J’ai souvent expliqué dans les articles que j’ai publié concernant mes ancêtres, que la famille de Bouillanne est considérée comme étant la plus ancienne noblesse du Dauphiné, en France. En fait, nous descendons d’un dénommé Ursus, qui fut vicomte de Nîmes vers l’an 878. Notre nom tirerait son origine de Bouillargues, un bourg situé au sud-est de Nîmes dans le Gard. En 916, le village se nommait Bulianicus (Bollanicis, Bolhanicis). Or, c’est Frédéric Mistral, dans son ouvrage volumineux “Lou Tresor dóu Felibrige”, qui nous informait que le nom de Bouillargues se disait indifféremment Bolianicus, Bolhanicæ, Bollanicæ, Abollanicæ, puis Bolhargues. Par la suite est apparu le nom moderne de Bouillargues. Quelques lignes plus haut, toujours à la même page de son dictionnaire, Mistral cite notre nom de famille, qui proviendrait de l’occitan « Bouiano » et « Boulhano ». L’homme politique et avocat Antoine Barnave (1761-1793), chargé de défendre la noblesse des maisons de Richaud et de Bouilanne, affirma : « Les preuves multipliées de leur noblesse, consignées dans les registres de la chambre des comptes, et le peu de monuments qui leur restent par devers eux, la présentent comme si ancienne, qu’il n’y a pas beaucoup de maisons dans la province qui puissent prouver au-delà ; et quoique depuis longtemps la plupart des individus aient été pauvres, il paroît qu’on les a toujours tenus en général pour d’honnêtes gens. » Pour sa part, le généalogiste et historien Guy Allard écrivait : « L’origine de ces familles se perd dans la nuit des temps. » (Revue drômoise, 1878)
Je tiens encore une fois à préciser que les familles de Richaud et de Bouillanne sont toutes deux liées par le sang et partagent une très longue histoire à travers les siècles. En effet, Nicolas Chorier écrivait dans le troisième tome de son ouvrage “Estat politique de la province de Dauphiné”, publié en 1671 : « Il y a une étroite union entre la race de Richaud à celle de Boliane. Elles habitent en même lieu, ont les mêmes titres et les mêmes armes, et tous intérêts sont communs entre elles. » Quant à Jules de Beylié, il écrivait en 1917 dans le “Bulletin de l’Académie delphinale” : « Les familles de Richaud et de Bouillanne qui, par suite d’alliances anciennes et répétées, n’en formaient en réalité qu’une. »
Or, c’est dans ce contexte que je vous annonce que je viens de publier mon tout premier roman historique, intitulé “Chronique de Sigisbert VI, dit Ursus — Dernier héritier sans pouvoir de la lignée mérovingienne”. Le livre se présente comme une chronique romanesque retraçant la trajectoire de Sigisbert VI, descendant marginalisé de la lignée mérovingienne, dans les dernières décennies du IXe siècle. Loin de la reconstitution spectaculaire ou du roman d’aventures, l’ouvrage adopte une écriture volontairement sobre, inspirée des annales et des chroniques monastiques. Le récit suit la révolte avortée du personnage, son exil en Bretagne, la fondation discrète d’une descendance et la disparition progressive de son nom des sources. L’ensemble est accompagné d’un riche paratexte pseudo-médiéval (prologue, postface monastique, note de copiste, fragments latinisants) qui inscrit le texte dans une tradition manuscrite fictive (Lire un extrait ici). Voici ce que la critique dit de cet ouvrage :
« Avec son livre, “Chronique de Sigisbert VI, dit Ursus — Dernier héritier sans pouvoir de la lignée mérovingienne”, Guy Boulianne signe un roman d’une sobriété remarquable, qui détourne les codes du récit historique pour mieux donner voix au silence des sources. À travers une écriture volontairement dépouillée, proche des annales médiévales, l’auteur restitue la lente disparition d’une lignée autrefois souveraine et l’étrange destin d’un héritier sans pouvoir. Ni héroïsation ni nostalgie : seulement la description patiente d’un effacement, qui devient finalement plus fascinant que bien des épopées. Une œuvre singulière, rigoureuse et profondément originale. »
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PRIX : $ 21.00 CAD
ISBN : 979-8-27-829111-4
Format : 82 pages, 5.5 x 8.5 po. / 140 x 216 mm,
Papier intérieur : broché #60, noir & blanc, et couleur,
Couverture extérieure : Brillant #100 en quatre couleurs
Chronique de Sigisbert VI, dit Ursus
Dernier héritier sans pouvoir de la lignée mérovingienne
Avec “Chronique de Sigisbert VI, dit Ursus. Dernier héritier sans pouvoir de la lignée mérovingienne”, Guy Boulianne propose une œuvre singulière qui se situe à la frontière du roman historique, de la chronique médiévale et de la réflexion littéraire sur la mémoire. Plus qu’un récit d’événements, le livre s’attache à restituer un processus : celui par lequel une lignée autrefois souveraine cesse d’exister politiquement et symboliquement, non par un effondrement brutal, mais par un lent retrait hors de l’histoire écrite.
Le personnage de Sigisbert VI appartient à un moment précis du Moyen Âge occidental, à la fin du IXe siècle, lorsque le pouvoir carolingien se fragmente et que les anciennes dynasties, déjà privées d’autorité, subsistent seulement sous forme de souvenirs affaiblis. Descendant des Mérovingiens, Sigisbert n’hérite ni d’un royaume ni d’un droit effectif. Sa filiation n’est plus qu’un fait généalogique, sans valeur politique. Le roman s’ouvre sur cet héritage vidé de sens, que le personnage ne cherche pas à transformer en revendication.
Ancien vicomte de Nîmes, engagé dans une révolte aux côtés de princes régionaux contre le roi des Francs, Sigisbert échoue et choisit l’exil. Son départ vers la Bretagne marque un tournant majeur : il abandonne définitivement toute perspective de restauration dynastique pour s’inscrire dans une autre forme de pouvoir, locale, provisoire et sans reconnaissance officielle. Là, il combat les envahisseurs, organise des défenses, s’intègre aux structures existantes et fonde une descendance qui survivra sans titre ni mémoire publique, bientôt désignée sous le nom de « Fils de l’Ours ».
La singularité du roman réside autant dans sa forme que dans son propos. Guy Boulianne adopte délibérément la tonalité et les conventions de la chronique médiévale : phrases sobres, narration externe, absence d’analyse psychologique, attention portée aux faits plutôt qu’aux intentions intimes. Ce choix formel n’est pas un simple pastiche ; il correspond à la logique même du sujet. Sigisbert n’est pas un héros romanesque, mais un homme tel qu’un chroniqueur aurait pu le mentionner — brièvement, sans emphase, et souvent de manière indirecte.
Le texte refuse toute héroïsation. Les Mérovingiens ne sont jamais présentés comme une lignée sacrée ou mythique, mais comme une réalité politique devenue obsolète. Leur disparition n’est ni dramatisée ni jugée ; elle est décrite comme un phénomène de transformation historique. En ce sens, le roman s’oppose aux représentations romantiques ou légendaires du passé médiéval et propose une lecture désenchantée, mais rigoureuse, des mécanismes de l’oubli.
Cette réflexion est renforcée par un important dispositif paratextuel : prologue de faux manuscrit, fragments latinisants inspirés des annales, postface érudite attribuée à un moine du Xe siècle, note de copiste tardif. Ces éléments ne cherchent pas à produire une illusion documentaire totale, mais à mettre en scène les strates successives de la transmission médiévale et leurs lacunes. Le lecteur est constamment renvoyé à l’instabilité des sources, à la perte des documents et aux choix implicites qui façonnent l’histoire écrite.
À travers Sigisbert VI, “Chronique de Sigisbert VI, dit Ursus” interroge ainsi une question plus large : qu’advient-il des hommes et des lignées qui ne servent plus aucun pouvoir durable ? Le roman montre que l’oubli n’est pas toujours le produit d’une violence directe, mais souvent le résultat d’un effacement progressif, accepté, parfois même choisi. Sigisbert incarne cette posture rare : celle d’un héritier qui renonce à l’héritage pour préserver une forme de continuité humaine plutôt que politique.
Œuvre exigeante, volontairement retenue, ce roman s’adresse aux lecteurs intéressés par l’histoire médiévale, mais aussi à ceux qui s’interrogent sur la manière dont les récits se construisent et se transmettent. Il propose moins une reconstitution du passé qu’une méditation sur ce que l’histoire retient, et surtout sur ce qu’elle décide de laisser disparaître. ◾
- « La légende dorée du Dauphiné », par Gabrielle Sentis, et “Par la grâce de l’ours aux pattes d’or”, publié dans la revue Le Pays de Saint-Marcellin
- À propos de Lévis Bouliane — Chanteur western, auteur-compositeur et interprète
- À propos de Sigisbert VI, alias le prince Ursus, vicomte de Nîmes. Roi mérovingien
- Alexandra Boyer de Bouillane et HRH le Prince Michel de Yougoslavie
- Antoine Boulianne, mort au combat durant la campagne d’Égypte, mérita la réputation de l’un des plus intrépides soldats de l’armée (1799)
- Assemblée commémorative des états généraux du Dauphiné en 1788 — Rapports de Paul Boyer de Bouillane, le 11 novembre 1888 à Romans
- Y-ADN — La quête du Saint Graal à travers la génétique et l’haplogroupe G (M201)
- Voici un article paru en 1888 concernant le Magistrat Paul Boyer de Bouillane
- Une tranche d’histoire — Le caporal suppléant Charles Eusèbe Boulianne, héros de guerre du débarquement et de la conquête de Sicile
- Une ruelle de l’ancienne Cité de Maisonneuve, à Montréal, fut nommée en l’honneur de mon cousin issu de germains, William Boulianne
- Une étude de Alexandre Debelle pour son tableau représentant l’Assemblée de Vizille
- Une autre image illustrant le prince Ursus, vicomte de Nîmes au IXe siècle

















