ארון קודש (Aron Kodesh), se trouve une trappe secrète menant à un tunnel souterrain de 7 mètres de long. Ce tunnel, qui menait à une propriété adjacente, a été creusé dans les années 1880 pour servir de voie d’évacuation de la synagogue en cas de pogroms.

Selon les rédacteurs du site internet Chabad Mafia, le mouvement hassidique Chabad-Loubavitch est une organisation criminelle : « Chabad est principalement impliqué dans des activités criminelles en col blanc telles que la fraude financière, l’évasion fiscale, le blanchiment d’argent et il est également lié à divers cas de maltraitance d’enfants juifs. » Ils vont jusqu’à prétendre que la secte religieuse kidnappe des enfants juifs depuis plus de 60 ans. « C’est un fait connu de TOUS les rabbins juifs », écrivent-ils. En réalité, les rabbins traditionnels ont toujours considéré les rabbins Habad comme de faux rabbins. Les membres du mouvement Habad sont considérés comme complètement ignorants de la Torah. Les adeptes du Chabad sont considérés comme stupides, fous et criminels, à commencer par leurs soi-disant “rabbins” du Chabad. « Lorsque ces activités criminelles sont découvertes et révélées au public, et parce que Chabad se présente comme une organisation juive, la haine antijuive est créée. Autrement dit, Chabad crée de l’antisémitisme dans le monde », peut-on lire sur le site Chabad Mafia.

Alors, ne nous méprenons surtout pas, le site Chabad Mafia a été créé par des Juifs pour des Juifs. De toute façon, le rabbin canadien Tzvi Freeman a lui-même confirmé sur le site officiel de l’organisation que la secte Chabad-Loubavitch est un mouvement révolutionnaire : « Mais au moins, il a une idée : nous avons commencé en tant que révolutionnaires. Et c’est ce que sont réellement les Juifs. (…) Dans ce sens, le Rabbi n’a jamais été « orthodoxe ». Le Rabbi était un révolutionnaire, un chef de partisans. »

Le 24 janvier 2024, les deux jeunes animateurs, Tony Peck et Giselle Montenegro, recevaient en entrevue un dénommé David Saltzman sur leur chaîne Youtube “There Goes The Neighborhood”. Celui-ci se présente comme étant un membre du mouvement Chabad-Loubavitch. Il tenta très maladroitement d’expliquer les raisons de l’existence des tunnels sous la synagogue de Brooklyn. Or, il s’agit de l’entrevue la plus absurde et délirante que je n’ai jamais vue de toute ma vie, car cet « habitué des tunnels de Crown Heights » raconte des sottises et des mensonges à profusion. La chaîne “There Goes The Neighborhood” se présente comme une série d’émissions parodiques, mais est-ce vraiment le cas ici ? Je me permets d’en douter et ceci pour plusieurs raisons (lire la note en bas de page). Dans tous les cas, nous pouvons dire que les propos de David Saltzman sèment plus de doutes qu’ils n’en atténuent. Par exemple, lorsqu’il affirme que les tunnels ont été creusés pour servir de système d’espionnage :

« Si nous creusons les tunnels assez profondément et que nous allons en dessous de nombreux bâtiments, nous pouvons essentiellement écouter plus attentivement ce que disent les voisins. Et nous pouvons informer la ville si nous entendons quelque chose de dangereux, nous pouvons en informer la police de New York, et ils peuvent faire ce qu’ils ont à faire après. »

Plus loin, il donnera une autre raison toute aussi folle à l’existence de ces tunnels. Ceux-ci auraient été créés dans le but de convertir les chrétiens au judaïsme, ce qu’il appelle la “Thérapie de Conversion Goy” (non-juif, chrétien, pour les Israélites) : « Au moment où nous prononçons des versets de la Torah et différents versets bibliques dans les tunnels, les messages passent à travers les grilles des égouts et sont diffusés dans les airs, et quiconque passe par là entendra ces sons. Mais ils ne voient rien, ils ne font que les écouter. C’est plutôt subliminal. Vous pouvez appeler cela de la publicité subliminale », dit-il. On se croirait en plein rêve. Or, il faut savoir que les Juifs ne cherchent jamais à convertir les non-juifs. Ceci est confirmé par les rédacteurs du Mouvement ‘Habad-Loubavitch eux-mêmes, qui écrivent dans le chapitre “Etude & Valeurs” sur leur site internet officiel : « Les Juifs ne cherchent pas à convertir les autres, et découragent même ceux qui manifestent un intérêt pour la conversion. » Emily Brown renchérit sur le forum informatique Quora : « Traditionnellement, vous devez être né d’une mère juive pour être juif. Dans le Judaïsme réformé, vous pouvez vous réclamer du Judaïsme à travers votre père. La plupart des juifs aiment leur religion — Je sais que c’est mon cas — seulement, on ne fait pas de prosélytisme. »

Parmi les reportages disponibles, il y a cette vidéo qui montre un membre de la secte qui s’enfuit de la synagogue par une bouche d’égout, tel un rat qui quitte le navire avant un naufrage. David Saltzman dira sans sourciller : « N’importe quel membre peut faire ce qu’il veut, vous savez, quand il est là-dedans. Il n’y a donc pas de bien ou de mal. Si vous voulez passer par les grilles et remonter par les grilles, vous le pouvez. Si vous ne le souhaitez pas, vous pouvez passer par la synagogue. » Avez-vous envie de rire comme moi en entendant ces explications ? Il est clair à mes yeux que cet homme et cette communauté ont quelque chose de scabreux à cacher. Comme l’écrit un internaute sur le réseau ✘ : « C’est ce qu’on appelle une conférence limitée. Ils savent qu’ils sont pris et doivent donc divulguer une partie de la vérité pour éviter la vraie vérité. Alors, ils déploient cette fausse explication…. »

Le 24 janvier 2024, Tony Peck et Giselle Montenegro recevaient sur la chaîne “There Goes The Neighborhood” David Saltzman, membre de la secte hassidique Chabad-Loubavitch, qui a passé des années dans les tristement célèbres tunnels de la synagogue de Brooklyn, à New York. Ce dernier explique les raisons pour lesquelles les tunnels existent.

David Saltzman poursuit durant l’entrevue : « Nous faisions certains rituels dans les tunnels, et parfois, les rituels peuvent impliquer une personne récemment décédée. Nous l’amenons en bas et nous essayons de faire un rituel pour ramener le Messie, c’est-à-dire Menachem Mendel Schneerson. Nous croyons que nous pouvons le ramener à la vie. Je ne veux pas entrer dans les détails des rituels. Mais au fond, on ne pose pas le corps au sol, nous le mettons sur un matelas. Et parfois, nous pouvons faire une incision quelque part sur le corps et un peu de sang sortira. » Or, ces rituels étranges effectués dans les tunnels du 770 Eastern Parkway s’apparentent à la nécromancie, un acte proscrit par la Torah (Bible du roi Jacques).

La nécromancie est la pratique de la magie impliquant la communication avec les morts en invoquant leurs esprits sous forme d’apparitions ou de visions à des fins de divination ; donner les moyens de prédire les événements futurs et de découvrir des connaissances cachées. Parfois classé sous la magie de la mort, le terme est parfois également utilisé dans un sens plus général pour désigner la magie noire ou la sorcellerie dans son ensemble. Nous lisons sur le site internet de Got Questions au sujet de la nécromancie : « La Bible parle de “divination”, de “sorcellerie” et de “spiritisme”, des activités qu’elle qualifie d’abominations devant Dieu et interdit à plusieurs reprises. » (…) « L’idée que nous pouvons entrer en contact avec les esprits des morts est fausse. Ceux qui cherchent à le faire s’ouvrent inévitablement à des puissances démoniaques qui se font passer pour les esprits de leurs proches décédés. »

La Torah contient de nombreuses références à la nécromancie et met explicitement les Israélites en garde contre la pratique cananéenne de la divination par les morts (Deutéronome 18:9-12) : « Lorsque tu seras entré dans le pays que l’Eternel, ton Dieu, te donne, tu n’apprendras pas à imiter les pratiques abominables de ces nations-là. Qu’on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui exerce le métier de devin, d’astrologue, d’augure, de sorcier, de magicien, personne qui consulte les esprits ou les spirites, personne qui interroge les morts. En effet, celui qui fait cela fait horreur à l’Eternel et c’est à cause de ces pratiques abominables que l’Eternel, ton Dieu, va chasser ces nations devant toi. » On connaît l’extrême dureté de l’Ancien Testament contre qui pratique la magie. Comme le rappelle Adolphe Lods dans son article “Magie hébraïque et magie cananéenne”, le vieux Livre de l’Alliance contient la formule lapidaire: « Tu ne laisseras pas vivre la sorcière » (Exode 22:18).

David Saltzman affirme que les rituels sont effectués sur des membres de la synagogue récemment décédés. « Ils sont déjà morts. Ils ne sacrifient pas leur vie, ils sont morts de causes naturelles », dit-il. Mais à peine deux minutes plus tard, il ajoutera : « Vous savez, nous avons dit que chaque personne qui meurt lors d’un rituel, nous essayons de ramener à la vie le messie. » S’agit-il donc de sacrifices humains ? Si l’on en croit ce témoin de la communauté Habad, cela confirmerait les « théories du complot » qui circulent sur internet. Comme le dit Cécile Fluttaz, psychologue spécialiste en neuropsychologie et psychothérapeute, « Le mensonge est cognitivement couteux et difficile à tenir. » Le menteur compulsif doit s’efforcer mentalement à ne pas se contredire, et doit donc avoir le souvenir de ses précédents mensonges. Amadou Sadjo Barry écrit dans son mémoire : « Le mensonge, cela saute aux yeux, est immoral, répréhensible et méprisable, en ce sens qu’il ne peut attirer l’adhésion de toutes les volontés raisonnables sans contradiction. » (L’interdiction du mensonge chez Kant, page 41)

Plus étrange encore, Saltzman admet que pour accomplir ces rituels dans les sous-sols de la synagogue, les membres de la communauté utilisent le Bardo Thödol, mieux connu sous le titre de “Livre des morts tibétain” qui est par définition incompatible avec les traditions et la religion hébraïques. Ceci est encore une fois confirmé par les rédacteurs du site Chabad Mafia qui écrivent : « La principale différence entre la religion juive et le culte religieux Chabad réside dans le fait que le peuple juif étudie la Torah, qui lui a été donnée sur le mont Sinaï il y a plus de 3 300 ans. En revanche, les adeptes du culte messianique Chabad étudient le Tanya (ליקוטי אמרים), qui a été écrit par un criminel fou [Shneur Zalman de Liadi], pour obtenir de l’argent et du pouvoir, il y a 200 ans. Le Tanya contredit directement les enseignements de la Torah. »


➽ Le Livre des morts tibétain et l’acte magique

Le Bardo Thödol (Livre des morts tibétain), est un texte du bouddhisme tibétain décrivant les états de conscience et les perceptions qui se succèdent pendant la période qui s’étend de la mort à la renaissance. L’étude de son vivant ou la récitation du principal chapitre par un lama lors de l’agonie ou après la mort est censée aider à la libération du cycle des réincarnations, ou du moins à obtenir une meilleure réincarnation. Le nom de l’ouvrage, composé de bardo (état intermédiaire), de thö (entendre) et de dol (libérer), signifie libération par l’écoute pendant les stades intermédiaires [entre la mort et la renaissance]. Selon la tradition tibétaine, la Libération par l’écoute pendant les stades intermédiaires a été composée au 8ème siècle par Padmasambhava, écrite par son élève principal, Yeshe Tsogyal, enterrée dans les collines de Gampo au Tibet central et découverte par la suite par un terton tibétain, Karma Lingpa, au 14ème siècle.

La renommée du Bardo Thödol en Occident remonte à la découverte de sa partie principale, les étapes du bardo, par le théosophe américain Walter Evans-Wentz, qui le fit traduire par Lama Kazi Dawa Samdup. L’édition Evans-Wentz a été publiée pour la première fois en 1927 par Oxford University Press. Selon John Myrdhin Reynolds, l’édition d’Evans-Wentz du Livre des Morts tibétain a introduit un certain nombre de malentendus à propos du Dzogchen. Selon lui, Evans-Wentz n’était pas familier avec le bouddhisme tibétain, et sa vision du bouddhisme tibétain n’était « fondamentalement ni tibétaine ni bouddhiste, mais théosophique et védantiste ». Il a introduit dans la traduction une terminologie largement dérivée de l’hindouisme, ainsi que de ses croyances théosophiques.

Le livre “The Psychedelic Experience“, publié en 1964, est un guide pour les voyages au LSD, écrit par Timothy Leary, Ralph Metzner et Richard Alpert, vaguement basé sur la traduction d’Evan-Wentz du Livre des Morts tibétain. Selon les trois auteurs, le Livre des Morts tibétain est « …une clé des recoins les plus intimes de l’esprit humain et un guide pour les initiés et pour ceux qui recherchent le chemin spirituel de la libération ». John Lennon s’inspira directement de cet ouvrage pour écrire une nouvelle chanson pour les Beatles, “Tomorrow Never Knows“, parue sur l’album Revolver le 5 août 1966.

« Bien que les maîtres tibétains actuels n’y voient ni pratique magique ni recherche ésotérique, mais plutôt un récit censé calmer le mourant et lui rappeler une doctrine qui est au cœur de la pratique bouddhique », selon l’encyclopédie L’Agora, en utilisant le Livre des morts tibétain (Bardo Thödol) pour redonner vie à leur faux Messie,— Menachem Mendel Schneerson —, les membres de la secte Chabad-Loubavitch accomplissent en soi un acte magique, en contradiction avec les enseignements de la Torah.

Le pasteur Aaron Kayayan écrivait dans son livre “Discerner les esprits” : « Parler de magie, version ancienne ou moderne, c’est évoquer inévitablement l’une des pratiques les plus négatives et les plus destructrices pour les individus, pour les sociétés et pour l’humanité tout entière. La magie est la tentative de l’homme d’exercer un pouvoir et un contrôle sur ses semblables, sur son monde, sur la nature, voire sur la surnature, et de s’élever jusqu’à devenir « dieu » et dominer ainsi la réalité créée tout entière. » Il poursuit : « La magie, dont l’homme veut se servir à des fins de pouvoir ou pour se rendre service à lui-même, détruit toujours, à court ou à moyen terme, sa propre vie et celle de la société dans laquelle il vit. Le magicien est celui qui cherche à prédire l’avenir et à contrôler le monde sans tenir compte de l’ordre de Dieu et même en le transgressant ouvertement, donc de manière illégitime et inique. Il n’est donc pas étonnant qu’en général sorciers et magiciens soient aussi des empoisonneurs ou qu’ils pratiquent des meurtres rituels. » (Discerner les esprits. Foi et Vie Réformées, Palos Heights, 1997)

Pour sa part, Sophie Tremblay écrivait dans un article intitulé : “Magie, superstition et tradition chrétienne : Pistes d’interprétation théologique”, publié dans le volume 8, numéro 1 de la revue interdisciplinaire d’études religieuses “Théologiques” (printemps 2000, page 70) :

Dans son article du Dictionnaire de théologie catholique de 1927, L. Gardette définit la magie comme une espèce de superstition. Sous l’influence de Thomas d’Aquin, il considère la superstition comme un péché contre la vertu morale de religion, un vice qui lui est opposé. La superstition, et donc la magie, peut être comprise comme un culte rendu à un autre qu’à Dieu (culte que l’Ancien Testament dénonce comme idolâtre) ou encore un culte rendu à Dieu d’une manière qui lui déplaît ou lui fait injure. Les rites ne sont efficaces que si Dieu en a décrété ainsi, affirme Gardette. Il y aurait superstition à attendre de telle prière ou de telle coutume une efficacité que Dieu n’y aurait pas mise. La définition du dictionnaire Larousse demeure dans le même ordre d’idée en définissant la superstition comme une « déviation du sentiment religieux, fondée sur la crainte et l’ignorance ».

Le professeur en anthropologie, Lionel Obadia, écrit dans son livre “La sorcellerie : mythes et réalités“, publié par le Cavalier bleu : « C’est dans le judaïsme qu’est affirmée avec force la règle d’exclusivité qui opposera les monothéismes aux cultes « idolâtres », et à tous ceux qui comprenaient des formes de croyances et de pratiques qualifiées de « magiques ». En prônant allégeance à un dieu unique, l’Ancien Testament est un plaidoyer pour le monothéisme et contre la magie en général. » (page 123)

Nous avons vu que le Livre des morts (ou Bardo Thödol) est un texte du bouddhisme tibétain qui décrit les diverses étapes que les humains traversent à partir de leur mort jusqu’à leur libération du cycle des réincarnations. La réincarnation, également connue sous le nom de renaissance, métempsychose ou transmigration, est le concept philosophique ou religieux selon lequel l’essence non physique d’un être vivant commence une nouvelle vie sous une forme physique ou un corps différent après la mort biologique. Absente du judaïsme du Second Temple, tant du Tanakh, que de la Mishna ou encore du Talmud, la doctrine de la réincarnation fait son apparition dans le judaïsme avec Anan ben David, considéré comme l’un des fondateurs majeurs en Babylonie du mouvement karaïte au VIIIe siècle. Les Karaïmes se seraient installés en territoire khazar, dans le sud de l’Ukraine, au plus tôt au VIIIe siècle. La Crimée avec sa capitale Cufut-Kalé, apparaît en tout cas à la fin du Moyen Âge comme un centre karaïte important, attirant d’ailleurs des immigrants d’autres communautés karaïtes. De ces terres firent souche le judaïsme hassidique et l’une de ses principales branches, le mouvement Habad-Loubavitch.

Aujourd’hui, la réincarnation est une croyance ésotérique au sein de nombreux courants du judaïsme moderne. La Kabbale enseigne la croyance au Gilgul, la transmigration des âmes, et par conséquent la croyance en la réincarnation est universelle dans le judaïsme hassidique, qui considère la Kabbale comme sacrée et faisant autorité. Or, comme le souligne Jules Marcel Nicole sur le Blog du pasteur Albert, « l’Ancien Testament est en totale opposition avec la métempsychose. Les trépassés vont au séjour des morts d’où ils ne reviennent pas, où ils mènent une existence au ralenti, sans plus avoir aucune part à ce qui se fait sous le soleil, en attendant la résurrection au dernier jour. » Michel Gitton renchérit sur le site internet Aleteia : « Dans l’Ancien Testament, la vie terrestre a du poids et tout le reste est moins considéré… Comme dit le Psaume : “Les morts ne louent pas le Seigneur” (Psaume 115:17), c’est-à-dire que la vie après la mort est vue dans un premier temps comme une pâle survie sans grand intérêt. »

Nous voyons donc à la lecture de ce qui précède que les membres qui composent la secte hassidique Chabad-Loubavitch vont à l’encontre de tous les préceptes et enseignements de la Torah, allant jusqu’à pratiquer des cultes idolâtres, ce qui en font des hérétiques du point de vue religieux.


➽ Le Tzfatim de 770 : une saga de trois décennies d’anarchie et de chaos au siège de Habad

Par Chananya Groner, 16 Janvier 2024

Chananya Groner, chroniqueur

Après que des tunnels souterrains ont été découverts près de la synagogue Chabad-Loubavitch à Crown Heights et que les tentatives des responsables de la synagogue d’effectuer des réparations ont été empêchées par un groupe d’étudiants de la yeshiva, une mini-émeute a éclaté lorsque la police est arrivée pour rétablir l’ordre. Sur des photos et des vidéos qui se sont répandues comme une traînée de poudre à travers le monde numérique, un groupe d’étudiants turbulents d’une yeshiva a été vu en train de démolir un mur sur le site le plus précieux du mouvement Habad.

L’incident a fait la une des journaux et des journaux télévisés aux heures de grande écoute, de New York à Mumbai et au-delà. Les théories du complot sur Internet se sont multipliées, alléguant que les tunnels étaient utilisés à des fins diverses, depuis les abus sexuels sur des enfants jusqu’aux sacrifices secrets d’animaux. Même les observateurs bien intentionnés se demandaient : que se passait-il là-bas ? La véritable histoire est apparue par bribes. L’incident impliquait une tentative non autorisée et aléatoire de la part d’un groupe d’étudiants d’agrandir la synagogue principale Habad, communément appelée “770”, pour désigner l’adresse du bâtiment emblématique du complexe, au 770 Eastern Parkway. Les tunnels étaient des points d’accès à une zone que les étudiants avaient creusée.

Dans des déclarations ultérieures, les responsables de la synagogue ont qualifié les étudiants de « jeunes agitateurs » et d’« extrémistes ». Plusieurs sources bien placées au sein de la communauté Habad de Crown Heights ont cependant identifié les creuseurs de tunnels comme ayant une identité plus distincte : les « Tzfatim ». Nommé d’après la ville de Tzfat – ou Safed, Israël – d’où sont originaires beaucoup de ces étudiants, le groupe, et quelques autres qui lui sont alignés, ont une réputation de trois décennies pour de nombreux incidents de violence et de chaos dans et autour du siège du Habad à 770. Dans le langage des factions Habad, ils sont considérés comme les plus extrémistes parmi la faction méschiste – ou messianiste –, estimant que leur défunt chef, le rabbin Menachem Mendel Schneerson, est le Messie et, malgré sa mort en 1994, il est toujours censé réapparaître comme le rédempteur tant attendu des Juifs. En fait, certains nient sa mort.

Il apparaît désormais que les fouilles souterraines sont les dernières d’une longue série d’incidents d’anarchie et d’anarchie perpétrés par ce groupe. Les graines du messianisme Habad ont été semées des décennies avant que les Tzfatim n’apparaissent sur la scène.

Lorsque le rabbin Menachem Mendel Schneerson assuma la direction de la communauté Habad-Loubavitch en 1951, il prononça un discours public fondateur qui fixa le principe directeur du mouvement pour les sept prochaines décennies : « Nous sommes la dernière génération. C’est notre travail d’amener le Machia’h » – le terme hébreu désignant le Messie.

Dans les années qui ont suivi, les hassidim Habad ont été animés par diverses initiatives qui leur ont été confiées par Schneerson, mais la plus importante est l’idée que le Messie était tout. C’était l’heure. Nous devons l’amener. Il doit venir. Il viendra. Et ce sera de notre vivant.

Ses partisans ont également entendu autre chose : leur chef, selon eux, se déclarait le Messie. Ce qu’il a dit exactement, ce qu’il voulait dire et comment il voulait dire cela ferait l’objet de vifs débats au fil des années, mais dans un sens large, le messianisme Habad est devenu la doctrine Habad établie.

En 1991, Schneerson a prononcé un discours devant ses partisans qui a déclenché un tourbillon au sein du mouvement Habad : « J’ai fait tout ce que je pouvais pour ramener le Machia’h, mais nous sommes toujours en exil », a-t-il déclaré. « Maintenant, je vous le remets. Vous devez faire tout ce que vous pouvez ». Ses paroles ont envoyé une onde de choc à travers le monde Habad. Des comités ont commencé à se former. Le Rabbi leur avait confié la tâche monumentale ultime.

Sauf qu’ils savaient qui était le Messie : c’était Schneerson lui-même. Ce que de nombreux hassidim Chabad ont entendu, c’est donc un ordre de préparer le monde à ce que Schneerson se révèle.

Durant les dix mois qui ont suivi, la communauté Habad est entrée dans une frénésie. Le sentiment était que l’arrivée du Messie était désormais imminente. Ce n’était pas un exercice. Il y a eu diverses initiatives visant à recueillir des signatures déclarant Schneerson le Messie. Lorsqu’on lui a parlé des signatures, Schneerson a remercié les personnes impliquées pour leurs efforts. A-t-il approuvé ? De nombreux adeptes de Habad pensaient qu’il était évident que c’était le cas.

Puis, en mars 1992, Schneerson a eu un accident vasculaire cérébral et a perdu la capacité de parler. Sa maladie ne cessant de se détériorer, l’ambiance au sein du Habad devint désespérée : le Rabbi ne pouvait pas mourir. Il était Machia’h. Un refrain connu sous le nom de « Yechi », scandé ou chanté à chaque fois que Schneerson apparaissait en public, en est venu à symboliser la ferveur messianique et la conviction que le Rabbi ne pouvait pas mourir : « Vive notre maître, notre professeur, notre rabbin, le roi. Messie, pour toujours et à jamais ! » Schneerson ne pouvait plus parler, mais il hochait la tête et encourageait le chant. En juin 1994, Schneerson est décédé.

Alors que la nouvelle de la mort du Rabbi se répandait, des scènes schizophrènes ont commencé à se produire dans diverses communautés Habad à travers le monde. Tandis que certains pleuraient, d’autres chantaient et dansaient, considérant la mort de Schneerson comme le point culminant final avant sa réapparition en tant que Messie. Le mouvement dans son ensemble entre cependant dans une période de crise. Un certain nombre de grands rabbins Habad se sont réunis pour décider si chanter « yechi » était toujours approprié. Dans l’impossibilité de parvenir à un consensus, il a été laissé aux individus et aux communautés de décider eux-mêmes.

David Lerner, qui a grandi dans le cadre du mouvement Habad à Détroit, était enfant lorsque Schneerson est décédé, mais il se souvient d’un sentiment de désorientation au sein de la communauté. « Je me souviens d’être allé à la synagogue, et nous nous disions : que devons-nous faire maintenant ? Parce qu’à Loubavitch, personne ne s’y était vraiment préparé, semble-t-il. »

Des débats ont rapidement éclaté dans diverses communautés Habad sur la manière de réagir à la mort de Schneerson. Deux importantes yeshivas Habad, celles de Safed, en Israël, et de Detroit, dans le Michigan, en sont venues à symboliser deux points de vue opposés : les Meshichistes et les anti-Meshichistes. Les Meshichistes ont continué à scander « yechi » et à désigner publiquement Schneerson comme « le roi Messie ». Les anti-Meshichistes acceptaient que Schneerson était désormais décédé – même si, dans un sens vague et non exprimé, ils croyaient toujours qu’il était le Messie. Sam, un ancien hassid Habad qui a étudié à la yeshiva de Safed pendant cette période mais a demandé à être identifié uniquement par son prénom, a rappelé comment certains étudiants de Safed, cherchant à maintenir leurs ferventes croyances messianiques, ont décidé de ne pas visiter la tombe de Schneerson. L’homme qu’ils proclamèrent « le roi Messie pour toujours et à jamais » ne pouvait pas être mort et enterré.

À la yeshiva Habad de Détroit, cependant, un consensus différent a été atteint. « Détroit a acquis la réputation d’être très anti-meshichiste, et cela très tôt », a déclaré Lerner, rappelant que son père lui avait demandé immédiatement après la mort de Schneerson de cesser de l’appeler « le roi Messie ».

Entre le milieu et la fin des années 90, lorsque les Grandes Fêtes réunissaient les Meshichistes et les anti-Meshichistes en 770, la division n’était pas encore aussi clairement définie. Selon Lerner, « les antis pensaient également que le Rabbi était le Machia’h, mais on n’en parlait pas beaucoup », dit-il. « On s’attendait à ce que vous le sachiez sans qu’on vous le dise. »

Parmi les Meshichistes, les étudiants de la yeshiva de Safed – les Tzfatim – se sont distingués comme les croyants les plus radicaux et pour leurs tentatives d’intimidation et de harcèlement de leurs opposants.

Au fil du temps, certains étudiants ont commencé à instituer des pratiques découlant de leurs ferventes croyances messianiques. Pendant les prières et les rassemblements, ils ont commencé à placer la chaise vide de Schneerson dans le sanctuaire pour symboliser sa présence continue. Ils ont également commencé à placer son pupitre à son ancien emplacement lors de rassemblements, comme s’il était installé pour un discours que Schneerson devait prononcer. À l’époque, ces petits actes n’étaient pas particulièrement controversés. « On ne croyait pas qu’il était physiquement assis sur la chaise », se souvient Sam. « C’était une chose symbolique. »

Mais les ennuis se préparaient. En quelques années, les Meshichistes, dirigés par les Tzfatim, commencèrent à scander ou à chanter « yechi » lors des rassemblements. Les anti-Meshichistes, menés par les Détroitniks, tenteraient de les faire taire. Bientôt, des bagarres commencèrent à éclater. « Je me souviens qu’il y avait toujours des affrontements », a déclaré Lerner. « Il y avait des cris, parfois des altercations physiques. Je me souviens que la barbe de quelqu’un s’est fait arracher, que des lunettes ont été cassées. » Sam se souvient d’incidents similaires de tension croissante alors que les deux groupes tentaient d’affirmer leur domination sur l’espace. « Il y a eu des violences physiques, des bagarres directes. Les flics sont descendus plusieurs fois. Mais il n’y avait pas que nous. Les antis avaient les Détroitniks. »

Un conflit a éclaté sur d’autres questions.

Deux organisations faîtières majeures, Merkos L’Inyonei Chinuch, qui supervise toutes les activités éducatives et de sensibilisation, y compris le vaste réseau d’émissaires Habad dans le monde, et Agudas Chassidei Chabad, l’organisation faîtière du mouvement mondial Habad-Loubavitch, étaient dirigées par des anti-Meshichistes, Yehuda Krinsky et Avrohom Shemtov. Communément appelées “Merkos” et “Aguch”, les organisations représentaient conjointement l’establishment du mouvement, ou ce que certains appelaient en plaisantant « Chabad Incorporated ». Ils étaient également les propriétaires légaux du complexe 770 – qui comprenait la synagogue, la yeshiva, la bibliothèque communale, l’ancien bureau de Schneerson et divers bureaux communaux et autres espaces.

Quand Aguch a décidé de publier certaines des notes privées de Schneerson, les Tzfatim s’y sont farouchement opposés, a déclaré Sam. « Nous, les Tsfatim, trouverions les publications et les éliminerions dans des shaimos » – la méthode d’élimination des écrits sacrés – « parce que nous affirmions que personne n’était autorisé à lire les écrits privés du Rabbi. » Lorsque des groupes de prière ont été créés par Aguch dans ce qui avait été les appartements privés de Schneerson, les Tzfatim ont été une fois de plus indignés, ce qui a conduit à davantage de harcèlement et de violence. Ainsi, même si Aguch et Merkos étaient propriétaires du complexe, « nous étions les gars assis dans le 770 et le contrôlions », a déclaré Sam. Alors que les Tzfatim devenaient plus audacieux, Krinsky et Shemtov, possédant légalement le 770, devinrent alarmés et tentèrent de freiner la domination croissante des Tzfatim. Mais les Tzfatim n’étaient pas dépourvus de leurs propres alliés. Les gardiens quotidiens de 770 étaient les Gabbaim, ou gardiens, qui penchaient vers les Meshichistes.

Krinsky et Shemtov sont devenus les principaux antagonistes des Tzfatim. « Lorsque Krinsky ou Shemtov entraient dans la zone 770, nous les attaquions, verbalement et physiquement », se souvient Sam. « Nous ne voulions pas d’eux au 770. Et puis les Detroitniks riposteraient. Quoi qu’il en soit, ce sont les étudiants qui ont dirigé le 770. Ni Krinsky, ni Shemtov, personne. Ils étaient peut-être propriétaires du bâtiment, mais ils ne pouvaient pas entrer dans la synagogue principale si les étudiants ne voulaient pas d’eux. »

Un point chaud important centré autour du contrôle de la publication de la littérature. Pendant des décennies, Kehos, la principale branche d’édition du mouvement, a publié la plupart de la littérature du mouvement Chabad, y compris les écrits des précédents dirigeants ainsi que des livres de prières et d’autres ouvrages religieux. Mais Kehos était également affilié aux anti-Meshichistes. Selon Lerner, « Les Meshichistes avaient besoin de la littérature de Kehos, mais toute mention du Rabbi avait cette longue épitaphe posthume : “que la mémoire des justes et des saints soit bénie”. Ainsi, les Tsfatim déchiraient la page ou mettaient un autocollant dessus. Ils ont dû utiliser la littérature publiée par l’autre camp, mais ils l’ont modifiée, dégradée, pour l’adapter à leur propre réalité. »

Un incident notable survenu en 1999 concernait la dégradation d’une plaque qui marquait la pierre angulaire de la synagogue au 770. La plaque contenait l’épitaphe « que sa sainte mémoire soit bénie », généralement réservée au défunt. Au milieu de la nuit, deux étudiants de Tzfati ont dégradé la plaque en grattant la phrase incriminée. Après que les administrateurs ont tenté de le restaurer, elle a de nouveau été dégradée. À la fin des années 90, les Tzfatim avaient acquis un contrôle substantiel sur le 770, et les Detroitniks avaient, à toutes fins utiles, concédé leur territoire. Au début des années 2000, les Tzfatim sont devenus de plus en plus radicaux, leur refus de la mort de Schneerson est devenu de plus en plus littéral et ils ont développé des ensembles élaborés de rituels autour du Rabbi invisible. Nombre des pratiques qu’ils ont instituées sont apparues à beaucoup de membres de la communauté comme dangereuses et délirantes. Elles se sont néanmoins poursuivies jusqu’à aujourd’hui.

L’un des rituels Tzfati les plus emblématiques était la création du « shvil » – ou chemin – qui impliquait de séparer une foule comme pour laisser passer le Rabbi. Pour les Tzfatim, la présence du Rabbi était si profonde qu’elle pouvait presque être ressentie, même si elle n’était pas vue.

D’autres pratiques comprenaient l’installation d’un pupitre et d’un microphone comme si Schneerson était sur le point de prononcer une conférence en direct. Un enregistrement de l’un des discours passés de Schneerson serait ensuite diffusé, créant l’illusion d’un discours en direct. Lors de certaines réunions, les Tsfatim commençaient à défiler devant la chaise du Rabbi comme pour recevoir du vin de son gobelet. Une autre pratique consistait à imiter Schneerson distribuant des dollars aux bénéficiaires pour qu’ils les donnent à des œuvres caritatives, ce qu’il avait fait régulièrement au cours de sa vie – même si de nombreux Tzfatim pensaient que cela allait trop loin.

Ces actions créèrent une atmosphère déconcertante pour ceux qui ne partageaient pas la ferveur des Tsfatim pour le méchisme. Cela a également créé un sentiment de chaos chez les habitants de Crown Heights – même chez ceux qui étaient eux-mêmes méchichistes mais plus modérés dans leurs opinions.

Comme le dit Lerner : « Crown Heights Incorporated a un leadership et une hiérarchie. Bien sûr, il y a des conflits, mais ils se règlent généralement dans un cadre. Avec les Tzfatim, c’était tellement anarchique. »

En 2004, incapables de contrôler la prise de contrôle radicale de 770 par les Tzfatim, Krinsky et Shemtov ont décidé d’engager une action en justice pour reprendre le contrôle des lieux, en intentant une action contre les gardiens de la synagogue — les gabbaim — qui, selon eux, donnait aux Tzfatim une grande latitude pour faire ce qu’ils voulaient. Par la suite, le litige s’est éternisé avec de multiples appels, et au moment d’écrire ces lignes, une décision finale est toujours en attente.

Malgré les tensions et les poussées de violence occasionnelles, 770 est resté un site précieux et un point focal pour la communauté mondiale Habad. Il est toujours très fréquenté, notamment pendant les vacances et autres occasions importantes, et est souvent extrêmement bondé. À Rosh Hashana, le sanctuaire est si plein que la brève marche jusqu’à la porte pour aller aux toilettes est une aventure de 20 minutes qui nécessite de grimper sur des tables et des bancs, de se faufiler à travers une foule serrée et de prier pour que les boutons de votre veste ne se détachent pas dans le processus. La nécessité d’agrandir la synagogue a été largement reconnue. De plus, des plans d’expansion avaient déjà été élaborés sous la direction de Schneerson dans les années 80.

Selon Yossi Newfield, écrivain et journaliste qui a fréquemment écrit sur les doctrines messianiques de Habad, Schneerson considérait l’expansion de la synagogue comme ayant une portée messianique. « C’est la synagogue de Machia’h », avait déclaré Schneerson. Mais cette vision ne s’est jamais concrétisée du vivant de Schneerson. Et après sa mort, les projets d’expansion sont au point mort depuis près de trois décennies, au moins en partie à cause des litiges en cours.

Selon Newfield, les anti-Meshichistes veulent eux aussi se développer. « Mais de leur point de vue », dit-il, « le 770 a été détourné. Il n’y a aucune raison de l’étendre dans son état actuel, et ce n’est pas dans l’intérêt du mouvement Habad. C’est pourquoi les litiges sont si importants. Ils doivent expulser la faction messianique. » Mais jusqu’à présent, ces efforts d’expulsion n’ont abouti à rien. « Ils sont allés devant les tribunaux il y a 20 ans, ils y sont toujours 20 ans plus tard », a déclaré Newfield.

Alors que beaucoup de Chabad considèrent l’agrandissement de la synagogue comme une nécessité pratique, les Tzfatim ont commencé à y voir une mission plus grande : la réalisation du désir du Rabbi d’élargir et de renforcer « la synagogue du Machia’h ».

Frustrés par l’absence de progrès, le retard dans la réalisation de la vision de Schneerson a créé un sentiment d’urgence parmi les étudiants de Tzfati, qui ont décidé que la seule façon de procéder était de prendre les choses en main. C’est presque réussi. D’une certaine manière, c’est déjà le cas. On ne sait pas exactement quand les fouilles ont commencé, mais elles pourraient avoir commencé dès 2018 et, du moins selon certains rapports, elles étaient en bonne voie pendant la pandémie de COVID-19 en 2020. Au cours des dernières années, les étudiants ont réussi à fouiller un vaste zone adjacente à la synagogue, comprenant un tunnel d’accès. Si Gabbaim n’avait pas découvert les fouilles il y a plusieurs semaines, les travaux auraient continué. Pour l’instant, les travaux d’excavation ont été interrompus et, selon certains rapports, les dégâts causés à l’intérieur de la synagogue ont été en partie réparés.

Mais Sam, l’ancien Tzfati, croit que leur projet finira par aboutir. « Ce qu’ils font est en fait une évidence », dit Sam. « Ils ont besoin de se développer, ils ont de vrais problèmes. » Et il dit : « Je serais surpris si, d’ici l’année prochaine, l’ensemble de ces fouilles n’était pas officialisé. Je pense que la synagogue sera simplement agrandie de facto. » Son raisonnement, dit Sam, est simple : en fin de compte, personne n’a d’autorité pour empêcher les Tzfatim de faire ce qu’ils veulent. « Oui, la communauté était horrifiée », dit-il, « mais les gabbaim sont impuissants ». Personne n’est aux commandes, explique Sam. Krinsky, dont l’organisation est propriétaire des locaux, ne peut pas entrer dans la synagogue. À Crown Heights, on a l’impression que ce sont les détenus qui dirigent l’asile, et personne ne peut rien y faire. Mais cela n’a rien de nouveau non plus. « La personne qui a probablement été la moins surprise est Krinsky », explique Sam. « Il dit probablement : “Bonjour, cela dure depuis 25 ans”. » Quant aux creuseurs, Yossi Newfield déclare : « Selon eux, ils doivent accomplir la mission, même si cela implique de combattre les flics et les autorités communales. Le Roi Messie leur a dit de faire cela, et il est l’autorité supérieure. »

« Pour eux », dit-il, « le Rabbi est vivant. Il n’est pas enterré dans le Queens. Il est le roi Messie. Ils n’acceptent pas l’autorité des rabbins, du conseil communautaire ou de Merkos. Toute la hiérarchie est effacée. Le roi Messie est au-dessus de tout cela. » D’une certaine manière, cette réflexion est cohérente avec le message que Schneerson a légué à ses partisans. Le Messie viendra lorsque vous aurez l’audace de faire ce qu’il faut vraiment pour l’amener. « Pour eux, c’est clair », dit Newfield à propos des creuseurs. « En abattant ces murs, nous forcerons la fin de l’exil. Nous forcerons le retour du Rabbi. »

Le chroniqueur Chananya Groner est un ancien membre de la secte hassidique Chabad-Loubavitch. Il est né à Melbourne, en Australie et est diplômé en philosophie et en droit. Il réside actuellement à Brooklyn.


NOTE IMPORTANTE : La chaîne “There Goes The Neighborhood” se présente comme un série d’émissions parodiques, mais est-ce vraiment le cas de cette entrevue avec David Saltzman ? Je crois que certaines personnes utilisent la parodie pour camoufler des choses vraies et pour ridiculiser ceux qui pourraient en discuter. Cette vidéo a été publiée quelques jours seulement après les événements survenus à la synagogue. S’agissait-il d’une tactique de la part de David Saltzman pour discréditer d’éventuels «complotistes» ? Je ne vois rien chez Tony Peck, Giselle Montenegro et David Saltzman qui laisserait transparaître un quelconque jeu de rôle ou la préparation d’un script, ni dans la gestuelle, ni dans les expressions faciales, ni dans les comportements. J’ai eu une très brève discussion avec l’animateur Tony Peck sur le réseau ✘ le 21 juin, bien avant qu’il ne sache que j’allais publier cet article sur mon site internet. Je lui ai demandé s’il connaissait personnellement David Saltzman et s’il avait des liens avec lui. Je lui ai aussi demandé s’il croyait ce que son invité disait durant l’entrevue. Il m’a répondu : « Nous ne le connaissons pas personnellement, mais c’est un gars formidable, et oui, je suis d’accord avec tout ce qu’il a dit ; ils protègent la ville du sous-sol ! » La photo prise à côté de David Saltzman démontre qu’il ne le connaissait pas. Veuillez noter que Tony Peck m’a même proposé de passer en entrevue à son émission. Donc, s’il ne fait des entrevues qu’avec des comédiens, il n’y a aucune raison pour laquelle il m’aurait invité sur son plateau. Je vais vous avouer que je déteste les gens avec qui on ne sait pas sur quel pied danser, et je crois qu’il y a des sujets pour lesquels on ne peut pas se permettre de rigoler. Le lieutenant-colonel à la retraite, Royston Potter, m’écrit en privé : « “Protéger la ville du sous-sol”, cela me semble être un rituel subreptice. Comme vous le savez, les lieux de rencontre limités et les trompeurs sont partout. » Alors sachez que si je me suis fait tromper avec l’entrevue de David Saltzman, ce ne sera pas vraiment de mon ressort. Je vous demande donc d’être indulgent à mon égard et de faire votre propre analyse de cette situation. Sinon, hormis cette entrevue, tout le contenu de cet article est pleinement vérifiable. Vous savez, lorsqu’on voit un membre de la secte Chabad-Loubavitch s’enfuir de la synagogue par une bouche d’égout, tout est alors possible en terme de vérité et de mensonge ! — MES ÉCRITS DEMEURENT DONC DE BONNE FOI.


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Patrice Bouriche
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« Votre force Guy, c’est votre indépendance rendant authentique votre travail de journaliste qui ne subit de facto aucune pression « supérieure ». Continuez à informer comme vous le faîtes ! Les chercheurs de vérité en ont plus que besoin ! Résistance !!! »

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1130710cookie-checkDavid Saltzman, membre de la secte hassidique Chabad-Loubavitch, parle des rituels effectués dans les tunnels de la synagogue de Brooklyn
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LTC Royston E. Potter

BTW, on your article and Saltzman, it is good to shake a tree once in awhile to see what falls out.

TRADUCTION :

« D’ailleurs sur votre article et Saltzman, il est bon de secouer un arbre de temps en temps pour voir ce qui en tombe. »

Jim Tim

the There Goes The Neighborhood show is satire

Marguerite Rothe

Très bon article, merci !
Question : pourquoi agir dans des tunnels, à l’abri des regards, si l’on ne fait rien de mal ? Qui croient-ils tromper ?

loupgris1 lumière céleste ANALYSE

Molok. Ce sont des satanistes.

el spirito

L’aveu de sacrifices humains à Moloch, leur vrai dieu.

Lô 17/23

Encore un candidat pour l’enfer.

LTC Royston E. Potter

Does the West realize who their “allies” really are, and what awaits them? As I have often said, the label on the bottle is not what it contains.

TRADUCTION :

« L’Occident réalise-t-il qui sont réellement ses « alliés » et ce qui les attend ? Comme je l’ai souvent dit, l’étiquette sur la bouteille ne correspond pas à ce qu’elle contient. »

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