Lorsque JFK Jr. fut remplacé par le « fils secret » d’Aristote Onassis et de la cantatrice grecque Maria Callas, George Onassis alias « John-John »

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Jackie avec ses deux enfants Caroline et le véritable John F. Kennedy Jr.

Voici un nouvel article qui s’intègre à ma série concernant David Keith Quigley qui affirme être le véritable John Fitzgerald Kennedy Jr., fils du 35e président des États-Unis assassiné, alors qu’il se serait fait voler son identité à l’âge de 10 ans et aurait été remplacé par le fils illégitime de Maria Callas et d’Aristote Onassis, c’est-à-dire George Onassis, alias « John-John ». Mon premier article intitulé “David Keith Quigley, le vrai JFK Jr. qui aurait été remplacé par une doublure pour détourner des milliards de dollars des Kennedy par la mafia” jetait un regard d’ensemble sur cette curieuse et fascinante histoire. Il fut suivi par quatre autres articles, publiés les 25 janvier17 février20 février et 16 juillet suivants. Mon troisième article apportait une preuve potentielle que l’imposteur « John-John » était bien le fils de Maria Callas et d’Aristote Onassis et non pas celui de Jacqueline et John F. Kennedy.

En 1957, alors qu’elle était encore mariée à son mari Giovanni Battista Meneghini, Callas fut présentée au magnat du transport maritime grec Aristote Onassis lors d’une fête donnée en son honneur par Elsa Maxwell après une représentation dans l’opera seria Anna Bolena de Gaetano Donizetti. L’affaire qui suivit reçut beaucoup de publicité dans la presse populaire et, en novembre 1959, Callas quitta son mari. Selon l’un de ses biographes, Nicholas Gage, Callas et Onassis ont eu un enfant, un garçon, qui est décédé quelques heures après sa naissance, le 30 mars 1960. Gage écrit dans l’avant-propos de son livre intitulé “Greek Fire: The Story of Maria Callas and Aristotle Onassis” :

« Mais ce que Maria n’a pas dit à ses amis et ce qu’aucun de ses biographes précédents n’a découvert, c’est qu’à 8 heures du matin le 30 mars 1960, à Milan, huit mois après avoir couché pour la première fois avec Aristote Onassis lors de la croisière sur le Christina, Maria a accouché par césarienne d’un petit garçon bien vivant. Le prématuré étant en difficulté, le médecin l’a fait transporter en ambulance dans une clinique mieux équipée. En chemin, dans l’ambulance, une infirmière a baptisé l’enfant du nom d’un des oncles préférés d’Onassis. L’enfant est mort le jour même de sa naissance, mais avant d’être enterré dans un cimetière de Milan, il a été photographié. Pendant des mois après sa mort, Maria se rendait sur la tombe de l’enfant et s’y agenouillait pour prier. Plus tard, lorsqu’elle vivait à Paris, elle prenait l’avion pour Milan avec sa servante dévouée, Bruna Lupoli, pour se rendre sur la tombe. Treize ans après la mort du bébé, lorsque Alexandre Onassis, âgé de vingt-quatre ans et nommé d’après un autre oncle préféré de son père, mourut dans l’accident de son avion privé, Aristote Onassis, inconsolable, se rendit auprès de Maria à Paris. Leurs larmes se mêlent alors qu’il lui dit : “Mon fils est parti. Il ne me reste plus rien !” et elle s’écrie : “Si seulement notre fils avait vécu !”. »

L’écrivain et journaliste d’investigation écrit avec certitude dans son livre : « J’ai trouvé des preuves solides, notamment des documents que Maria a laissés dans ses archives privées, qu’elle est bien tombée enceinte d’Onassis, non pas en 1966 mais au tout début de leur relation, en 1959, et qu’elle a accouché le 30 mars 1960 à Milan d’un petit garçon, qui est mort de causes naturelles plus tard dans la journée. » C’est ce « bébé décédé » qui serait devenu plus tard le faux John F. Kennedy Jr., c’est-à-dire « John-John ».


➽ Le feu grec : l’histoire de Maria Callas et d’Aristote Onassis

Il y a quelques mois, j’ai fait l’acquisition du livre de Nicholas Gage, intitulé “Greek Fire: The Story of Maria Callas and Aristotle Onassis” (Le feu grec : l’histoire de Maria Callas et d’Aristote Onassis). Il s’agit d’un ouvrage de 448 pages qui nous dévoile l’histoire du « fils secret » de la cantatrice et du célèbre armateur grec, celui qui ― selon toute vraisemblance ― allait devenir la doublure de JKF Jr, c’est-à-dire l’imposteur “John-John“. Nicholas Gage, auteur et ancien journaliste d’investigation du New York Times, nous offre le premier et le seul récit complet de cette histoire d’amour fatidique, en présentant de nouvelles informations surprenantes qu’il a découvertes. Gage a réussi à persuader les associés, les parents et les amis proches du couple ― dont certains n’avaient jamais parlé auparavant ― de partager leurs souvenirs les plus intimes. Il a également eu accès à certains des documents les plus privés de Callas, qui offrent un aperçu totalement nouveau de sa vie personnelle. Son récit nous montre que la relation entre Callas et Onassis, loin d’être une liaison passagère, était en fait l’engagement émotionnel le plus profond et le plus durable qu’ils aient jamais connu.

Nous suivons le couple à travers l’hystérie de la presse qui s’ensuit et la rancœur de leurs mariages brisés. Bien qu’ils ne devaient jamais se marier, la relation entre le magnat et la diva, révèle Gage, allait perdurer et s’approfondir, à travers des tragédies et des épreuves, jusqu’à la fin de leur vie. Le critique musical Robert T. Jones écrivait dans le magazine Classical Singer le 1er janvier 2001 : « La grande sensation du livre est la révélation de Gage selon laquelle Callas a donné naissance à un fils d’Onassis, mais que le bébé n’a vécu que quelques heures. Pour appuyer ses dires, il y a une photo d’un enfant mort, d’une tristesse indicible, qui aurait été retrouvée dans les affaires de Callas. S’il fallait une preuve de la tragédie de la vie de Callas, c’est bien celle-ci. » Nicholas Gage remet les pendules à l’heure sur l’avortement qu’Onassis aurait forcé Callas à avoir et présente de nouvelles informations sur leur enfant issu de l’amour de courte durée. « Tout au long du mariage brutal et finalement misérable d’Onassis avec Jacqueline Kennedy en 1968, la narration théâtrale de Gage fait de Greek Fire un plaisir coupable torride et satisfaisant », écrivait Megan Harlan dans le magazine Entertainment Weekly à la sortie du livre.

Amy Reiter écrit dans le Washington Post que la passion de Gage pour l’exactitude est palpable. « Avant de commencer mes propres recherches, j’ai lu pratiquement tout ce qui était écrit sur Onassis et Callas », écrit le biographe dans sa préface. « Je ne relirai plus jamais une biographie avec la même foi. » Presque tous les livres sur Onassis ou Callas, affirme-t-il, sont truffés d’inexactitudes, les biographes négligeant des informations aussi élémentaires que les dates de naissance et les causes de décès. La journaliste écrit : « Si Gage attribue une partie de la confusion à la tendance de chaque amant à embellir les détails de sa propre vie – et, sans surprise, les détails de leur liaison – il impute également la responsabilité de la partialité et de la paresse du biographe. Il n’est coupable d’aucun de ces crimes, puisqu’il s’est rendu dans cinq pays pour retracer les étapes et mener des entretiens approfondis avec des amis et des témoins, et a fouillé en profondeur pour trouver des sources originales et des informations corroborantes. »

Pour sa part, Sally Bedell Smith écrivait dans le New York Times du 5 novembre 2000 que le récit que Nicholas Gage propose dans son livre “Greek Fire” est « quelque peu clinique, étrangement dépourvu de la passion qui définissait les personnalités de Callas et Onassis. » Elle ajoutait que l’excès de journalisme ralentit souvent le récit. « L’inclusion de photographies de lui-même avec diverses sources ajoute à l’impression que Gage se considère aussi intéressant que ses sujets », écrit-elle. Trois semaine plus tard, Gage fit publier dans le même quotidien sa propre réponse à la critique de la journaliste et biographe américaine : « Ce qu’elle appelle « l’excès journalistique » de détails et de documents était nécessaire, je crois, pour éclaircir la jungle de désinformation qui fait désormais partie de l’évangile Onassis-Callas ».

« L’autre critique soulevée dans la critique de Smith est que je me suis inséré dans l’histoire du triangle amoureux emblématique en incluant des détails d’entretiens que j’ai menés avec la famille, les amis et les collègues d’Onassis et de Callas, en utilisant même plusieurs photos (en fait 3 sur 67) de moi avec ces sources jusque-là inaccessibles. Ce n’était pas fait, cependant, par vanité, mais par le désir d’un journaliste d’investigation de prouver que j’ai bien contacté ces sources, qui m’ont fourni les « faits nouveaux révélateurs sur le couple » que Smith loue. À l’avenir, j’essaierai de rester en dehors de la scène, mais au moins je n’ai pas imité certains biographes modernes et créé un alter ego fictif, et mes méthodes ont permis de finalement « remettre les pendules à l’heure », comme elle le souligne. »

― Nicholas Gage : ‘Greek Fire’. The New York Times, November 26, 2000

Pénétrant dans la masse de fausses informations publiées concernant ses sujets, Nicholas Gage nous offre le récit le plus fiable jamais réalisé sur ces personnages légendaires, une brillante double biographie de deux icônes de l’âge d’or du glamour. Tel qu’il est décrit sur la quatrième de couverture du livre, « Greek Fire est un spectacle lyrique de désir et de perte, certain de transformer notre compréhension de certaines des personnalités les plus fascinantes qui aient jamais captivé notre imagination. »

Je partage ci-dessous de longs extraits du chapitre 14 –« Le fils secret »– tirés du livre de Nicholas Gage, “Greek Fire: The Story of Maria Callas and Aristotle Onassis”. L’auteur a placé en exergue de ce chapitre l’extrait d’une lettre de consolation que le philosophe grec Plutarque adressa à son épouse Timoxéna concernant la mort de leur fille du même nom, décédée à l’âge de deux ans à une date inconnue (probablement autour de 100 ap. J.-C.) : « Je crains qu’en voulant chasser la douleur, nous ne chassons tout d’un coup la souvenance ». En lisant ce chapitre, vous pourrez devenir juge de cette histoire.


➽ À propos de l’auteur et journaliste Nicholas Gage

Nicholas Gage (de son vrai nom Nikolaos Gatzoyiannis, du grec : Νικόλαος Γκατζογιάννης) est un écrivain et journaliste d’investigation gréco-américain. Il est né en 1939 à Lias, un village de la municipalité de Filiátes situé dans la périphérie d’Épire en Grèce, et en 1949 il s’enfuit aux États-Unis avec ses trois sœurs, pendant la guerre civile. Sa mère Eleni Gatzogianni a été exécutée par un tribunal de l’Armée démocratique de Grèce (ADG) après avoir été accusée d’avoir organisé la fuite de ses quatre enfants et de ses proches contre la politique de la ADG de l’époque. Il a étudié grâce à une bourse à la Boston University School of Public Communication. En 1964, il obtient une maîtrise de l’Université de Columbia et débute sa carrière de journaliste auprès de l’Associated Press, du Boston Herald Traveler, du Wall Street Journal et du New York Times. Il a écrit trois livres sur le crime organisé et deux romans. Il a reçu le Hearst Award, le Newspaper Guild’s Page One Award et le Sigma Delta Chi.

En 1983, il a écrit un livre sur les événements de l’exécution de sa mère intitulé “Helen” (Ελένη). Le livre a reçu une reconnaissance internationale, mais en Grèce, il a suscité de vives réactions, tandis que le Premier ministre Andreas Papandreou n’a pas autorisé le tournage d’un film. “Helen” a été traduit en vingt-six langues, a été nominé pour la meilleure biographie par la National Association of Book Critics et a reçu le prix Heinemann du meilleur livre de 1984, de la Royal Society of Literature of Great Britain. En 1985 il a été adapté au cinéma avec John Malkovich et Kate Nelligan. Lors de la première dans les cinémas grecs le 20 mars 1984, des communistes et d’autres gauchistes se sont rassemblés devant les cinémas et ont tenté d’empêcher le public d’entrer. Certains ont tenté de bloquer la projection en bloquant les machines de projection, voire en déchirant les écrans. Le film a été caractérisé par les factions de gauche comme « anticommuniste », « propagandiste » et « aboiement de fierté nationale en faillite ». En particulier, le Parti communiste de Grèce (KKE) a publié un communiqué officiel appelant ses électeurs à s’opposer à la projection d’« Eleni ». Le communiqué de la Jeunesse communiste de Grèce (KNE) a été publié dans le journal “Τα Νέα” (anciennement Athenian News). À l’extérieur des cinémas, des groupes de jeunes ont commencé à distribuer des tracts et à crier des slogans contre le film, le qualifiant de fasciste. En fait, il y a même eu un certain harcèlement du public et des spectateurs, ce qui a finalement conduit à la suspension de la projection du film dans les cinémas de la province.

Nicholas Gage est membre du Conseil de l’hellénisme expatrié (S.A.E.), souvent appelé « Conseil des Grecs expatriés » et, en 1988, il a été honoré de la distinction d’Archonte par le patriarche Bartholomée Ier de Constantinople, « Maître du Genre ». Il a été président de la Fédération Panepirotiki.

Entrevue de l’auteur et journaliste d’investigation Nicholas Gage qui nous parle de l’enfant secret de la cantatrice Maria Callas et d’Aristote Onassis, c’est-à-dire le futur imposteur « John-John ». Voyez l’entrevue intégrale sur la page Facebook de MyParea, un réseau social pour les Américains d’origine grecque et les PhilHellènes sponsorisé par la Société hellénique nationale.

➽ Le fils secret de Maria Callas et d’Aristote Onassis

Par Nicholas Gage, auteur et journaliste d’investigation

Dans tous les livres, articles et représentations de l’histoire d’amour entre Maria Callas et Aristote Onassis, le moment décisif est l’avortement que le magnat aurait imposé à Maria en 1966, malgré le désir d’enfant qu’elle avait depuis toujours. Il constitue un bon point d’appui pour le drame de leur relation et correspond à la conception populaire d’Onassis comme une brute égoïste, indifférente à la fois à l’art et aux sentiments de Maria, et de Callas comme une femme qui a tout sacrifié pour l’amour d’un homme qui s’est débarrassé d’elle lorsqu’elle ne lui était plus utile. Il n’y a qu’un seul problème avec cette histoire : elle n’est pas vraie.

L’histoire de l’avortement a été rapportée pour la première fois dans la biographie d’Arianna Stassinopoulos, Maria : Beyond the Callas Legend, publiée en Angleterre en 1980, trois ans après la mort de la diva. (L’ouvrage est paru en 1981 aux États-Unis sous le titre “Maria Callas : The Woman Behind the Legend”). « À l’âge de quarante-trois ans, elle s’est retrouvée enceinte », écrit Stassinopoulos, situant l’événement en 1966-1967. La plupart des livres ultérieurs sur Callas ont suivi une ligne similaire, certains d’entre eux précisant que l’intervention a eu lieu à bord du Christina durant l’été 1966. L’avortement est également le point culminant de la pièce Master Class, de Terrence McNally, qui a été jouée dans la plupart des grandes villes du monde.

Pour être juste envers Stassinopoulos, McNally et consorts, il faut reconnaître que ce Sturm und Drang [tempête et stress] n’a pas été inventé de toutes pièces. Après le mariage d’Onassis avec Jacqueline Kennedy, Maria a dit à plusieurs amis proches qu’il l’avait forcée à avorter deux ans plus tôt. Arianna Stassinopoulos cite trois amies de Maria ― Edith Gorlinsky, Anastasia Gratsos et Nadia Stancioff ― comme sources. Même Mary Carter, l’une des observatrices les plus fiables de la vie de Callas, qui m’a longuement parlé de ses vingt années en tant qu’amie proche de la diva, a répété les détails que Maria lui a racontés sur un avortement qui s’est produit à bord du Christina en 1966, lorsque le capitaine Kostas Anastasiades a fait venir un médecin à bord.

Maria avait peut-être ses raisons de raconter à ses amies cette histoire déchirante de la cruauté d’Onassis après qu’il l’eut quittée pour Jacqueline Kennedy, mais trois années d’enquête, de recherches et d’interviews dans le monde entier n’ont apporté aucune preuve que l’avortement ait jamais eu lieu. En revanche, j’ai trouvé des preuves solides, notamment des documents que Maria a laissés dans ses archives privées, qu’elle est bien tombée enceinte d’Onassis, non pas en 1966, mais au tout début de leur relation, en 1959, et qu’elle a accouché le 30 mars 1960 à Milan d’un petit garçon, qui est mort de causes naturelles plus tard dans la journée.

Les allégations publiées selon lesquelles Maria était tombée enceinte et qu’Onassis l’avait forcée à avorter ont tellement irrité Giovanni Battista Meneghini qu’il a envoyé un télégramme sur le livre de Stassinopoulos au London Times en 1980 pour protester contre ces accusations et insister sur le fait que sa femme n’était pas en mesure de concevoir un enfant. « Mais mon télégramme a été publié très discrètement », s’est-il plaint à Stelios Galatopoulos, un critique d’opéra qui s’était lié d’amitié avec Maria. Dans sa biographie Maria Callas : Sacred Monster (publiée en Grande-Bretagne en 1998 et aux États-Unis en 1999), Galatopoulos écrit : « Lors d’une de mes rencontres avec Callas, au printemps 1977, elle a expressément parlé des enfants : “J’aurais été la plus heureuse des femmes si j’avais eu des enfants et une famille heureuse, bien sûr – certainement le plus grand idéal dans la vie”. »

Galatopoulos est l’un des rares biographes de Callas à conclure que les rapports sur l’avortement sont de la fiction. « En réalité, l’enfant aurait été sa plus grande arme pour garder Onassis », affirme-t-il de manière convaincante. « Malgré cela, il en épousa une autre, mais Maria et Onassis maintinrent et approfondirent leur amitié jusqu’à sa mort. Nous parlons ici d’une femme à l’esprit fort, avec des valeurs morales et religieuses profondément enracinées ». Maria a effectivement conçu un enfant au début du mois d’août 1959, lorsqu’elle a commencé à avoir des relations sexuelles avec Onassis. Lorsqu’elle apprend qu’elle est enceinte, elle est folle de joie, mais il ne fait aucun doute que cette nouvelle n’aurait pas rendu Aristote très heureux. Callas et Onassis étaient tous deux encore mariés à l’époque.

À en juger par la réaction d’Onassis à la seconde grossesse de Athina et par son intention déclarée de n’avoir qu’un seul héritier, il est probable qu’en apprenant la nouvelle, Aristote aurait demandé à Maria d’avorter. Quoi qu’il lui ait dit, Maria a fermement rejeté l’idée. Comme le souligne Galatopoulos, elle avait toujours voulu un enfant, elle avait de fortes objections morales et religieuses à l’avortement, et un enfant aurait été sa meilleure arme pour garder Onassis. L’ex-mari de Maria, de nombreux amis proches et sa sœur Jackie insistent tous sur le fait que si elle parvenait à concevoir un enfant, rien ni personne ― pas même la fureur de son amant Onassis ― ne pourrait l’obliger à le détruire. « Maria a toujours tellement voulu un bébé qu’il est impossible que quiconque, y compris Onassis, ait pu lui faire envisager un avortement », m’a dit Jackie Callas Stathopoulos.

Quels que soient les arguments soulevés par cette conception inattendue, les proches de Maria ont prouvé que le couple avait prévu l’arrivée de l’enfant. Ils ont commencé à chercher une maison en Suisse où Maria pourrait vivre et l’élever. Entre eux, ils appelaient cela « le projet suisse ».

Lorsque Maria décline l’invitation à assister au retour triomphal de Renata Tebaldi à la Scala de Milan juste avant Noël 1959, déclarant « J’ai clos beaucoup de chapitres cette année », elle est enceinte de près de cinq mois. Elle n’apparaîtra plus en public au cours des mois suivants, mais accordera une exception notable : une interview parue dans France-Soir le 13 février 1960, sous le titre : « La Callas m’a dit : je n’ai plus envie de chanter… je voudrais avoir un enfant ». Il semble évident, rétrospectivement, que cette interview, accordée de manière impulsive, était une façon pour Maria de télégraphier son cas au public : elle expliquait sa décision d’abandonner la chanson, tout cela, pour avoir un enfant. En même temps, elle était indéniablement angoissée et craignait de perdre Onassis à cause de son mal-être face à l’échec de son mariage, au moment où elle avait le plus besoin de lui.

Elle craignait qu’il ne la voie gonflée et enceinte de neuf mois. Elle se sentait laide et maladroite et souhaitait qu’il la retrouve mince et tenant leur bébé dans ses bras. Bien que consciente de l’insistance d’Aristote pour qu’aucun enfant ne remette en cause la primauté d’Alexandre ― l’alpha et l’oméga de l’affection de son père ― elle souhaitait ardemment que le bébé soit un garçon. Elle est sûre qu’une fois qu’Onassis aura vu le fils qu’ils ont fait ensemble, il l’aimera autant qu’elle. Dans l’espoir de mettre son amant de retour devant le fait accompli, Maria s’adressa au docteur Palmieri (décédé en 1992 à l’âge de 90 ans) et fit pression sur lui pour qu’il accouche de l’enfant prématurément – par césarienne – dès qu’il pourrait le faire en toute sécurité. Le Dr Palmieri a apparemment accepté de faire ce qu’elle souhaitait.

Tôt dans la matinée du mercredi 30 mars, Callas arrive à la Clinica Dezza, Via Dezza 48, accompagnée de Bruna Lupoli. Elle est anesthésiée et Palmieri pratique une incision horizontale sous le nombril. Il accouche d’un petit garçon. Très vite, cependant, le petit enfant a commencé à avoir des difficultés à respirer. La clinique n’étant pas équipée pour faire face à la crise, une ambulance a été appelée pour transporter le bébé dans un établissement mieux équipé. En chemin, voyant que le bébé était sur le point de mourir, une infirmière l’a baptisé « en l’air ». Elle lui a donné le nom que Maria lui avait dit qu’elle choisirait si c’était un garçon : Omero Lengnini.

Le nom de famille est un mystère ― il s’agit peut-être du pseudonyme sous lequel Maria s’était inscrite à la clinique ― mais Omero, un prénom peu courant en Italie, a une signification indubitable. Omeros en grec ― Homère en français ― était le nom de l’oncle d’Onassis, celui qui l’avait entraîné pour devenir un champion de natation à Smyrne, lui avait transmis l’amour de la mer et était mort d’une crise cardiaque à en 1944. Il semble inéluctable de conclure que Maria et Onassis avaient choisi ensemble ce nom pour leur fils. Aristote avait donné le nom de son autre oncle préféré, Alexandre, à son fils né d’Athina.

Lorsque Maria se réveille de l’anesthésie, le docteur Palmieri lui annonce la mort de son fils. Selon le médecin, ses poumons n’avaient pas été assez forts. Bruna s’assoit à côté de sa maîtresse et essuie ses larmes. Ce qui devait être la seule chance pour Maria d’avoir l’enfant qu’elle avait toujours désiré était maintenant mort et froid, et elle ne l’avait même pas vu.

Alors que Maria est allongée à la clinique, Onassis appelle à bord du Christina. Il avait appelé la maison de la Via Buonarroti et avait appris où elle se trouvait. Il demande à Bruna, la voix tendue par l’inquiétude, ce qui se passe. Maria est-elle tombée malade ? Y avait-il des problèmes avec la grossesse ? Sans lui répondre, Bruna tendit le téléphone à sa maîtresse, puis s’assit et écouta Maria raconter à son amant que leur fils, Omero, était né et était mort, qu’il avait vécu toute sa vie en l’espace de deux heures. Alexandre Onassis était toujours le premier et le dernier.

Le petit corps d’Omero a été enterré dans un cimetière de Milan sous une petite pierre. Mais avant l’enterrement, une photo du bébé a été prise. C’est une photographie étrange, en noir et blanc mat, d’un format de 30 cm sur 30 cm, avec des bords festonnés – étrange parce qu’elle est floue, même si elle porte le cachet d’un photographe au verso. Malgré sa piètre qualité, l’image est sans aucun doute celle d’un bébé mort – bouche ouverte, yeux fermés, joues creusées – enveloppé dans une couverture blanche avec un tissu drapé autour de sa tête comme une capuche. Le corps est dans une sorte de récipient tapissé de blanc. Le cachet au dos indique « Ottica Zeta, Buonarroti 5. 481-846 Milano ». C’est la marque de Zeta Optics, un magasin situé à quelques pas de la villa de Maria, au 40 Buonarroti.

L’histoire de la naissance et de la mort de ce bébé n’a jamais été racontée. Maria n’en a parlé qu’à trois personnes : ses serviteurs de toujours, Bruna Lupoli et Ferruccio Mezzadri, et le pianiste grec Vasso Devetzi, qui devint l’ami parisien le plus proche de Maria à la fin de sa vie.

Cependant, certains documents relatifs à la vie et à la mort de l’enfant Omero sont finalement tombés entre mes mains, y compris la photographie floue du petit cadavre et des copies d’autres documents officiels relatifs à la naissance et à la mort de l’enfant. Les événements dont témoignent ces documents sont connus de première main par deux personnes encore en vie aujourd’hui : Bruna et Ferruccio, les domestiques de Maria, qui se sont occupés d’elle tous les jours jusqu’à sa mort.

Bruna Lupoli vit dans une petite villa à Travagola Pedavena, le village italien de province où elle est née en 1921. Sa loyauté envers sa maîtresse est inébranlable et elle a toujours refusé de parler aux journalistes, aux universitaires, aux amis, aux fans ou à quiconque lui posait des questions sur Maria. Mais en 1999, elle a accepté pour la première fois de répondre à quelques questions clés, que je n’ai pu lui poser que par le biais d’un intermédiaire, une personne qui avait été proche de Vasso Devetzi dans les années qui ont suivi la mort de Maria, lorsque Bruna et Ferruccio se réunissaient souvent chez Vasso à Passy pour se remémorer leur maîtresse bien-aimée.

Bruna est catégorique sur l’histoire reproductive de Maria : « Madame ne s’est jamais fait avorter, ni en 1966, ni en 1967, ni à aucun autre moment. Elle n’est jamais tombée enceinte, sauf une fois où le bébé a été mis au monde au huitième mois et n’a vécu qu’un jour. Elle avait une cicatrice dans la partie inférieure du milieu du ventre parce que le bébé avait été mis au monde par césarienne ». (L’existence de cette cicatrice m’a également été confirmée en 1998 par Korinna Spanidou, la kinésithérapeute qui a travaillé pour Onassis et Maria sur le Christina pendant l’été 1964. « Je ne lui ai pas demandé de quoi il s’agissait, car je ne voulais pas être indiscrète au cas où ce serait pour une procédure gynécologique », m’a dit Mme Spanidou.) « M. Onassis a été très bouleversé lorsqu’il l’a appelée à la clinique et qu’il a appris que le garçon était mort », a poursuivi Bruna. « Ils allaient acheter une maison en Suisse et y élever l’enfant. Je n’ai jamais entendu l’un ou l’autre parler de ne pas l’avoir. Elle n’a jamais été enceinte avant ou après cette période. J’en suis certaine. »

Ferruccio Mezzadri, majordome de Maria d’octobre 1957, à l’âge de vingt-deux ans, jusqu’à sa mort vingt ans plus tard, n’est pas aussi dédaigneux à l’égard de la grossesse. Comme Bruna, il a quitté l’emploi de Meneghini et a suivi Maria à Paris après sa séparation avec son mari. Comme Bruna, Ferruccio a rejeté toutes les demandes de parler de sa défunte maîtresse, mais il a accepté de me rencontrer et de répondre à mes questions chez lui, à Villa Nova, près de Bussetto, dans le nord de l’Italie, le 10 mars 1999. Ferruccio, un homme de soixante-trois ans au visage de chérubin lorsque je l’ai interviewé, a quinze ans de moins que Bruna ; comme elle, il ne s’est jamais marié, mais il a consacré sa vie à Maria jusqu’à la fin.

Ferruccio a rejeté avec indignation l’idée que Maria ait jamais subi un avortement, comme le montre la pièce Master Class : « Cela n’est jamais arrivé. Madame n’aurait pas fait une telle chose, peu importe qui le lui aurait demandé », insiste-t-il. « J’ai entendu parler de la pièce. Elle a été jouée ici, mais tout est faux ». Mais lorsque je l’interroge sur un bébé né le 30 mars 1960 et décédé le même jour, et que je lui montre les actes de naissance et de décès, le visage de Ferruccio pâlit et il déglutit difficilement avant de me demander : « Qui vous a parlé de ça ? ».

Je lui ai alors montré une copie de la photo du bébé mort et lui ai dit qu’il avait été nommé Omero, en l’honneur de l’oncle d’Onassis. Ferruccio n’a pas nié l’authenticité des documents mais s’est contenté de dire : « Je suis désolé, mais ce n’est pas quelque chose dont je vais parler. »

S’il [Aristote Onassis] était secrètement soulagé que son fils soit mort à la naissance, Onassis ne l’a jamais avoué à Maria. En fait, à son retour de la croisière, il se montre plus affectueux et plus attentif envers elle qu’il ne l’a jamais été. Ce printemps 1960 marque le début de ce qu’elle décrira plus tard comme la période la plus heureuse de leur relation.

Néanmoins, avec la mort du garçon, Maria avait perdu l’arme potentielle la plus importante dans sa bataille pour garder Aristote toujours à ses côtés, et elle le savait. Bien plus tard, après qu’il eut hésité pendant neuf ans à l’épouser et qu’il eut soudainement épousé Jacqueline Kennedy, Maria aurait déclaré avec amertume : « J’aurais dû insister pour qu’il m’épouse en 1960. Il l’aurait alors fait. »

Bruna Lupoli a refusé de révéler dans quel cimetière le bébé a été enterré et a ajouté : « De toute façon, la tombe n’est plus là après toutes ces années. »

L’histoire de la naissance et de la mort d’Omero soulève une question qui laisse perplexe : Si Maria a bel et bien donné naissance à un fils tant désiré en 1960, pourquoi n’en a-t-elle jamais parlé à personne, si ce n’est à ses domestiques et à Vasso Devetzi (et plus tard à son amant, di Stefano) ? Et pourquoi a-t-elle plus tard inventé une histoire d’avortement forcé par Onassis en 1966 ou 1967 ― un avortement qui n’a manifestement jamais eu lieu ?

Il est significatif que Callas n’ait jamais parlé d’avortement, ni même de grossesse, à aucune de ses amies telles que Mary Carter, Anastasia Gratsos et d’autres, jusqu’après 1968, lorsqu’elle était furieuse contre Onassis pour avoir épousé Jacqueline Kennedy. Le fait qu’aucune information n’ait été trouvée sur le prétendu avortement de 1966 dans ses papiers privés et qu’elle n’en ait parlé à personne avant sa rupture avec Onassis deux ans plus tard, semble indiquer que l’histoire de l’avortement est née de la colère de Maria face à la trahison d’Aristote et de son propre conflit pour avoir contribué à la mort accidentelle de leur fils prématuré en 1960.

En ce qui concerne l’avortement décrit par Maria à ses amis et rapporté par Stassinopoulos, il était évidemment plus facile pour Callas de créer un scénario dans lequel Onassis était responsable de la mort du bébé que d’admettre elle-même une quelconque responsabilité pour le fils qui était né et mort et enterré dans un cimetière de Milan avec seulement quatre personnes ― elle-même, Bruna, Ferruccio et Onassis ― pour le pleurer ou même connaître son nom.


▶ Les séries TV et film dans lesquels JFK Jr. a joué un rôle ◀

JFK Jr. dans les films et les séries TV

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Jean-Marie Picard
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1157700cookie-checkLorsque JFK Jr. fut remplacé par le « fils secret » d’Aristote Onassis et de la cantatrice grecque Maria Callas, George Onassis alias « John-John »
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En tant qu’auteur et chroniqueur indépendant, Guy Boulianne est membre du réseau d’auteurs et d’éditeurs Authorsden aux États-Unis, de la Nonfiction Authors Association (NFAA), ainsi que de la Society of Professional Journalists (SPJ). Il adhère de ce fait à la Charte d’éthique mondiale des journalistes de la Fédération internationale des journalistes (FJI).

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Denise Jolicoeur

Bonjour M. Boulianne, ayant déjà acheté de vos livres dont je ne peut m’en défaire tellement ils sont instructifs, toujours accompagnés des liens qui s’y rapportent. Vos travaux sont d’une excellence irréfutables. Des cadeaux à offrir par excellence. Au plaisir de vous lire.

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